Poly-Amours - Do, 31 ans : "Peut-être que certains en concluent que je suis une sorte de chaudasse"

Do, 31 ans, se dit polyamoureuse depuis 4 ans. Elle ne s'imagine plus dans une relation monogame même si c'est ce qu'elle vit actuellement. La seule différence est qu'elle ne se ferme aucune porte.

Poly-Amours - Do, 31 ans :
Poly-Amours - Do, 31 ans : "Peut-être que certains en concluent que je suis une sorte de chaudasse"Crédit : Getty

Do a 31 ans et elle se considère polyamoureuse depuis 4 ans : "Il y a 5 ans, je me suis retrouvée célibataire. Le mec avec qui j’étais depuis mes 18 ans m’a quitté pour vivre de nouvelles expériences. J’avais imaginé mon futur avec lui, je me suis retrouvée perdue. Pendant des mois, je ne me suis pas occupée de ça. Je venais d’avoir mon premier vrai job. J’ai travaillé comme une malade. Ça m’a permis d’avoir vite une proposition pour un poste plus élevé. À l’époque, c’était toute ma vie. En parallèle, je me suis mise à lire des essais sur le féminisme, à m’intéresser aux théories sur les relations. C’est à ce moment là que j’ai découvert le polyamour, sur le blog d’une femme que je lisais sur les réseaux sociaux."

En 4 ans, Do n’a été techniquement que 6 mois avec deux personnes en même temps : "J’ai été avec deux hommes en même temps, il y a environ un an. C’était parfait. Ça s’est fini parce que l’un d’entre eux voulait se concentrer sur le fait de fonder une famille et que l’autre avait l’impression de ne pas profiter assez de moi. Je pense que le polyamour, ce n’était juste pas leur truc. Ça a quand même duré 6 mois, ce qui est pas mal. Mais je pense que le polyamour va au delà de la preuve numérique. Je me considère polyamoureuse même quand je ne suis pas dans plusieurs relations. C’est plus un état d’esprit et une certaine éthique. Je ne compte plus. Je sais que je peux aimer autant de personnes que je veux. Quand j’ai un coup de coeur pour quelqu’un, je ne me dis pas "c’est bon, je suis casée"".

Vidéo. Le grand A : polyamour

Do parle de polyamour avec chacun de ses partenaires sexuels : "J’ai eu plusieurs plans cul, grâce aux applications. Même si c’est juste pour un soir, je trouve que c’est important d’en parler avec eux. Je pense que ça en dit beaucoup de moi, de ce en quoi je crois. Peut-être que certains en concluent que je suis une sorte de chaudasse. Mais la plupart s’intéressent au sujet et on en parle un moment. Avec l’un d’entre eux, il n’y a eu qu’un rendez-vous mais on se fait des petits coachings sur le sujet. On s’envoie des messages pour se tenir au courant de où on en est, de comment ça se passe, de si on rencontre de belles personnes ou pas. Ça fait du bien d’être comprise. Je le vois comme un ami, quelqu’un pour qui j’ai des sentiments forts, même si ce n’est pas de la passion amoureuse. Il fait partie de ma vie et j’espère que je fais partie de la sienne."

Pour elle, il n’est pas question de revenir en arrière : "Je ne veux plus me dire monogame, je ne pense plus comme ça. Peut-être que je vais finir ma vie avec une seule personne. Et peut-être même que je vais me marier avec elle. Mais je sais aussi que je vais toujours rester ouverte à la rencontre et mettre en pratique les préceptes du polyamour, la communication, le consentement, le respect de l’autre et de ses sentiments. C’est important pour moi. Là, je suis dans une relation qui m’épanouit beaucoup. Mais il sait que je suis polyamoureuse et qu’il ne peut pas me demander d’être totalement exclusive. Il respecte ce que je suis et ce que je veux vivre. Ce qui ne veut pas dire que je recherche tout le temps la nouveauté. Je ne suis plus sur les applications de rencontre par exemple. Je ne sais pas si je vais y retrouver un jour, peut-être que oui. Mais là, je me concentre sur lui. Et j’ai aussi un point de comparaison : je ne veux plus vivre ce que j’ai vécu avec ma première relation. Où j’ai beaucoup sacrifié et où je me suis juste retrouvée toute seule, un peu sans explication valable. Je pense que je ne pourrais pas vivre ça aujourd’hui. C’est très important pour moi de savoir où en est mon partenaire et ce qu’il ressent. Avec une relation comme ça, on voit les choses venir. On ne reste pas des mois avec quelqu’un qui pense déjà à la rupture."

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