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Insomnie menstruelle : "L'arrivée de mes règles est toujours un véritable soulagement"

Top view of a beautiful young woman lying in bed covering her face with a pillow.

Avoir ses règles ne se résume pas à perdre du sang pendant quelques jours par mois. Le cycle menstruel a des implications de son premier à son dernier jour, et ce à bien des niveaux. L'un des plus méconnus est peut-être son influence sur le sommeil. Pourtant, près d'une personne sur quatre a du mal à dormir avant l'arrivée de ses règles.

Bon nombre de personnes menstruées considèrent le fait d'avoir leurs règles comme une véritable galère. Outre la gestion de son flux et les douleurs plus ou moins fortes qui l'accompagnent, le syndrome prémenstruel (SPM) est souvent une période compliquée. Les bouleversements hormonaux liés aux menstruations ont un impact sur le bien-être, l'estime de soi et l'appétit, sans oublier bien sûr les migraines qu'ils peuvent entraîner. Mais ce que bon nombre de personnes ignorent, c'est qu'ils ont aussi un impact sur le sommeil.

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Une étude aux résultats édifiants

Le "SPM" est loin d'être un phénomène isolé puisque 90% des personnes menstruées en souffrent régulièrement, que ce soit à travers des ballonnements, des douleurs, des problèmes de transit, une sensibilité exacerbée ou encore de la fatigue, de l'anxiété, sans oublier un cycle de sommeil plus ou moins perturbé. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la National Sleep Foundation s'est penchée sur la question, à travers une étude de grande envergure sur l'impact du syndrome prémenstruel sur le sommeil.

Les résultats sont sans appel : 23% des personnes interrogées souffrent de difficultés à s'endormir et d'un sommeil agité durant les quelques jours qui précèdent l'arrivée de leurs règles. Un phénomène baptisé insomnie menstruelle dont l'origine est difficile à déterminer, mais qui semble lié aux hormones, et à leur influence sur le corps. Température plus élevée, anxiété, inconfort... Autant de facteurs qui compliquent l'endormissement.

"L'arrivée de mes règles est un véritable soulagement"

Les résultats de cette étude ne surprennent pas Laura, 39 ans. "J'ai des insomnies durant les trois jours qui précèdent l'arrivée de mes règles", confie-t-elle. Des insomnies pas toujours faciles à gérer, et que la trentenaire compare au fait "d'avoir bu trop de café" : "Je suis à la fois crevée et surexcitée", précise-t-elle.

Pour cette dernière, ces insomnies ne sont pas un indicateur : elle sait même précisément quand elles vont arriver. "Je suis réglée comme du papier à musique", explique-t-elle, même si elle confirme avoir mis un peu de temps à comprendre le phénomène : "J'ai longtemps été en aménorrhée. Mon cycle est devenu plus chiant après avoir eu des traitements pour des FIV." Mais le fait que ces insomnies soient prévisibles ne les rend pas plus difficiles à gérer : "Je suis toujours soulagée quand mes règles arrivent. Surtout que pendant cette première nuit, je dors super bien."

"Depuis que j'ai eu le Covid, ces insomnies me préviennent"

Si les insomnies prémenstruelles ne représentent pas un point de repère pour Laura, la situation de Nell est quelque peu différente. "Depuis que j'ai contracté le Covid en 2020, mon cycle, c'est n'importe quoi. Moi qui étais réglée comme un coucou, je ne m'y retrouve plus. Mes règles durent parfois quelques jours, parfois quelques semaines, et parfois je n'ai rien pendant deux mois. Alors c'est compliqué à gérer, ne serait-ce que pour ne pas tâcher mes draps ou ceux de ma copine quand je dors chez elle."

Résultat, ces insomnies sont une sonnette d'alarme qu'elle a appris à apprécier : "J'ai découvert dès mon adolescence que je dormais très mal pendant les 48 heures qui précèdent mes règles. Du coup, maintenant que je suis déréglée, je sais que ces insomnies signifient que je vais enfin avoir mes règles, et que je dois me préparer en conséquence." Comme quoi, l'impact n'est pas toujours négatif.

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