Le Grand Swipe : "Je ne pensais pas que j’allais trouver quelqu’un en étant enceinte"

Le Grand Swipe
Le Grand Swipe : "Je ne pensais pas que j’allais trouver quelqu’un en étant enceinte"

Crédit : Yahoo Life

Vous connaissez forcément des couples autour de vous qui se sont formés grâce à une application de rencontre. Peut-être même en avez-vous fait l’expérience. Le Grand Swipe raconte ces grandes histoires d’amour ou d’amitié 2.0 qui commencent avec un swipe, un like ou juste un message.

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Magali a 36 ans quand elle décide de faire un bébé toute seule : "Je désespérais de trouver l’amour et je ne me voyais pas attendre toutes les étapes et profiter comme on veut profiter en début de relation avant de tomber enceinte. Même si je rencontrais quelqu’un dans l’année, ça voulait dire ne pas commencer de famille avant mes 40 ans ou presque et cette idée ne me plaisait pas du tout. J’ai échangé avec des femmes qui ont choisi d’être mamans solo et qui ne le regrettent pas et je me suis lancée. Un an plus tard, j’étais enceinte de mon fils." Depuis des années, Magali était inscrite sur l’application de rencontre Tinder : "Je me suis inscrite après ma dernière grande rupture, je devais avoir 30 ans à peine. Je me suis fait un profil à l’époque, que je n’ai jamais pris le temps de modifier et je me connectais quand je m’ennuyais ou quand j’avais suffisamment de motivation pour faire une rencontre. J’ai rencontré plusieurs hommes mais aucun avec qui ça matche réellement. Personne qui partageait mes projets de vie en tout cas."

Une envie qui se réveille avec la grossesse

Pendant sa grossesse, Magali se connecte à nouveau à l’application : "Comme d’habitude, je m’ennuyais et je n’avais pas d’autre objectif que de swiper et de chatter peut-être un peu. Vu mon état et comme je n’avais pas envie de me justifier de quoi que ce soit, je n’avais pas prévu du tout de rencontrer quelqu’un pour aller boire une tisane." Mais au bout de quelques heures, un profil retient son attention : "Paul avait un profil qui m’a tout de suite évoqué la confiance. Pas de photos avec son groupe de potes, pas de photos avec un verre à la main, pas de photos à moitié à poil ou de présentation pseudo-ironique. Il avait l’air d’être un mec simple et je l’ai trouvé très beau. Donc par réflexe, j’ai swipé. Il a commencé à me parler quelques minutes plus tard."

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Magali et Paul échangent pendant des heures : "Je n’ai pas vu le temps passer. À ce moment là, j’étais en arrêt maladie et je n’avais rien d’autre à faire que de manger et me reposer. J’ai passé mon temps au lit à lui envoyer des messages. On avait 1000 trucs à se dire. Il me faisait rire et rougir en même temps. Et ce n’était pas directement sexuel comme avec des dizaines d’autres gars avec qui j’avais parlé avant. Lui, c’était mignon. Tout ce dont j’avais besoin à ce moment-là."

Au bout de quelques jours, Paul demande à Magali si un rendez-vous est possible : "Là, je me suis rendu compte que j’allais devoir soit disparaître soit lui dire la vérité. J’ai demandé conseil à mes amies. On a décidé ensemble que j’allais lui dire et que s'il finissait par refuser de me voir, c’était que c’était un con finalement et que je n’avais pas besoin de lui dans ma vie. Si ça ne le choquait pas de savoir que j’allais avoir un bébé, c’était un point, et un gros point, en plus pour lui."

Une annonce par téléphone

C’est par téléphone qu’elle lui annonce la nouvelle : "Je ne voulais pas le faire par texto. Je voulais entendre sa réaction tout de suite. Je lui ai demandé de me laisser parler et j’ai tout balancé. Les raisons de ma décision, la façon dont ça s’était passé, le fait que je ne connaisse pas le donneur, la date du terme, mes envies pour la suite. Je lui ai aussi dit qu’il me plaisait vraiment mais que je ne lui demandais pas de s’engager vis-à-vis de mon bébé, qu’on pouvait juste essayer d’avoir une relation en dehors de ça. Je pense que j’ai parlé 10 bonnes minutes de suite et que j’ai quasiment oublié de respirer. Et puis il y a eu un silence de quelques secondes. Et il a dit "c’est dingue mais ça ne me fait pas peur." On s’est donné rendez-vous dans la foulée, le lendemain."

Magali a un peu peur de se présenter devant Paul : "C’est une chose de dire "je suis enceinte" et une autre de débarquer avec un gros ventre de 5 mois de grossesse. Il aurait très bien pu penser que ça ne se verrait pas tant que ça, me trouver absolument pas sexy à cause de ça ou que sais-je. J’ai mis une tenue pas trop moulante, je me suis maquillée pour avoir l’air moins fatiguée et je me suis rendue au rendez-vous. Je n’en menais pas large. Mais quand il m’a vue, il m’a prise dans ses bras tout de suite. Il avait un grand sourire franc comme sur ses photos. Il m’a dit qu’il avait beaucoup réfléchi et que je lui plaisais beaucoup aussi donc il voulait nous donner une chance si moi aussi j’en avais envie. Je lui ai demandé si mon corps ne le dégoûtait pas trop et ça l’a fait rire. En quelques minutes, j’avais l’impression de le connaître depuis des années et de lui faire confiance comme à un ami. Tout en trouvant toujours aussi charmant et aussi beau."

Une fin de grossesse et un accouchement ensemble

Ça fait 6 mois que Magali et Paul sont officiellement en couple : "J’ai accouché il y a deux mois et ça s’est très bien passé. Paul a insisté pour venir même si je ne l’ai obligé à rien. Il a partagé la fin de la grossesse avec moi et on s’est installé ensemble. On pourrait croire que c’est super rapide mais pour nous c’est de la simple évidence et du pragmatisme. On fait ce qui nous semble le plus logique et le plus simple. Il reste de la romance des débuts aussi. Le week-end, il m’amène le petit déjeuner au lit. Il m’achète des fleurs ou organise des temps pour que je puisse prendre une longue douche ou me faire masser. Je n’aurais pas rêvé meilleur compagnon. Mes copines qui ont des enfants sont vertes de jalousie. Et avec mon fils, ils s’entendent déjà comme larrons en foire."

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