Réduire son apport calorique aide-t-il à mieux vieillir ? L'éclairage des experts
Manger un peu moins pour vivre plus, l'idée est alléchante. Et elle n’est pas nouvelle ! Depuis presque un siècle, la science s’intéresse aux bienfaits de la restriction calorique pour freiner le vieillissement : "Les premières études sur l'animal remontent aux années 30", révèle le Pr Jacques Proust, spécialiste en biologie du vieillissement. Ces dernières années, l'idée de manger moins pour vivre plus longtemps en bonne santé connaît un regain d’intérêt, et les premières études sur l'homme émergent. Qu'entend-on par restriction calorique (RC) ? Il s'agit de manger un peu moins chaque jour pour réduire ses apports caloriques habituels soit en mangeant légèrement moins à chaque repas soit en pratiquant le jeûne intermittent (16 heures de jeûne en supprimant le petit-déjeuner ou le dîner). Attention toutefois, il ne s’agit pas d’un régime hypocalorique. S'il est recommandé de sortir de table sans être complètement repue, on ne doit pas non plus s'affamer. Pour avoir un bénéfice santé et longévité, ce régime doit être nourrissant et ne doit pas entraîner de carences nutritionnelles.
Les recherches chez l’animal sont nombreuses. Elles portent généralement sur de petits spécimens (vers, mouches, rats, souris). En 2019, une méta-analyse publiée dans le New England Journal of medicine démontre que la restriction calorique augmente la longévité de 14 à 45% chez le rat. En janvier 2024, une publication de l’Institut Buck en Californie révélait que ce régime chez la mouche retardait le (...)