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Je n'aime pas Noël : vegan dans une famille de viandards, le réveillon est un enfer

Merry Christmas! Happy family are having dinner at home. Celebration holiday and togetherness near tree.
© Getty Images

Être végétarien ou vegan dans une famille qui ne jure que par la viande, ce n'est pas tous les jours facile. Mais au moment des fêtes de fin d'année, cela complique encore plus la donne. Dans des célébrations où la nourriture est au centre de toutes les attentions, les régimes particuliers peuvent vite générer des conflits... Et même un véritable sentiment de solitude.

Difficile d'imaginer les fêtes de fin d'année sans le traditionnel repas du réveillon. Au menu ? Du foie gras, du saumon fumé, des coquilles Saint-Jacques, des huîtres, de la dinde aux marrons... Eh oui, force est de constater que le menu fait généralement la part belle aux plats carnés. La viande et le poisson sont, traditionnellement, très assimilés aux dîners de fêtes, et si cela ne pose pas de problème à la plupart des foyers, dès qu'un convive est végétarien ou végétalien, les choses deviennent plus compliquées.

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"Chaque année, ma mère panique"

Végétarienne depuis bientôt trois ans, Lilou a beaucoup de mal à faire accepter son choix à sa famille. "Heureusement, je ne vis plus avec mes parents, sinon ça serait l'enfer au quotidien. Mon père, qui est pourtant un bouffeur de viande rouge, a plus ou moins compris ma volonté de me passer de produits carnés. Ma mère, elle, ne comprend toujours pas. Et comme elle n'envisage pas qu'on puisse faire un repas sans viande ni poisson, elle panique et me pose des questions du style : ‘Mais si je fais du riz, tu vas en manger ? Et le jambon, c'est de la viande ?’"

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La jeune femme lui a pourtant proposer de cuisiner elle-même, mais sa mère refuse qu'elle apporte quoi que ce soit... Tout en la culpabilisant de lui donner du travail supplémentaire. "Elle me dit : ‘Pour les fêtes, tu pourrais faire un effort et te comporter comme tout le monde. Ça ne va pas te tuer de manger du foie gras, et ça m'évitera d'avoir à cuisiner quelque chose rien que pour toi’. Elle ne comprend pas que je n'ai pas envie de consommer d'animaux morts, et qu'en prime, les accompagnements prévus me suffisent largement ! Pas besoin d'en faire tout un plat ! Mais ce manque de bonne volonté de leur part fait partie des raisons pour lesquelles je n’aime pas Noël."

"Ne pas manger de viande pendant les fêtes, c'est se retrouver isolé·e"

Maryse fait également partie de ces personnes largement culpabilisées par leurs familles, et encore plus à l'occasion des fêtes de fin d'année : "Mes parents ne comprennent pas ce choix qu’ils jugent être un ‘effet de mode’. Et quand j’essaye d’expliquer les raisons écologiques qui m’ont amenées à ce choix, ça crée tout de suite un conflit à base de ‘Oui, mais les petits producteurs de viande, il faut les soutenir aussi’. Et évidemment, Noël et sa débauche de fruits de mer, foie gras et autres gibiers cristallise le tout."

Seule vegan de sa famille qui refuse de faire le moindre effort culinaire en sa faveur, elle se retrouve tous les ans dans la même situation : "Chaque année, je dois faire mon petit plat solo de mon côté et c’est souvent source de moqueries. Je m’y fais mais c’est lassant... D’autant que j’essaye de faire des plats festifs et délicieux que je tente de faire goûter, mais personne ne veut jamais y toucher sous l’idée fausse que, puisque c’est végétarien, ce n’est pas assez Noël." Le tout cumulé aux injonctions, aux ‘Tu pourrais faire un effort’, alors que dans l'autre sens, personne ne semble motivé pour en faire. Pour Maryse, les festins de fêtes sont devenus synonyme d'isolement : "Je me débrouille seule, et je ne mange pas la même chose que les autres, un repas que je prépare toute seule de mon côté. Dans un moment où tout le monde se réunit et partage les mêmes choses, c'est faire bande à part", regrette-t-elle, tout en espérant qu'un jour, ses proches acceptent de "jouer le jeu" et de goûter à ses plats.

"Mes proches ne le savent pas encore, mais le repas de Noël sera vegan"

Il y a quelques années, Boris est devenu vegan sous l'impulsion de son épouse et de sa petite sœur, qui ont également renoncé aux produits d'origine animale depuis de nombreuses années. Devenu papa depuis peu, il organise pour la première fois le 24 décembre chez lui. Et il prépare une surprise de taille à sa famille : "Mes parents et ma petite sœur viennent réveillonner avec ma femme et moi, et ils ne le savent pas encore, mais le repas de Noël sera entièrement vegan."

Ce quadragénaire en a en effet "ras-le-bol" d'être toujours celui qui doit s'adapter. "Mes parents veulent cuisiner de la viande quand je suis chez eux ? Pas de problème, mais je ne veux pas de ça chez moi. De l'entrée à la bûche, tout sera vegan. Ce sera l'occasion pour moi de faire découvrir mon mode de vie à mes parents. C'est peut-être un coup bas de ne pas les prévenir, mais se passer de viande pendant un repas ne leur fera pas de mal. Et je sais que ma sœur et mon épouse seront ravies, et présentes pour me soutenir, même si je m'attends à un flot de réflexions."

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