Différents d’âge - Mado 73 ans, et Philippe, 41 ans : "Quand elle m'a annoncé sa maladie, j’avais envie d’elle et de partager sa vie"

Philippe, 41 ans, a choisi de devenir l'aidant de la femme qu'il aime depuis toujours. Mado, 73 ans, est atteinte d'une maladie neuro-dégénérative.

Différents d’âge - Mado 73 ans, et Philippe, 41 ans :
Différents d’âge - Mado 73 ans, et Philippe, 41 ans : "Quand elle m'a annoncé sa maladie, j’avais envie d’elle et de partager sa vie"

Crédit : Getty

Philippe a 41 ans et sa compagne depuis 12 ans, Mado, en a 73 : "J’ai eu le coup de foudre pour elle quand j’étais étudiant. Elle donnait des cours particuliers et je l’ai eue comme prof. J’étais dingue d’elle mais j’ai été pris dans ma vie d’étudiant. J’ai eu des copines, j’ai fait la fête, j’ai été diplômé. Des années plus tard, après une rupture, j’ai repensé à elle. Je me disais qu’il n’y avait aucune chance qu’elle soit célibataire, elle était mariée à l’époque. Mais je suis dit que c’était quand même cool de reprendre le contact. J’ai retrouvé son numéro et je lui ai proposé un rendez-vous."

La maladie qui précipite la rupture

Quand Philippe la contacte, Mado est divorcée depuis 2 ans : "Je ne pouvais pas m’en douter mais Mado avait été quittée par son mari. Elle venait d’apprendre qu’elle avait une maladie dégénérative et son mari a préféré partir. Ça m’a beaucoup choqué mais elle m’a dit que ça arrivait souvent. C’était encore une belle femme et, à cause de sa maladie, elle refusait de chercher quelqu’un d’autre. On peut dire que mon coup de fil tombait à pic. Elle me plaisait encore beaucoup, je n’ai pas caché mes intentions. J’avais envie d’elle et de partager sa vie. Je pense que je lui ai dit au premier rendez-vous. Elle a été troublée mais elle a demandé à réfléchir. Une semaine plus tard, elle me rappelait pour me proposer un deuxième rendez-vous. J’étais aux anges."

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Philippe commence par annoncer à Mado qu’il l’aime toute entière : "J’étais encore en crush clairement. Le sentiment amoureux profond est arrivé après. Mais au deuxième rendez-vous, celui qu’elle avait choisi de me donner, je lui ai dit que je voulais être là pour elle, que ce n’était pas des paroles en l’air. J’y avais pensé toute la semaine. Pour elle, j’ai choisi le rôle d’aidant. Je pense que je l’aurais fait pour personne d’autre et que ce n’est même pas dans ma nature. J’ai juste accepté que c’était une composante de notre relation. Elle m’a dit qu’elle ne voulait pas parler de tout ça au début et j’ai respecté ses désirs. On a commencé à parler de sa maladie bien après, quand elle s’est sentie assez en confiance. Je comprends aussi qu’elle ait eu besoin d’un peu de temps pour faire confiance à nouveau. Après tout, elle s’était déjà fait quitter à cause de sa maladie. C’était normal de réagir comme ça."

Une cohabitation heureuse

Depuis 12 ans, Philippe habite avec Mado : "J’ai quitté mon appartement et elle sa maison. On a cherché un appartement où il pouvait y avoir des aménagements pour nous faciliter la vie. En 12 ans, elle a évidemment un peu perdu. On ne fait pas de grands voyages, on essaye de ne pas sortir trop longtemps. J’ai passé beaucoup de temps dans les salles d’attente d’hôpitaux et de cliniques. Parfois, elle n’est juste pas capable de faire autre chose que de rester contre moi dans le canapé devant la télé. Et ça me va très bien. C’est une femme qui mérite qu’on s’occupe d’elle et qui me rend toujours tout ce que lui donne. Je ne sens pas que notre relation est déséquilibrée. Je ne me suis jamais dit que je "gâchais" ma jeunesse, comme j’ai déjà entendu des gens le dire. J’ai coupé les ponts avec tous ceux qui pouvaient penser ça. Je suis très heureux avec la femme que j’aime et je vais tout faire pour qu’elle ait la vie plus belle possible même si la maladie en fait partie."

Pour Philippe, leur histoire est une chance : "C’était quoi la probabilité pour que je me retrouve seul et que je pense à elle, que je trouve le courage pour la recontacter et que je la drague ? Je pense qu’il a fallu beaucoup de chance et de courage, de sa part comme de la mienne, pour qu’on se retrouve ensemble. J’ai eu des histoires avant elle. Rien d’aussi fort. Je ne suis même pas sûr que je vais pouvoir tomber amoureux après elle. Je sais qu’elle va toujours faire partie de ma vie, même quand elle ne sera plus là. C’est quelque chose dont je n’ai pas de mal à parler parce qu’on en parle très librement entre nous. Je vais probablement lui survivre. Mais je ne sais pas comment. Pour l’instant, je profite de sa présence. Même malade, elle est la plus belle chose qui me soit arrivé."

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