Eva Longoria dénonce le manque de diversité à Hollywood : "Nous ne devrions pas avoir à nous faire une place"
Connue pour le rôle de Gabrielle Solis dans la série "Desperate Housewives", Eva Longoria a plusieurs projets sur le feu. Alors qu'elle travaille sur une adaptation du feuilleton "Dix pour cent", elle a également fait ses débuts en tant que réalisatrice pour le film "Flamin' Hot". Très engagée pour davantage de diversité à Hollywood, la comédienne a néanmoins poussé un coup de gueule : elle est épuisée par cette lutte constante.
Le 31 mai 2023, Eva Longoria a reçu le "Trailblazer Award", prix de la pionnière remis par le Hollywood Reporter. La récompense célèbre son premier film en tant que réalisatrice, pour le long-métrage "Flamin' Hot", prévu le 9 juin prochain sur Disney +. Et si l'actrice a évidemment été flattée par la récompense, elle l'affirme : le terme "pionnière" lui hérisse le poil.
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"On ne peut pas avoir un film tous les vingt ans"
En recevant ce prix de la part du média américain, Eva Longoria a évoqué son épuisement à l'idée de devoir toujours se faire une place dans un monde principalement dominé par des hommes blancs, comme celui du septième art. "Cela ne devrait pas être si difficile, et parfois je n'aime pas le mot "pionnière" parce que je ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas simplement utiliser les autres sentiers qui ont été là pour tant d'autres personnes", assène-t-elle.
"Le fait que nous devions encore nous faire une place est fatigant, car dégager ce chemin est épuisant et j'ai l'impression que nous méritons un chemin clair. Pourquoi la voie est-elle libre pour certains mais pas pour tous ?", dénonce la comédienne, fatiguée de devoir en permanence lutter pour se faire une place dans le monde du showbusiness, sous prétexte qu'elle est une femme, et qu'elle est d'origine latine.
L'actrice avait d'ailleurs déjà dénoncé ce fait lors d'une conférence donnée au Festival de Cannes 2023 : "Un homme blanc peut réaliser un film de 200 millions de dollars (de budget), échouer et en obtenir un autre. C’est le problème. Moi j’ai droit à un coup, une chance, en travaillant deux fois plus dur, deux fois plus vite, avec deux fois moins d’argent. À quand remonte le dernier film de studio réalisé par une femme d’origine hispanique ? C’était genre il y a vingt ans. On ne peut pas avoir un film tous les vingt ans", fustigeait-elle.
"Nous concentrer moins sur le combat et plus sur le but"
Eva Longoria ne compte pas s'arrêter là. Aujourd'hui, elle l'affirme : "Personnellement, je veux que les chemins dégagés soient pavés avec les pierres des succès de mes sœurs dans cette industrie, afin que les femmes qui viennent derrière nous puissent simplement marcher sur ce chemin pavé. À toutes les personnes en position de pouvoir : veuillez nous donner l'espace pour nous concentrer moins sur le combat et plus sur le but."
Son discours fait écho à de nombreux propos tenus ces dernières semaines par des comédiennes, qui regrettent le manque de place pour les femmes et pour les personnes racisées à Hollywood. "Vous savez, il est toujours difficile de bâtir un film sur le nom d'une actrice seule", regrettait Sarah Michelle Gellar dans les colonnes de franceinfo, en avril 2023, à l'occasion du festival Cannes Séries.
Cate Blanchett avait quant à elle annoncé sa volonté de travailler avec plus de femmes et de personnes racisées lors du Festival de Cannes : "J'ai réalisé à plusieurs reprises que j'étais la seule femme, face à 62 hommes", dénonçait-elle. "Le ratio n'est pas bon, c'est totalement disproportionné. Quand il n'y a que des hommes sur le plateau, cela veut dire que l'on doit rire aux mêmes blagues. J'ai un très bon sens de l'humour, mais j'avais envie de faire changer les choses. C’est facile en réalité de travailler avec des femmes. Nous avons le sentiment que l’industrie a juste été flemmarde", concluait-elle avec regret.
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