Un ex-ministre belge remporte un concours de drag queen : "Si je peux le faire en talons de 20 cm..."

En Belgique, un ex-ministre vient de remporter un concours de drag queen. De par sa fonction et son orientation politique chrétienne de centre droit, la participation de Sammy Mahdi était totalement inattendue. Après l'intervention de Justin Trudeau dans "Drag race", le drag continue de faire des émules jusque chez les politiques...

CD&V chairman Sammy Mahdi delivers a speech at the traditional new year's reception of Flemish Christian democrat party CD&V, in Brussels, Saturday 14 January 2023. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK (Photo by NICOLAS MAETERLINCK / BELGA MAG / Belga via AFP) (Photo by NICOLAS MAETERLINCK/BELGA MAG/AFP via Getty Images)
Un ex-ministre belge remporte un concours de drag queen : "Si je peux le faire en talons de 20 cm..." (Photo by NICOLAS MAETERLINCK/BELGA MAG/AFP via Getty Images)

Après Justin Trudeau, Premier ministre ayant participé à l'édition canadienne de "Drag Race" en tant que membre du jury, cet homme politique va plus loin. Sammy Mahdi, ancien secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, député et actuel président du CD&V (les "Chrétiens-démocrates et Flamands", parti belge d'idéologie démocrate chrétienne de centre droit) a ainsi participé à un concours de drag, "Make up your mind" et l'a même remporté. Cette émission, diffusée sur la chaîne flamande VTM, consiste à mettre en concurrence cinq personnalités flamandes, qui s'affrontent pour tenter de remporter le titre de meilleur déguisement de drag queen.

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"Soyez vous-même, et laissez les autres être eux-mêmes"

Les personnalités participantes se présentent incognito aux téléspectateurs et au jury, sous leur identité de drag queen. Elles s'affrontent dans différentes épreuves jusqu'à la fin du show et la victoire. En l'occurence, celle de Sammy Mahdi, qui a performé maquillé, en perruque, talon aiguilles, faux-cils et même langue bleue.

Son nom de drag queen était "Cindy Envy", en référence au CD&V, parti qu'il préside. Il portait également une combinaison orange qui est de la couleur de son appartenance politique, ornée de ses initiales, SM, ou encore une laisse, en référence à son chien Pamuk, bien connu des spectateurs des ses interviews politiques. Des indices qui auraient pu mettre la puce à l'oreille du public...

Mais que se cache-t-il derrière cette participation inattendue ? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a surpris tout le monde. Sammy Mahdi a expliqué les raisons qui l'ont poussé à se lancer dans l'aventure. "Les shows de drag queen sont interdits dans le Tennessee, aux États-Unis. En Italie, ces shows sont bannis à la télévision. Beaucoup de droits considérés comme acquis sont remis en question. Aujourd’hui, ce sont les shows de drag queen et demain ce sera peut-être le mariage gay. Il faut continuer à mener ce combat et si je peux le faire en talons de 20 cm, je le fais avec grand plaisir (...) Soyez vous-même, et laissez les autres être eux-mêmes", a-t-il affirmé. Une stratégie politique payante, qui pourrait servir à moderniser l'image du parti, ou un choix clivant qui risque de "choquer" certains encartés un peu trop traditionalistes ?

"Les contes de fée ne sont pas dangereux pour les enfants, les drag queen non plus"

"La nouvelle star de la communication politique, c'est le drag ! (...) C'est comme si François-Xavier Bellamy ou Brice Hortefeux avaient gagné la saison 2 de "Drag Race" France !", s'est exclamée Mathilde Serrell, dans sa chronique sur France Inter, "Un monde nouveau", ce mercredi 27 septembre, en évoquant l'évènement.

"La Drag queen est devenue une figure grand public et populaire, alors pour un politique, mettre des talons hauts de 20 cm, c'est comme pousser la chansonnette jadis dans une émission de variétés... Ça vous donne une image plus pop. Et il se trouve justement que le parti chrétien démocrate et flamand, actuellement en perte de vitesse, en avait besoin...", a-t-elle analysé.

En Suède, le maire-adjoint de Stockholm, Jan Jönsson, membre du parti libéral de centre droit, s'était déjà transformé en drag queen pour une campagne, en faisant la lecture à des enfants. "Les contes de fées ne sont pas dangereux pour les enfants, les drag queen non plus, mais le populisme et l'intolérance le sont, pour les enfants, comme pour les adultes", avait-il déclaré dans une vidéo relayée sur Twitter. Le Drag, une stratégie politique comme une autre ?

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