Teri Hatcher abusée sexuellement par son oncle : "Je n'aimais pas le regarder éjaculer, je ne voulais pas le toucher"
À l'affiche de "Coup de foudre en cadeau de Noël", sur TF1 ce lundi 4 décembre, Teri Hatcher a été révélée au grand public avec son rôle de Susan Mayer dans la série américaine à succès "Desperate Housewives". L'actrice a révélé en 2006 avoir été victime d'abus sexuels de la part de son oncle, à l'âge de sept ans.
C'est lors d'un entretien pour "Vanity Fair", en 2006, que Teri Hatcher a évoqué ce qu'elle avait subi pour la première fois. Petite, elle grandit à Sunnyvale, dans la Silicon Valley, en Californie du Nord, non loin de chez sa tante, la soeur de sa mère, et son époux, Richard Hayes Stone. L'actrice a révélé au magazine que son oncle à commencer à l'agresser à partir de ses cinq ans.
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"Des choses obsédantes dont je me suis souvenue toute ma vie"
"Mes souvenirs sont restés gravés dans ma mémoire, jusqu'aux détails de la couleur de la moquette de la voiture, de son pénis et de ce qu'il me demandait de faire avec." Pendant des années, Teri Hatcher a gardé le secret, et ses parents ne semblaient pas se rendre compte de la situation. Elle décrit un engrenage malsain, une situation d'emprise qui s'est alors installée avec son oncle. "Je me souviens d'une fois où nous partions de chez lui pour aller chercher d'autres personnes, et je me souviens d'avoir essayé de le manipuler pour que nous soyons seuls ensemble. (...) Je savais qu'il s'arrêterait sur un parking désert et qu'il me ferait des choses. J'ai tellement honte, parce que j'avais l'impression d'être spéciale. On me prêtait une attention particulière, on me disait à quel point j'étais fabuleuse ; c'était quelqu'un qui était censé m'aimer, mais en même temps, vous savez que ce n'est pas bien. Je n'aimais pas le regarder éjaculer, je ne voulais pas le toucher. Ce sont des choses obsédantes dont je me suis souvenue toute ma vie."
La comédienne garde en mémoire une phrase en particulier : "La chose la plus horrible, qui m'a marquée toute ma vie, c'est qu'il me touchait et me faisait des choses, et il disait : 'Ça ne te fait pas du bien ?' J'ai répondu : 'Non, ça ne l'est pas.' Il m'a dit : 'Un jour, tu sauras de quoi je parle'. "
La dernière fois qu'elle voit son oncle, Teri a huit ou neuf ans. Elle ne le supporte pas. "Ma mère les a invités à dîner à la maison et j'ai pété les plombs. Ma mère pensait que c'était tout à fait inattendu, mais c'est à ce moment-là que son instinct s'est manifesté. Elle a senti qu'il se passait quelque chose de bizarre et elle m'a retiré de la situation, mais elle ne m'a jamais posé de questions à ce sujet. Après cela, je n'ai plus vu mon oncle et ma tante. Mes parents sont très bien intentionnés, et je pense que leur façon de gérer les choses est le déni et la culpabilité. Personne ne voulait en parler. Mais tout ce que j'ai fait, c'est me blâmer." Les abus laissent place à la honte et aux non-dits. Même si tante a fini par divorcer, Teri Hatcher a expliqué de pas fréquenter les membres de la famille de sa mère. "Dans mon esprit, j'essaie de faire comme s'ils n'existaient pas", a-t-elle déclaré.
"Je voulais qu'il aille en prison"
Des années plus tard, Teri Hatcher va pourtant de nouveau entendre parler de Richard Hayes Stone. Une mauvaise nouvelle qui va agir comme un déclencheur, et la pousser à raconter les sévices qu'elle a subis. "À l’âge de 30 ans, j’ai aidé mes parents à ranger mes affaires d’enfants, a poursuivi l'actrice. Je suis tombée sur une coupure de journal. Il s’agissait d’une fillette de 11 ans qui s’était suicidée. Dans la lettre qu’elle avait laissé, elle expliquait que mon oncle abusait d’elle quelques fois. J’étais choquée, dévastée et outrée qu’il ait pu continuer (…) Je voulais qu’il aille en prison alors j’ai témoigné, même si mon propre cas était trop vieux pour être jugé", a-t-elle rapporté en 2014, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes et d'une campagne organisée par l'Organisation des Nations Unies, comme l'a mentionné La Dépêche.
Teri Hatcher a parlé publiquement de son agression à plusieurs reprises. Sur Instagram, notamment en octobre 2018, elle a adressé dans un post une lettre à Donald Trump. Pour l'actrice, prendre la parole sur le sujet des violences sexuelles est devenu quasiment vital, comme elle l'a expliqué à l'ONU : "Je me ferai entendre jusqu'à ce que ces chiffres changent, jusqu'à ce que les femmes qui ont été victimes se sentent moins seules et plus en sécurité pour trouver le courage de parler. Tant que la violence fera partie de la vie de ces femmes, le silence ne fera pas partie de la mienne." Son oncle, Richard Hayes Stone, accusé d'avoir abusé sexuellement de deux autres filles, a finalement été condamné. Souffrant d'un cancer du côlon, il est mort à 70 ans en prison, en 2008.
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