Ça commence aujourd'hui - "J'ai le coeur en miettes", "Terrifiant", "C'est insoutenable", "Tellement dur à entendre" : les témoignages d'Emma et Ludivine, victimes de violences sexuelles lorsqu'elles étaient enfants, bouleversent la Toile

C’est un sujet ô combien important qui a été abordé ce vendredi 22 septembre 2023 dans "Ça commence aujourd’hui" : les violences sexuelles faites aux enfants. Face à deux témoignages particulièrement forts, les internautes n’ont pu contenir leur émotion.

Ça commence aujourd’hui : les témoignages d'Emma et Ludivine, victimes de violences sexuelles lorsqu'elles étaient enfants, bouleversent la Toile

Voilà plusieurs années maintenant que les numéros de "Ça commence aujourd’hui" rythment la grille de programmation de France 2. Avec Faustine Bollaert aux commandes, l’émission aborde des thèmes sociaux divers et variés, et tend à briser les tabous autour de certains sujets plus douloureux afin de sensibiliser le plus grand nombre.

Vidéo. (Re)découvrez les moments phares de la vie de Faustine Bollaert

Le sujet de ce vendredi 22 septembre était donc dans la juste ligne éditoriale de l’émission. Puissant, saisissant, nécessaire. En France, 160.000 mineurs sont violés chaque année. Un chiffre terrifiant auquel s’ajoutent le poids du silence, la culpabilité et la honte qui pèsent trop souvent sur les enfants qui sont victimes de violences sexuelles. C’est pourquoi "Ça commence aujourd’hui" a choisi de leur donner la parole dans une émission en direct. À cette occasion et comme souvent, Faustine Bollaert était entourée de Natacha Espié, psychologue, Marc Geiger, avocat, ainsi que la secrétaire d’État auprès de la Première ministre chargée de l’Enfance Charlotte Caubel.

Ariane Séguillon était également présente sur le plateau de France 2, en qualité de marraine de cette émission spéciale. Et pour cause : la comédienne a été personnellement touchée par le sujet des violences sexuelles faites aux enfants, puisque son petit frère, Benjamin, en a payé de sa vie. Abusé sexuellement par un oncle de la famille, Benjamin a sombré petit à petit dans les travers de l’addiction, pour "supporter ce viol qu’il avait subi de 5 à 10 ans", comme le confie Ariane Séguillon dans "Ça commence aujourd’hui". Aujourd’hui, l’actrice veut faire entendre la voix de son frère disparu, ainsi que celles de toutes les autres victimes de violences sexuelles.

Face à Faustine Bollaert, Emma et Ludivine sont venues témoigner de l’enfer qu’elles ont vécu. Des années plus tard, les deux jeunes femmes ont choisi de briser l’omerta.

"Elle a un courage incommensurable"

Pour Emma, 20 ans aujourd’hui, tout a commencé lorsqu’elle n’avait que deux ans. Pendant sept ans, Emma a été victime d’attouchements et de viols perpétrés par son grand-père paternel. Sur le plateau de "Ça commence aujourd’hui", la jeune femme a expliqué les rouages des stratagèmes psychologiques mis en place par son grand-père pour garder l’ascendant affectif qu’il exerçait sur elle. Pendant des années, Emma souffre en silence et garde ce si lourd secret. Jusqu’à ses neuf ans, lorsqu’une phrase lancée à sa maman sonne l’alerte. Une plainte est aussitôt déposée, suivi d’un procès. L’agresseur d’Emma est condamné à 18 mois avec sursis. Aujourd’hui, la jeune femme confie toute la « colère » qu’elle éprouve à l’égard de son grand-père, décédé depuis. Âgée de dix ans lorsque le procès s’est tenu, Emma explique ne pas avoir vraiment compris ce qu’il se passait, encore enfermée dans un état de sidération et d’emprise psychologique.

Sur les réseaux sociaux, le témoignage d’Emma a bouleversé les internautes, indignés par la réponse de la justice, ainsi que par l’enfer vécu par la jeune femme.

Des années après le procès, Emma a tenté de survivre, tant bien que mal. S’est installée une forme d’amnésie traumatique. Le cerveau se défend pour supporter l’insupportable. En parallèle, Emma tente de combattre ses phobies scolaires et sociales, ainsi que ses troubles de l’alimentation et ses tocs. Pendant des années encore, la jeune adolescente sombre et se fait du mal, comme pour exorciser la violence dont elle a été victime. Prise en charge dans un centre médico psychologique, Emma a appris à se réapproprier son corps, et à avancer, tout doucement, avec les souvenirs traumatisants qui reviennent peu à peu…

"Ils sont partout ces prédateurs"

Pour Ludivine, l'enfer a commencé chez sa nourrice. Le fils de celle-ci, alors adolescent, lui fait subir des viols et des attouchements sexuels. Aujourd'hui, à 47 ans, Ludivine ne se souvient que de sensations très vives, mais pas des traits précis de son agresseur. De cette période, elle a d'ailleurs développé un rapport aux sons très spécial. "Les bruits me permettaient de me préparer à ce qui allait se passer" a-t-elle confié à Faustine Bollaert, expliquant comment le fils de sa nourrice s'arrangeait toujours pour l'isoler dans sa chambre d'adolescent.

Face à ses parents, Ludivine garde le silence, effrayée à l'idée de bouleverser leur quotidien et de provoquer leur colère à l'encontre de cette nourrice qu'elle aimait tant. Le cauchemar prend fin lorsque Ludivine atteint l'âge de 8 ans et qu'elle n'est plus gardée chez sa nourrice. Et c'est à 27 ans qu'elle trouve le courage de parler des violences sexuelles dont elle a été victime à ses parents, même si le délai de prescription l'a empêchée de porter plainte contre son agresseur.

Là encore, les internautes ont exprimé tout leur soutien à Ludivine, dont le témoignage est particulièrement précieux pour lever le silence sur ce fléau qui touche encore tant d'enfants.

Pour les internautes, ce numéro spécial de "Ça commence aujourd’hui" a rempli sa mission : briser un temps le tabou autour des violences sexuelles. Pour que la honte change de camp.

Aujourd'hui, Ludivine, Emma ainsi que bien d'autres victimes de violences sexuelles prennent la parole, pour ne plus que le silence les enferment dans leur souffrance. Un combat permanent.

Ce contenu pourrait également vous intéresser