Le petit-déjeuner culte des Anglais doit un peu de son existence à la France et au succès de sa gastronomie
GASTRONOMIE - Des haricots blancs à la sauce tomate, des saucisses, un œuf sur le plat, des champignons, du bacon, et souvent du boudin noir frit à la poêle. La composition d’un English breakfast typique peut surprendre les novices, mais il suffit de l’essayer pour reconnaître les mérites de ce petit-déjeuner. Gourmand et réconfortant, le Full Monty est un incontournable de la cuisine britannique. C’est aussi une spécialité qui doit en partie son origine à la rivalité entre la France et le Royaume-Uni.
Dans un article dédié au plat culte et à son évolution au fil des années, CNN revient sur ses origines. Or traditionnellement et à travers l’Histoire, les Britanniques ne mettaient pas forcément l’accent sur le premier repas de la journée. Il faut attendre l’ère victorienne, au XIXe siècle, pour que le petit déjeuner prenne soudainement une place très importante dans leur gastronomie.
« Le bastion de l’Englishness »
La mode des petits-déjeuners longs et généreux débute ainsi dans les maisons de campagne (ou, bien souvent, les châteaux) des familles de la noblesse et de la haute bourgeoisie anglaises. Et selon l’anthropologue Kaori O’Connor, citée par CNN et autrice de The English Breakfast, c’est donc la rivalité avec les voisins français qui poussent les Britanniques à s’investir autant sur ce repas en particulier.
La cuisine française est alors considérée comme le nec plus ultra de la gastronomie, les chefs français expatriés en Grande-Bretagne sont très à la mode, et la culture française, en général, est perçue comme plus sophistiquée.
Mais il reste un domaine où les frogs ne se sont pas démarqués : le petit-déjeuner. « Il n’y avait pas de petit déjeuner à la française… Le moment du petit-déjeuner est donc devenu le bastion de l’Englishness, et le petit-déjeuner est apparu comme le plat national », résume l’anthropologue dans son livre.
La classe moyenne britannique a bientôt suivi la tendance lancée par l’aristocratie, grâce à de nombreux livres publiés dans la deuxième moitié du XIXe siècle, promouvant le célèbre « fry-up ». Le repas, devenu emblématique au fil des décennies, est désormais souvent absent de la table des Anglais au quotidien. Il faut dire que sa composition n’est pas franchement en accord avec les préoccupations nutritionnelles de l’époque. Ce qui n’empêche pas le Full Monty de rester un élément incontournable de la gastronomie britannique et un repas très recherché par les touristes.
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