Poly-Amours : Nancy, 26 ans : "Je le garde pour moi car je ne saurais pas quoi répondre à mes parents"

Nancy a 26 ans et se dit polyamoureuse depuis deux ans. Elle refuse d'en parler à sa famille ou ses amis parce qu'elle ne supporte pas le jugement qui est posé sur son mode de vie.

Poly-Amours : Nancy, 26 ans :
Poly-Amours : Nancy, 26 ans : "Je le garde pour moi car je ne saurais pas quoi répondre à mes parents"

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Nancy a 26 ans et se dit polyamoureuse depuis 2 ans : "J’ai vécu une seule histoire d’un an pendant mes études mais sinon je n’ai eu aucune histoire vraiment sérieuse. Je ne suis pas quelqu’un qui drague ou qui est draguée. Je ne cherche pas à séduire. L’amour, c’est toujours la chose que je mets de côté en premier. Je me suis longtemps concentrée sur mes études ou mon travail. Mais ça ne m’empêche pas de me considérer comme polyamoureuse, parce que je trouve que c’est le mode relationnel où je pense être la plus respectée."

Si Nancy a la discussion rapidement avec ses partenaires, ses proches, eux, restent dans le flou : "Personne parmi mes amis ou mes parents ne comprend ce que je fais de ma vie. Le polyamour, je n’en ai parlé à personne. Et pour moi, ça ne peut pas être quelque chose que j’impose à table pendant un déjeuner de famille le dimanche ou que j’annonce en me pointant à une soirée avec deux amoureux. Ça me semble être complètement déconnecté. Je suis quelqu’un de réservé, presque timide, et ce que je redoute c’est d’être la source d’attention des autres. Je ne saurais pas quoi répondre à mes parents qui pourraient me dire que c’est une mode ou que ce n’est pas sérieux ou à mes amis qui me diraient que j’ai juste besoin de trouver la bonne personne."

Vidéo. Le grand A : polyamour

Nancy met en pratique l’adage "pour vivre heureux, vivons cachés" : "C’est déjà arrivé que des amis me croisent pendant que j’étais en rendez-vous avec quelqu’un. Ils ont remarqué que ce n’était pas toujours la même personne, même si en réalité, je ne vois jamais plus de deux ou trois personnes en même temps. Mes amis confondent sexe et sentiment. Pour eux, je fais des plans cul. Mais en fait, ça va beaucoup plus loin que ça. Je m’implique vraiment avec les gens que je vois. Je leur donne mon temps, mon énergie, j’essaye d’en savoir le plus possible sur eux et de leur apporter le maximum. Je ne suis pas capable d’avoir des plans cul. Et je vois toujours des gens qui pensent un peu comme moi. Qui sont polyamoureux parce qu’ils ont envie de garder de l’espace personnel, qui pensent que c’est possible d’avoir des relations sur un plan horizontal plutôt que soumises à la domination des hommes. Si mes amis ne comprennent pas, je ne leur en veut pas. Mais je préfère garder cette partie de ma vie pour moi. Ça changera peut-être quand je voudrais des enfants. Pour l’instant, je vis très bien avec mes secrets."

Pour Nancy, il a été important de rencontrer des gens qui ont fait le choix du même mode de vie : "J’ai retrouvé ces gens sur des sites spécialisés et dans des groupes sur Facebook. Il y a des rencontres régulièrement près de chez moi. Je ne me suis jamais sentie jugée là-bas. Ce qui fait énormément de bien. C’est ces endroits où je me sens en sécurité et capable à 100% d’être moi-même qui m’ont permis de réaliser à quel point ce n’était pas si facile que ça de tout cacher tout le temps. C’est ma soupape de décompression. Je note dans un coin de ma tête toutes les petites réflexions de mes proches et je les ressors pendant ces soirées, en condensé. Je ne fais pas des listes, hein. Juste je partage le fait que je ne me sens pas toujours en phase avec les personnes qui sont censées m’aimer et m’accepter comme moi je les aime et je les accepte. Je sais, grâce à ces rencontres, que plusieurs personnes ont perdu des amis au passage ou sont brouillées avec leurs parents. Je ne souhaite pas en arriver là. Moi, j’aurais tendance à trouver que c’est du manque de courage mais il y a toujours quelqu’un pour me rassurer et me dire que c’est important de penser à mon bien-être d’abord. Ce sont vraiment les meilleures personnes du monde et je pense que je peux dire que, pour certains, je peux les compter dans mes amis."

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