"À part Squeezie, elle n'a rien pour elle" : Chloë Gervais répond au compte "Abrège frère" et reçoit une pluie de commentaires misogynes

Chloë Gervais est une influenceuse de 25 ans, suivie par près de 613 000 personnes sur TikTok. La jeune femme, qui n'a pourtant jamais officialisé publiquement sa relation, est connue pour beaucoup comme étant la petite amie de Squeezie, le youtubeur français ayant le plus d'abonnés. Si elle a déjà exprimé son agacement concernant le fait d'être désignée comme "la petite amie de" sur TikTok, c'est à nouveau son statut qui l'a placée au coeur d'une polémique, notamment sur X (anciennement Twitter).

Comme de nombreux autres créateurs de contenus générant des revenus grâce à TikTok, qui rémunère les vidéos de plus de une minute, elle a été la cible du compte @abregefrere. Ce compte, présent sur TikTok et Instagram, résume les vidéos de ses collègues influenceurs en quelques phrases. En général, il diffuse la première phrase de leur vidéo, puis la coupe, laissant apparaître le visage de son créateur, une tasse à la main, qui termine lui-même de raconter ce qui est dit dans la vidéo initiale, en précisant à l'utilisateur le temps qu'il a gagné en visionnant sa vidéo et non la vidéo de l'influenceur en question. Inspiré de comptes américains, @abregefrere a gagné des millions d'abonnés en très peu de temps, la création de son compte Instagram datant de janvier 2024. L'aspect comique de ces vidéos, qui montre parfois la superficialité de certains sujets abordés sur la plateforme, et les procédés mis en place par les créateurs de contenus pour tenir leur audience plus d'une minute et ainsi être rémunérés, a séduit de nombreux internautes.

"Les gens qui te suivent ont normalisé le fait de dire à des meufs de fermer leur bouche"

Mais certains ont cependant remarqué que les femmes semblaient être bien plus victimes de ces "coupures" et y ont vu du sexisme. Chloë Gervais, elle-même coupée par @abregefrere, a fait part de son agacement et a également affirmé que depuis l'essor du compte, de nombreuses femmes étaient ciblées par des internautes qui demandaient, dans les commentaires de leurs propres vidéos, au créateur d'@abregefrere de reprendre leurs discours pour les couper. Dans une vidéo TikTok, elle s'adresse directement au fondateur d'@abregefrere : "Les gens qui te suivent et qui t'adorent ont normalisé le fait de dire à des meufs qui font leurs petites story time et leurs petits tuto make up de fermer leur bouche."

Si beaucoup d'autres femmes ont pris la parole sur les réseaux sociaux, estimant elles aussi que le compte @abregefrere incitait à silencier les femmes et leur discours, c'est bel et bien Chloë Gervais, qui s'est attiré le plus de foudres sur X. Et à en croire les commentaires, elle doit bien son harcèlement à son statut de "petite amie de Squeezie".

"Je comprends mieux pourquoi Squeezie n'a pas voulu la montrer"

Sur X, de nombreux internautes la ramènent à cela, n'hésitant pas à mentionner Squeezie : "@xSqueezie Tiens ta meuf, on s'en bat les co*illes elle dit n'importe quoi. Elle a l'air débile, paye-lui un voyage, qu'elle fasse des photos pour son Instagram et qu'elle ferme sa gu*ule", "À part Squeezie, elle n'a rien pour elle", "La meuf à Squeezie elle est conne ou quoi ?", "La c*nnasse de Squeezie chiale", "Elle est insupportable, je comprends mieux pourquoi Squeezie n'a pas voulu la montrer", peut-on lire, entre autres.

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Un phénomène très fréquent sur Internet, et plus largement dans l'espace public, où les femmes sont très souvent ramenées à leur statut de "petite amie" ou de "femme de", même lorsqu'elles sont elles aussi célèbres, et où leur discours dit "féminin" ou "en majorité à l'attention des femmes" est disqualifié, comme c'est arrivé dernièrement à Lena Situations. "À partir du moment où ma relation de couple a été publique, ça m'arrive à peu près une fois par mois", a-t-elle déclaré dans son podcast, Canapé Six Places, le 8 février 2024. "Quand je suis "sage", ils (certains internautes ; ndlr) peuvent un peu m'oublier et puis après si je continue de vivre publiquement, ça peut m'arriver une fois par semaine. Plus on leur donnera de l'attention, plus ça continuera je pense. (...) C'est rabaissant, avant de savoir comment ça va affecter les hommes de ma vie, parlons de comment ça va m'affecter moi."

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