Marina Foïs se livre sur un lourd souvenir d'enfance : "J'ai été victime d'abus sexuels, à 8 ans, perpétrés par l'un de mes baby-sitters"
À l'affiche de "Papa ou maman 2", ce vendredi 4 août sur M6, Marina Foïs est une actrice bien connue des Français depuis plusieurs décennies. Depuis ses débuts avec la troupe des Robins des Bois, la comédienne ne s'est jamais empêchée de donner son avis sur des sujets de société qui la touchaient particulièrement. Il y a quelques années, elle a révélé avoir été victime d'abus sexuels dans son enfance.
Fille d'une psychologue et d'un chercheur en physique nucléaire, Marina Foïs grandit dans une famille multiculturelle (elle possède la double nationalité française et italienne), à Orsay, dans l'Essonne, auprès de son grand-frère et de ses deux soeurs.
Vidéo. La Minute de Marina Foïs
"Du jour au lendemain, j'ai cessé de porter des jupes"
Son envie d'être actrice apparaît très tôt. À 7 ans, Marina Foïs débute des cours d'art dramatique : "À 5 ans, j'ai décrété que je serais actrice. Je ne sais pas ce qui se passait dans ma tête. À la maison, il n'y avait pas la télévision mais mes parents, très élitistes culturellement, nous amenaient au cinéma voir des films de Kurosawa ou Satyajit Ray. Mon premier souvenir de cinéma, c'est Giulietta Masina dans "La Strada". On ne nous a jamais montré ni un Disney ni un Louis de Funès ! Puis j'ai eu un baby-sitter qui préparait le Conservatoire. J'ai suivi sa voie et je n'ai plus arrêté", a-t-elle expliqué à Madame Figaro, en 2017.
Plusieurs baby-sitter se sont d'ailleurs succédé au domicile familial pour garder les enfants. Malheureusement, l'un d'eux va abuser sexuellement de l'actrice : "Comme beaucoup de femmes, j'ai été victime d'abus sexuels, à 8 ans, perpétrés par l'un de mes baby-sitters", a confié l'actrice, lors d'un autre entretien pour Madame Figaro, en 2019. Un épisode traumatisant qui a laissé des traces : "Cela a perturbé mon sentiment intérieur de féminité. Du jour au lendemain, j'ai cessé de porter des jupes et je me suis coupé les cheveux. Je peux, aujourd'hui, en parler calmement parce que c'est une histoire qui est intégrée depuis longtemps."
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"La rage me va mieux que la tristesse"
Marina Foïs a révélé avoir souffert de dysmorphophobie, notamment à l'adolescence : "Comme de nombreuses femmes, j'avais l'impression d'être grosse alors que je ne l'étais pas", a-t-elle analysé. Malgré tout, elle a affirmé s'en être sortie grâce "au cinéma, à la psychanalyse et aux hommes qui (l)'ont aimée. (...) Et à la mode. Le regard que Nicolas Ghesquière et Julien Dossena (passé par Balenciaga, il a fondé la marque Atto et est directeur artistique de Paco Rabanne depuis 2013; ndlr) ont porté sur (elle) (lui) a donné une liberté et une confiance démentes."
Cette liberté et cette confiance se traduisent souvent par une grande franchise et un sentiment de colère à l'égard de sujets qui la scandalisent : "Je pourrais m'adoucir sur plein de sujets, c'est certain, concède-t-elle. La rage me va mieux que la tristesse, je ne suis pas cool. Quand je n'aime pas quelqu'un ou un film, je le dis. C'est pénible : parfois, on se fout de mon avis. Couché, Marina !" Ce franc-parler, elle le partage avec l'une de ses petites soeurs, la journaliste Giulia Foïs. Cette dernière a révélé avoir été victime de viol. Elle le raconte dans son livre, "Je suis une sur deux", paru en 2020. "J'avais 20 ans. J'ai été violée par un inconnu qui m'a attrapée sur un parking et m'a violée dans un champ", a-t-elle décrit lors d'un entretien accordé à Marie Claire, en 2022.
L'ouvrage de sa soeur, Marina Foïs n'a pas été capable de le lire, a-t-elle déclaré auprès de Libération, en janvier 2023. Elle a en revanche eu ces mots en ce qui concerne #MeToo : "On sait que la société est organisée pour protéger les bourreaux plutôt que les victimes. Une fois qu'on en est là, il faut arrêter d'ajouter des commentaires aux commentaires et donner la parole aux gens qui ont une expertise là-dedans !"
