Repousser l’heure du coucher : quand la procrastination s’applique aussi au sommeil

Qu’appelle-t-on procrastiner son sommeil ? Il ne s’agit pas simplement de se coucher plus tard que prévu. Les chercheurs définissent ce comportement comme celui de repousser l’heure de dormir pour profiter de son temps libre, pour des activités agréables. Pratique que l’on a tous expérimentée. Mais certains, beaucoup plus que d’autres. Selon la Sleep Foundation américaine, cette pratique est appelée ‘revenge bedtime procrastination’ qu’on pourrait traduire par la revanche par la procrastination du coucher. Entendez ici que les individus ont l’impression de se venger de leur manque de temps libre durant la journée. Ce sont souvent des professionnels surchargés par leur travail ou des étudiants stressés durant la journée qui semblent touchés par ce type de réaction.

Quelle que soit l’origine de ce comportement, il entraîne des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale. « Un manque de sommeil dégrade la capacité à réfléchir, la mémoire et la prise de décision », détaille la Sleep Foundation. Il est aussi associé à « une irritabilité et des difficultés à réguler les émotions ainsi qu’à une hausse du risque de dépression et d’anxiété ». Des problèmes cardiovasculaires et métaboliques peuvent aussi être favorisés par un sommeil dégradé.

Les écrans au cœur du problème

Le manque de sommeil impacte rapidement le bien-être des individus. Une récente étude parue dans la revue Sleep Health journal l’a montré. Elle a été menée auprès de 280 étudiants en premier cycle universitaire. Elle a consisté à recueillir les données sur leurs comportements en lien avec le sommeil durant 14 jours. Dans le détail, ils ont noté l’heure à laquelle ils allaient au lit, le temps passé réellement endormis ainsi que les activités de procrastination éventuelles lors du coucher. Enfin, ils devaient indiquer s’ils se sentaient reposés ou non à leur réveil.

La comparaison de ces données a permis d’observer que lorsqu’ils repoussaient leur sommeil, les étudiants dormaient moins bien et moins longtemps, et qu’ils se réveillaient moins reposés que lorsqu’ils ne le faisaient pas. Et ce quel que soit leur chronotype. En clair, que le jeune soit plutôt du soir ou du matin, le résultat était le même. Il est donc préférable de respecter son sommeil en allant au lit à heures fixes et pas trop tard.

Dans la plupart des cas, les activités privilégiées par les étudiants incluaient l’usage d’écrans. Or ces derniers produisent des effets délétères sur la qualité du sommeil et retardent l’endormissement en raison de la lumière bleue qui stimule fortement les récepteurs de la rétine, envoyant à l’horloge biologique un signal « de jour ». Alors pensez aussi à éteindre vos écrans au moins 2 heures avant l’heure de votre coucher, pour un sommeil de meilleure qualité.