Pourquoi ces 5 phrases entendues dans "Frenchie Shore" sont problématiques
Pour sa nouvelle télé-réalité ultra-trash "Frenchie Shore", MTV a invité 10 Français dans une luxueuse villa au Cap d'Agde pour y faire la fête. Mais très vite, la maison s'est transformée en véritable baisodrome. Derrière un casting relativement inclusif en termes de représentation LGBTQIA+, et un positionnement pour la libération des moeurs, les propos tenus par les candidats sont sexistes, homophobes, misogynes, et témoignent d'un véritable problème avec la notion de consentement.
Si la télé-réalité a toujours eu la réputation d'être trash, c'était sans compter l'arrivée de "Frenchie Shore", la nouvelle émission diffusée sur MTV et sur la plateforme Paramount +. Le programme, qui se présente lui-même comme "hardcore", annonce la couleur dès le message d'alerte diffusé avant les épisodes : "Ce programme contient un langage, des scènes et des références sexuelles qui peuvent choquer les jeunes téléspectateurs."
Déconseillée aux moins de 16 ans sur MTV et aux moins de 12 ans sur Paramount +, l'émission mise clairement sur le sexe et sur la vulgarité pour attirer les téléspectateurs. Nudité, scènes de sexe à peine floutées, agressions sexuelles sans complexe : le programme qui se veut libéral et libéré respire le male gaze, le sexisme et la misogynie. La preuve avec 5 phrases entendues dans les premiers épisodes, qui en disent long sur le message que transmet le programme.
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"C'est moi la folle, je veux pas quelqu'un de plus viril que moi sinon gérer une fille, c'est plus rapide"
Prononcée par Enzo, candidat homosexuel, cette phrase témoigne d'une forme d'homophobie intériorisée, renforçant les stéréotypes négatifs autour de l'homosexualité. Elle illustre également une vision de l'homosexualité selon laquelle les hommes considérés comme "peu virils" seraient l'équivalent des femmes, témoignant également une forme de sexisme.
"Dégage, avec ta grosse chatte qui pue"
Point positif : Ouryel, candidate transgenre à qui cette phrase a été adressée, a très bien exprimé face caméra en quoi cette phrase était problématique. Elle renforce les clichés misogynes qui réduisent les femmes à l'apparence (et à l'odeur) de leur vulve, une partie du corps déjà largement stigmatisée et source de complexes chez les femmes.
"Mon objectif, c'est de toutes les baiser"
Prononcée dès les premières minutes du tout premier épisode, cette phrase donne le ton : les femmes ne sont pas vues comme des personnes, mais des cibles, sans distinction. C'est une façon de dépersonnifier les femmes, ramenées au rang d'objet sexuel présentes pour le plaisir de l'homme.
"Dès qu'il y a deux bras, deux jambes, un trou : je peux y aller"
Même combat que la phrase précédente : ici, les femmes sont objectifiées et ramenées à leurs orifices, et à la façon dont elles peuvent être utilisées pour satisfaire le plaisir de leur partenaire masculin.
"Je suis pansexuel, ça veut dire que je peux aimer des hommes, des femmes, des fossiles, des transexuels..."
Si la pansexualité est une orientation sexuelle qui prône le fait de ne pas être attirée par un genre en particulier, cette description est réductrice à deux niveaux. Premièrement, le terme "transexuel" est considéré comme stigmatisant et transphobe par les personnes trans, qui préfèrent les expressions "transgenre" ou "transidentitaire". Deuxièmement, encore une fois, les individus sont ramenés au rang d'objet par l'ajout de l'expression "je peux aimer des fossiles". D'autant plus quand la pansexualité est utilisée comme excuse pour le fait de jouer sur plusieurs tableaux.
En seulement trois épisodes, outre son aspect trash, l'émission "Frenchie Shore" s'est illustrée pour son mépris évident de la notion de consentement et son sexisme, normalisant des comportements qui n'ont rien de corrects, et sont parfois purement et simplement illégaux. Un problème à plusieurs niveaux, donc.
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