Vie de mensonge - Bruno : "Les femmes aiment l’argent. Je me suis endetté de dizaines de milliers d'euros pour offrir des cadeaux à ma femme"

Pendant 10 ans, Bruno a fait croire à sa femme qu'il avait des revenus bien plus importants que ce qu'il touchait en réalité. La raison ? Il pense que les femmes aiment l'argent. Cette croyance l'a poussé à s'endetter de plusieurs dizaines de milliers d'euros pour offrir un train de vie luxueux à sa femme.

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Vie de mensonge - Bruno : "Les femmes aiment l’argent. Je me suis endetté de dizaines de milliers d'euros pour offrir des cadeaux à ma femme"

Crédit : Getty

Bruno a 51 ans et il a menti pendant 10 ans à sa compagne : "Quand on s’est mis ensemble, je me suis mis en tête qu’elle aimait les belles choses. Qu’elle ne m’aimerait pas si je ne pouvais pas lui apporter ça. J’ai commencé par lui dire que je gagnais bien ma vie et puis après, que j’avais eu un héritage. Je lui offrais des bijoux, on partait en voyage. Je la voyais si heureuse quand je faisais ça que ça m’a conforté dans mon choix. Plus je lui cachais le véritable état de mes finances, plus je la sentais amoureuse de moi. Je pensais qu’elle allait me quitter si elle savait. Je sais aujourd’hui que ça en dit long sur ce que j’ai pu penser de la valeur de notre amour et sur ses valeurs à elle. Mais je ne voyais pas ça comme un jugement que je pouvais avoir sur elle en particulier. Pour moi, les femmes aiment l’argent. Ça n’en fait pas des mauvaises personnes mais c’est comme ça.".

En réalité, pour continuer à offrir à sa compagne leur train de vie, il s’endette : "Je lui ai caché mon endettement. Et après le mariage, c’est devenu quelque chose de très problématique. Je faisais des heures en plus au travail, mais ça ne suffisait pas. Je prenais des crédits à la consommation pour payer d’autres crédits à la consommation. Je demandais de l’aide financière à mes proches, à mes parents en particulier. Je les remercie d’ailleurs d’avoir toujours accepté et de ne pas m’avoir jugé d’avoir dilapidé aussi visiblement leur argent. Je brûlais la chandelle par les deux bouts, comme on dit. Et je voyais pas que j’allais droit dans le mur. Je ne voyais pas non plus que, étant mariés, mes dettes concernaient aussi mon épouse."

Vidéo. "Arrêtez de penser que les femmes sont vénales lorsqu'elles parlent d'argent"

C’est elle qui découvre le pot-aux-roses : "Elle a reçu un coup de fil d’une banque sur notre téléphone fixe. Sur le coup, elle a pensé que c’était une erreur. Mais comme ils avaient toutes mes informations et qu’elles étaient justes, elle a fini par comprendre. Ils ont refusé de lui dire combien je devais au téléphone mais ils demandaient à être payé, ce que je n’arrivais plus à faire. Et ça, c’était pour une seule dette. J’en avais cinq autres dans des organismes différents. Au pire moment, je devais plusieurs dizaines de milliers d’euros. Quand elle m’a confronté le soir, je me suis effondré. Je n’ai même pas pu lui dire toute la vérité le premier soir. C’est arrivé quelques jours après quand je lui ai montré les papiers. Elle est tombée des nues mais elle m’a écouté calmement. Et elle m’a demandé du temps pour réfléchir."

L’épouse de Bruno demande à avoir des conversations honnêtes sur le sujet : "Ce qu’elle n’arrivait pas à comprendre, c’est pourquoi je pensais qu’elle était aussi vénale. Pour elle, elle n’avait jamais exprimé la moindre envie de ce style. Ce n’est pas le genre de femme qui demande des choses sans arrêt ou qui fait des caprices. Je lui ai expliqué que c’était uniquement mon problème et que la décision de prendre des crédits aussi. Qu’elle n’avait rien à voir avec tout ça. J’étais juste très bête et j’avais eu tort. Je ne lui demandais pas de me pardonner mais je voulais qu’elle me comprenne quand même. Franchement, à l’issue de cette longue conversation, j’étais sûr qu’elle allait me quitter et me laisser dans ma merde."

Mais l’épouse de Bruno décide de rester avec lui : "Elle ne voulait pas me quitter et encore moins couvert de dettes. Mais elle a demandé à ce que je ne lui cache plus rien. Évidemment que j’allais le faire. Pour moi, cette femme est une héroïne. Elle a accepté qui j’étais avec ce que j’estime être mon plus gros défaut. Elle a accepté que j’ai pu faire une erreur aussi grosse et elle a accepté de rester avec moi pour sauver la situation. On a commencé à regarder l’état du problème et je dois avouer que je me suis senti très honteux à ce moment-là. Mais il fallait que j’assume pour elle, c’était la moindre des choses à faire. Et puis on a regardé combien de temps ça prendrait pour tout nettoyer. J’ai demandé de l’aide à mes parents en leur expliquant cette fois pourquoi j’avais besoin de leur aide. Ils ont été fâchés mais ils ont consenti à une avance sur héritage. Et une fois que les plus gros retards ont été réglés, on a commencé à travailler un peu plus tous les deux. J’ai été gêné qu’elle le fasse mais elle n’a pas arrêté de me dire que c’était une épreuve qu’on devait partager ensemble. Ça a pris 7 ans pour finir de rembourser ces crédits. Ça nous a empêchés d’acheter une maison comme on en rêvait. Mais depuis, on a pris des bonnes habitudes. On met de l’argent de côté et on peut se payer des vacances. Ce mensonge, c’est le plus grand regret de ma vie. Et l’idée que j’ai pu y perdre la femme de ma vie me rend malade. J’ai eu de la chance que ce soit une femme formidable."

Qui sont ces gens qui mentent sur leurs vies, leurs histoires ou leurs personnalités ? Comment en vient-on à mentir ? Pour certaines personnes, il n’est pas possible d’être totalement honnête même auprès de proches ou de personnes aimées. Essayons de comprendre un peu mieux ceux et celles qui mentent malgré l’amour.

Si vous aussi vous voulez raconter vos histoires exceptionnelles, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

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