Aux États-Unis, l'eau potable est contaminée par les polluants éternels des médicaments
Certains médicaments pourraient bien finir par rendre malade. C'est ce que révèle une étude publiée ce lundi 6 janvier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Ses auteurs déclarent avoir constaté la présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), aussi connues sous le nom de «polluants éternels», dans les eaux usées de huit grandes stations d'épuration municipales des États-Unis. Même après traitement, de fortes concentrations en fluor organique extractible (EOF) qui correspondent à la définition des PFAS y ont été retrouvées.
Les eaux usées sont impossibles à assainir des polluants éternels pour ces stations, semblables à celles qui desservent 70% de la population américaine. D'après l'étude, «les sources d'eau potable de 23 millions d'Américains pourraient être contaminées au-delà des seuils réglementaires par les seules PFAS dérivées des eaux usées».
Les chercheurs ont, par ailleurs, découvert que 62 à 75% de ces EOF provenaient d'une douzaine de produits pharmaceutiques couramment prescrits aux États-Unis. Parmi ces derniers, des antidépresseurs, des régulateurs de cholestérol, des médicaments utilisés dans le traitement du diabète ou du VIH. «Cela signifie que les organismes aquatiques et potentiellement les personnes qui boivent de l'eau peuvent désormais également être exposés à ces produits pharmaceutiques», explique Bridger Ruyle, l'auteur principal de l'étude.
De lourdes conséquences
À trop haute exposition, les PFAS peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des consommateurs. Dans une note d'information publiée en octobre 2023, le Bureau européen de l'environnement (BEE) alertait sur ses potentiels dangers. Il y était écrit: «Les PFAS sont liées à différents effets préoccupants pour la santé humaine, notamment le cancer, les lésions hépatiques et les effets sur la fertilité.»
«Le nombre de décès attribuables aux…