Labels alimentaires : attention, certaines étiquettes sont trompeuses, ne tombez pas dans le piège

Ces logos nous font miroiter des produits verts, durables, sains et responsables. Pourtant, les labels alimentaires ne promettent pas toujours que le meilleur. Décryptage !

Labels alimentaires : attention, certaines étiquettes sont trompeuses, ne tombez pas dans le piège. (Photo : Getty Images)
Labels alimentaires : attention, certaines étiquettes sont trompeuses, ne tombez pas dans le piège. (Photo : Getty Images)

Depuis la crise du Covid 19, les habitudes alimentaires des Français changent. Acheter bio, concevoir soi-même son pain, préférer le circuit court, ... les Français estiment aujourd'hui que mieux manger joue un rôle important dans leur vie. Et pour cela, beaucoup s'attachent à lire correctement les étiquettes au supermarché et restent à l'affût des labels alimentaires.

Pour consommer les bons produits, de plus en plus de Français se fient aux logos et aux labels que l'on retrouve sur les emballages alimentaires. Mais ces derniers sont-ils vraiment gage de confiance ? Que veulent-ils vraiment dire et lesquels faut-il privilégier ?

En 2021, Greenpeace, le WWF et le Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC) ont réalisé une étude approfondie afin d'évaluer les réels effets des labels que l'on connait tous. Et si certains s'avèrent réellement fiables, d'autres beaucoup moins. Suivez le guide.

- Agriculture biologique : les lettres "AB" sur fond vert promettent aucun produit chimique de synthèse et aucun OGM. Les produits transformés, quant à eux, doivent obligatoirement contenir au minimum 95% d'ingrédients issus de l'agriculture biologique.

- Demeter : ce label encadre l'origine des plans et des semences, mais aussi la fertilisation, la protection des végétaux, la reproduction des animaux ainsi que leur abattage. Les critères de ce label sont exigeants : aucun OGM, taille des élevages limitée, serres chauffées interdites, exploitation entièrement bio, etc. Pour être certifié Demeter, l'agriculteur doit tout d'abord être certifié Agriculture Biologique.

- AOP Comté : ce label vise la qualité du produit. Le cahier des charges impose des obligations quant aux races de vaches, aux pâturages, et à l'automatisation de la fabrication par exemple.

- Bio équitable en France : ici, le cahier des charges va plus loin encore que la certification Agriculture Biologique européenne. Le label intègre des critères de production stricts sur la taille des exploitations, la saisonnalité ou encore la préservation des sols.

- Bleu-Blanc-Coeur (lait) : ce label a pour volonté de favoriser la santé de la terre, des animaux et des humains. Ce lait provient de vaches nourries avec de l'herbe, des graines de lin ou de la luzerne. Pour autant, les bienfaits du label sont limités par l'absence de contraintes sur les cultures, comme l'interdiction de pesticides par exemple.

- Zéro résidu de pesticides : ce label assure l'absence de pesticides sur les fruits et légumes qui sont livrés dans nos rayons. Pour autant, il n'interdit pas l'usage d'engrais chimiques... ni de pesticides, qui peuvent donc être pulvérisés en début de culture. En bref, la promesse de ce label est le "zéro résidu", et non le "zéro utilisation". L'enjeu est uniquement d'assurer au consommateur qu'il n'y a pas de pesticide détecté sur ses fruits et légumes lors de l'achat de ces derniers.

- AOP Cantal : cette démarche impose une durée de pâturage importante pour les vaches, qui doivent être nourries sans OGM. Pour autant, l'huile de palme est bel et bien autorisée dans la composition du Cantal AOP.

- Label Rouge porcin : ce label vise avant tout la qualité du produit, et donc passe forcément par le bien-être animal. Pour autant, les mesures ne rendent pas obligatoire l'accès à l'extérieur pour l'animal, par exemple.

- Marine Stewardship Council (MSC) : traduit par "conseil pour la bonne gestion des mers", ce label impose aux pêcheurs de préserver la faune marine et de laisser suffisamment de poissons dans la mer pour que les stocks se renouvellent. Pourtant, selon l'ONG Bloom, 83% des captures certifiées "MSC" sont issues de la pêche industrielle à fort impact. D'immenses bateaux qui capturent les espèces sans distinctions peuvent tout à fait prétendre à ce label.