Rappel de sodas Coca-Cola : Ce que les autorités de santé disent du chlorate impliqué dans l’affaire
SANTÉ - Des canettes et des bouteilles de Coca-Cola, Sprite, Fanta, Fuze Tea, Minute Maid, Nalu, Royal Bliss et Tropico, retirées par le fabricant et rappelées par certaines autorités sanitaires. La raison ? Une teneur trop élevée en chlorate, un sous-produit du chlore. Si le risque est considéré comme « très faible » par l’embouteilleur européen de Coca-Cola, qui a annoncé ce rappel massif, qu’est-ce donc que ce composant chimique et pourquoi se trouve-t-il dans ces boissons ?
Dans un message sur les réseaux sociaux, le Centre antipoison de Belgique (pays où ont été produits les produits incriminés) se veut rassurant, indiquant un « risque très faible » pour les consommateurs. « Si vous avez consommé une petite quantité de ces boissons, il n’y a pas lieu de s’inquiéter », a-t-il réagi.
Selon le site internet de la Commission européenne, le chlorate dans l’alimentation provient des désinfectants au chlore utilisés dans le traitement de l’eau et dans la transformation des aliments. Le chlorate est le plus fréquemment détecté dans les légumes surgelés, les jus de fruits, la laitue et les herbes. Et donc lié principalement à l’eau utilisée pour glacer les aliments ou les laver.
En France et en Europe, le seuil à ne pas dépasser pour le chlorate est de 0,7 mg/L dans l’eau potable, selon l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Elle recommande une dose journalière de sûreté de 36 microgrammes de chlorate par kilo de poids corporel. « Cependant, même en considérant les niveaux les plus élevés estimés, il est improbable que l’apport total d’une seule journée dépasse le niveau recommandé pour les consommateurs de tous les groupes d’âge », assure-t-elle.
Carence en iode et problèmes de thyroïde
Le chlorate peut tout de même présenter, à certaines conditions, des risques pour la santé. « Un apport élevé de chlorate sur une seule journée pourrait être toxique pour l’homme, relève l’EFSA, car il peut limiter la capacité du sang à absorber l’oxygène, entraînant ainsi une insuffisance rénale. »
Et si l’absorption ponctuelle d’une faible dose est estimée sans danger, l’exposition chronique au chlorate présente un risque pour la santé, particulièrement chez les nourrissons carencés en iode. « L’eau de boisson [est] la principale source de chlorate dans le régime alimentaire, pouvant contribuer jusqu’à 60 % de l’exposition chronique au chlorate pour les nourrissons », souligne l’EFSA.
Une exposition à long terme peut « inhiber l’absorption de l’iode » et « constitue un problème potentiel de santé pour les enfants, en particulier pour ceux qui présentent une carence légère ou modérée en iode », selon l’EFSA. L’absorption d’iode étant bloquée, cela peut également « modifier temporairement le taux d’hormone thyroïdien ». Et poser problème pour les personnes ayant déjà des problèmes de thyroïde, en particulier les femmes enceintes.
À voir également sur Le HuffPost :
Les aliments les moins chers sont aussi les plus sucrés (et c’est dangereux), selon cette étude
Paris, Lyon, Bordeaux… Des PFAS retrouvés dans l’eau du robinet