Quand les règles entraînent un trouble dépressif: le TDPM, un mal peu connu en France
Très peu de personnes connaissent l'existence du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) et pour cause: les professionnels de santé ne sont pas nombreux à être formés sur le sujet et les personnes qui en souffrent ne sont pas toujours diagnostiquées.
Pour bien comprendre ce dont il s'agit, il convient donc d'acter tout de suite que le TDPM est un trouble de la santé mentale: il est classé comme trouble dépressif dans le DSM-5, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et des troubles psychiatriques. Au passage, il ne doit pas être confondu avec le syndrome prémenstruel (SPM), à la fois plus connu et plus courant.
Psychologue clinicienne et psychothérapeute, Hélène Marais-Thomas rédige une thèse au sujet du TDPM, qu'elle décrit comme «un trouble dépressif qui se caractérise par onze symptômes et dont le point cardinal est l'affaissement de l'humeur, en phase prémenstruelle, sur au moins la moitié des cycles menstruels».
Ainsi, entre l'ovulation et le début des règles, les personnes souffrant d'un TDPM peuvent présenter des symptômes émotionnels tels qu'un état dépressif, de l'irritabilité, de l'anxiété et une labilité de l'humeur –ce qui signifie que celle-ci est instable. Des symptômes secondaires peuvent aussi apparaître et sont relatifs au ralentissement psychomoteur, comme par exemple des troubles du sommeil, une perte de productivité ou encore des difficultés à se concentrer.
«Il y a encore peu d'études scientifiques sur le sujet, mais les plus sérieuses statuent que ce trouble concernerait entre 1,8 et 5,8% des personnes menstruées. Parmi elles, 15% feront une tentative de suicide», ajoute Hélène Marais-Thomas.
Vivre avec un TDPM
Créatrice du compte Instagram @TPDM et moi, également fondatrice et présidente de l'association La culotte rouge, Priscilla Lubin, 36 ans, explique que le TDPM touche tous les aspects de la vie des personnes qui en souffrent:…