Lou Doillon, sans filtre sur ses avortements et sa fausse couche : "Les gens ne s'empêchent pas de vous balancer de sales réflexions"
De plus en plus de stars sont très honnêtes au sujet des difficultés qu'elles ont pu rencontrer pendant leurs grossesses. Et ce, qu'il s'agisse d'IVG, d'interruption médicale de grossesse, ou d'arrêt naturel de grossesse. Lou Doillon en fait partie. Invitée dans le podcast "Bliss Stories", elle a dévoilé sans tabou les épreuves traversées pendant sa jeunesse.
Autrice-compositrice-interprète, actrice, dessinatrice et mannequin franco-britannique, Lou Doillon s'est très vite débarrassée de son statut de "fille de", hérité de ses célèbres parents, le cinéaste Jacques Doillon, et l'actrice Jane Birkin. Âgée de 40 ans, l'artiste est elle aussi mère de famille. Marlowe, né de sa relation avec le musicien John Ulysses Mitchell, est né le 12 juillet 2002. Le 26 juillet 2022, elle donnait naissance à Laszlo Keats Miller Manel.
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"Il n'y a qu'une femme qui peut savoir ce dont elle est capable"
Le 5 juin 2023, Lou Doillon était l'invitée d'un épisode du podcast "Bliss Stories", animé par Clémentine Galey. L'artiste se dévoile sans fard, et explique : "Je suis tombée enceinte à des moments où je n'étais pas sûre, donc j'ai avorté plusieurs fois, deux fois avec des médicaments, et une fois à l'hôpital." Et pour elle, l'expérience a été loin d'être facile. "Ce sont des décisions très compliquées à prendre. Et en même temps, là pour le coup, c'est pour ça que je suis farouchement pour l'avortement, il n'y a qu'une femme qui peut savoir ce dont elle est capable."
La fille de Jane Birkin estime toutefois ne pouvoir s'en prendre qu'à elle-même : "C'étaient des conneries de refus de pilule, étant une grande clopeuse. Donc je faisais gaffe, mais c'était des conneries de ratage, de mauvais calculs..." Des mauvais calculs qui ont entraîné trois grossesses non-désirées, et durant lesquelles elle s'est sentie jugée par ses interlocuteurs.
"Il y a tout un protocole, c'est-à-dire que c'est légal, mais les gens ne s'empêchent pas de vous balancer de sales réflexions. C'est dur, et on sait comment c'est : des regards, des tons, une non-attention, plus qu'autre chose. C'est la façon dont les gens font les gestes. Quand on est là pour une appendicite ou un calcul rénal, les gens sont très doux, et là, on vous regarde droit dans les yeux et on balance le brancard avec un peu moins de douceur que d'habitude. C'est des petites choses comme ça, et c'est un sujet d'actualité aujourd'hui parce qu'on voit bien qu'il y a des endroits où c'est compliqué." Une preuve de plus qu'il existe encore un tabou autour de l'IVG et de l'accompagnement de celles qui y ont recours, renforcé notamment par la situation précaire de l'avortement aux Etats-Unis.
"J'ai vécu une interruption médicale très violente"
Dans cette longue interview, Lou Doillon revient également sur deux grossesses difficiles, qui n'ont pas été menées à terme. "Les femmes ont l'habitude de vivre avec un cycle de la vie et de la mort qui est beaucoup plus présent que chez les hommes", affirme-t-elle. "J'ai vécu une interruption médicale très violente, pour cause de malformation. Ça a pris trois mois et demi pour comprendre. C'était super glauque, avec l'amniocentèse, des réunions de docteurs, et cette réunion un peu compliquée où on vous demande de réfléchir. Il faut continuer à avancer, mais ce n'est pas simple. Puis re une fausse couche, avant Lazslo (elle est alors âgée de 39 ans, ndlr)."
À ce moment-là, l'actrice et chanteuse se demandait même si elle pourrait un jour avoir un autre enfant : "Il y a une vraie perte de courage, en se disant : 'Je ne vais pas y arriver, mon corps ne sait pas le faire'." En mars 2022, elle confirme toutefois être enceinte, et le petit Laszlo naît quelques mois plus tard. "Il y a celui qu'on a voulu et qui est là, ceux qu'on a voulu et qui n'ont pas tenu, ceux qu'on n'a pas voulu. Que c'est dur d'être une femme, mais en même temps, que c'est beau cette magie qu'on a en nous."
"Les femmes n'ont pas besoin d'être mères pour être magiques"
En dépit de cette "magie" qu'elle évoque, Lou Doillon regrette le tabou et l'omerta qui restent autour du non-désir de maternité, ainsi que sur la réalité des arrêts naturels de grossesse : "Les femmes n'ont pas besoin d'être mères pour être magiques. (...) J'ai plein de copines qui ne veulent pas et qui sont obligées de se justifier à chaque fois. C'est encore tabou aujourd'hui."
Elle en a la certitude : "On s'en sort mieux quand on commence à le regarder comme une leçon universelle. Quand on se met à parler de fausse couche, on se rend compte que tout le monde en a eu. En famille, on n'en parle pas mais tout le monde en a eu, chez les amies on n'en parle pas mais il y en a partout. Libérer cette parole-là, ça a été très agréable."
D'ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'elle brise le silence à ce sujet. Dans une longue lettre publiée sur Instagram, elle évoquait, avant la naissance de son fils cadet, les fausses couches qu'elle a vécues. "L’année dernière, pour la fête des mères, j’étais au lit souffrant à nouveau d’une fausse couche, et à 39 ans, je suis enceinte de nouveau", écrivait-elle.
Et de conclure : "C’est une aventure d’être femme, d’avoir un corps de femme. C’est une douleur, c’est une joie, c’est à moi. C’est mon choix. Mon corps, mon choix."
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