Jane Fonda confie la remarque de son père qui l'a fait devenir "maigre et en mauvaise santé" : "Il disait : 'Personne ne sera jamais amoureux d'elle parce qu'elle est trop grosse'"
L'actrice américaine Jane Fonda s'est confiée dans un podcast sur le sexisme qu'elle a subi tout au long de sa vie et sur les troubles des conduites alimentaires dont elle a souffert pendant de très nombreuses années.
Jane Fonda, 86 ans, a débuté sa carrière au cinéma en 1959. L'actrice a donc été témoin des bouleversements de l'industrie, et a accueilli avec joie la féminisation de plusieurs métiers, notamment derrière la caméra.
Invitée du podcast "Lights on Women", mis en ligne le 29 juin 2024, Jane Fonda a décrit le cinéma comme un milieu d'hommes pendant ses débuts, où le sexisme régnait. "Il n'y avait pas de femmes journalistes, c'étaient toujours les hommes qui écrivaient les articles et qui réalisaient des films." Un environnement difficile à appréhender pour une jeune comédienne, d'autant plus que l'actrice a confié avoir une piètre image d'elle-même à l'époque. "Je n'avais pas confiance en moi, je me trouvais grosse et moche, je n'ai pas aimé du tout. Pendant longtemps, je n'ai pas aimé jouer." Mais son activisme l'a poussée à continuer et à s'investir davantage dans sa carrière, en choisissant des films engagés.
Son engagement lui a valu de nombreuses remarques, notamment de la part des médias : "Ils n'aimaient pas les femmes qui expriment leurs opinions, parce qu'ils voulaient que les femmes soient des objets de désir, des objets qu'on pouvait regarder, mais 'restez à votre place'. Pendant des années de nombreux magazines ont parlé de moi de manière péjorative. (...) Roger Vadim n'arrivait pas à croire que j'ai pu le quitter pour une idée, non pas pour un autre homme mais parce que je voulais lutter contre la guerre du Vietnam.".
"Je ne pouvais pas être en colère"
Pendant de très nombreuses années, Jane Fonda a tenté de plaire aux hommes qui l'entouraient, sans se rebiffer. Le suicide de sa mère, alors qu'elle-même n'avait que 12 ans, a encore plus rapproché l'actrice de son père, lui-même acteur, qu'elle souhaitait impressionner : "Quand une femme grandit, ce désir de plaire aux hommes grandit, vous l'incorporez dans vos relations."
Une remarque en particulier a eu des conséquences désastreuses sur la santé de l'actrice : "Mon père disait à mes belles-mères (il a été marié 5 fois ; ndlr) 'Personne ne sera jamais amoureux d'elle parce qu'elle est trop grosse'." Jane Fonda a en effet confié avoir développé des troubles des conduites alimentaires : "J'en ai souffert pendant quarante ans. (...) Ça a été très dur de guérir." Pour "plaire" à son père et à ses différents compagnons, l'actrice était en quête de perfection : "Je suis devenue très mince, j'étais en mauvaise santé, j'avais besoin d'être parfaite. Je me disais 'Si je ne suis pas parfaite personne ne va m'aimer.' Mais ce n'était pas seulement mon corps, c'était aussi... Je ne pouvais pas être en colère. (...) Quand on m'a demandée si j'étais ambitieuse, j'ai dit non ! (...) J'étais une bonne fille, si ennuyeuse."
"J'ai fermé la boutique, je suis beaucoup plus heureuse"
Déconstruire toutes ces croyances limitantes a mis énormément de temps : "Tu essaies de ne pas prendre trop d'espace et après tu dois te défaire de tout ça", explique Jane Fonda.
L'actrice estime que le fait d'expérimenter le célibat lui a également permis de se connaître davantage et de se découvrir : "Aujourd'hui je suis plus heureuse parce que je suis plus sage et je suis célibataire. J'ai fermé la boutique, et je suis beaucoup plus heureuse comme ça. (...) J'ai travaillé sur moi-même, je suis plus forte psychologiquement, je suis quelqu'un de plus intéressant.".
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