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Qu'est-ce que la kératose pilaire, ce problème de peau qui donne des complexes en été ?

Woman applying body oil to moisturize her skin after shower, beauty skin care concept

À l'heure où les peaux lisses sont toujours considérées comme "la norme", les personnes qui souffrent de kératose pilaire redoutent toujours l'été, période pendant laquelle se cacher sous des couches de vêtements est totalement impossible. Zoom sur un complexe lié à une pathologie de la peau souvent méconnue.

Ah, les complexes. S'ils nous collent à la peau tout au long de l'année, ils ont tendance à être exacerbés par l'été et l'envie de porter des tenues plus légères pour ne pas avoir trop chaud. Impossible de cacher ses bourrelets, ses vergetures, ses poils, ses boutons ou ses cicatrices sur un haut à manches longues, un jean ou un collant. Ces petites marques considérées comme des "défauts" ou des "imperfections par notre société font pourtant partie de nous. Mais puisqu'elles dénotent des modèles que l'on a l'habitude de voir, à savoir des personnes à la peau lissée, souvent photoshopées, elles peuvent générer des complexes, des moqueries, et parfois même du harcèlement. C'est notamment le cas de la kératose pilaire, une maladie de peau peu connue et pourtant très fréquente, notamment chez les femmes.

Comment reconnaître la kératose pilaire ?

La kératose pilaire est une affectation de la peau qui se caractérise par une surproduction de kératine limitée aux follicules pileux. Il s'agit d'une affection bénigne, très courante puisqu'elle touche près d'une personne sur quatre. Même si bien souvent, les personnes en question ne savent pas exactement à quoi sont dûs ces boutons, cette peau rêche et rugueuse généralement située sur le haut des bras, mais aussi sur les cuisses, les fesses, le ventre ou encore la poitrine.

common skin irritation
La kératose pilaire en image. © Getty Images

Il ne s'agit pas d'une maladie dangereuse, elle est d'ailleurs généralement asymptomatique. La seule gêne est d'ordre esthétique, puisque la kératose pilaire donne à l'épiderme un aspect "peau de poulet" granuleux, et peut dans certains cas entraîner l'apparition d'inflammations et de rougeurs (on parle alors de kératoses pilaires rouges), ou encore être associée à d'autres affections dermatologiques de la peau. Ces "kératoses acquises" peuvent prendre la forme de psoriasis et d'eczéma, mais aussi dans certains cas de scorbut, de syphilis secondaire spinulosique, ou encore certaines dysplasies pilaires.

Qui est concerné ?

En règle générale, la kératose pilaire survient chez les enfants, dans les 10 premières années de vie. Elle connaît un pic en période pubertaire, et finit souvent par s'estomper à l'âge adulte : plusieurs études prouvent en effet que si 50 à 80 % des adolescents étaient concernés, cette pathologie touchait moins de 40% des adultes avant 30 ans. Pourtant, dans certains cas, elle peut rester tout au long de la vie. Par ailleurs, les femmes sont généralement plus touchées par la kératose pilaire, puisqu'elles représentent 61% des cas déclarés.

Bon à savoir : cette maladie de peau possède une composante génétique et peut donc être héréditaire. 30 à 50% des patients ont des antécédents familiaux.

Peut-on la soigner ?

S'il est impossible de faire totalement disparaître la kératose pilaire, il existe néanmoins des traitements qui permettent de lisser l'aspect de la peau pour retrouver une esthétique qui convient mieux aux personnes concernées. Les traitements kératolytiques à base d'urée et/ou d'acide salicylique donnent notamment de très bons résultats, mais ils doivent être utilisés régulièrement. Dès l'arrêt, la maladie reprend ses droits.

En attendant, les spécialistes recommandent des gommages réguliers, et surtout une bonne hydratation des zones concernées pour ne pas aggraver le problème.

Une méconnaissance qui crée des complexes

Le gros problème avec la kératose pilaire, c'est bien souvent le regard des autres. Comme cette affection est peu connue du grand public, elle s'accompagne souvent de réflexions désobligeantes. "On m'a déjà reproché d'avoir la peau "sale"", raconte Juliette, 32 ans. "Je fais de la kératose pilaire depuis que je suis gamine, et tous mes frères aussi. Eux s'en foutent, mais moi dès que l'été arrive, je panique. Je me suis longtemps cachée derrière des manches longues, prétextant une peau très sensible au soleil." Même son de cloche chez Rym, 19 ans : "Ma mère a toujours eu la peau du corps très lisse et douce et quand je lui en parlais elle me disait que c’était sûrement parce que je ne me frottais pas assez la peau sous la douche. Me mettre en maillot de bain était un calvaire, je me demandais ce qui n'allait pas chez moi."

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Les deux jeunes femmes confirment que c'est grâce aux réseaux sociaux qu'elles ont pu mettre des mots sur leur problème, et donc trouver une solution : "Mon médecin ne savait pas trop quoi me dire, et voir un dermato, dans ma région, c'est toujours compliqué", regrette Juliette. "J'ai découvert l'existence de la kératose pilaire dans le post Instagram d'une femme qui en souffre, et depuis, j'ai enfin l'impression de revivre. Car même si ma peau n'a pas changé, je sais qu'il y a une vraie cause, et que ce n'est pas ma faute." Rym, elle, a trouvé l'info sur la plateforme préférée des jeunes : "J’ai découvert que j’en avais en début d’année 2021 grâce à un TikTok où une personne montrait des bras et des jambes pleins de petits boutons avec la peau rugueuse, elle a direct expliqué que c’était un réel problème de peau qui portait un nom, la kératose pilaire donc."

Des plateformes bien utiles pour parler au plus grand nombre.

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