Skypéro, Zumping, Cloud rave... Les nouveaux mots apparus dans notre vocabulaire depuis le confinement

(Crédit photo : Getty Images)
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L’épidémie de Covid-19 et le confinement nous font repenser notre quotidien et chamboulent nos vies. Même le langage est impacté. Vous n’avez pas remarqué que vous utilisez de nouveaux mots depuis que vous êtes enfermés chez vous ? Voici un florilège des expressions, plus ou moins inventées, qui pourraient bien finir par entrer dans le dictionnaire.

Allez, on se lance dans un nouveau bouquin aujourd’hui : le dico du confiné. Un ouvrage qui, s’il n’existe pas réellement, est utilisé plus ou moins consciemment par toute une population assignée à domicile. Depuis l’instauration du confinement pour endiguer la pandémie du coronavirus, nos habitudes ont changé, notre façon de nous divertir et de consommer, tout comme nos modes de vie. Elle semble si loin la routine métro-boulot-dodo, qu’on en viendrait presque à la regretter.

Ces nombreuses semaines de cohabitation forcée avec vos proches ou vos angoisses ont fait émerger de nouveaux termes. Pour définir des choses qu’on ne faisait pas avant mais également pour se rassurer. Parce qu’on a toujours moins peur de quelque chose qu’on peut nommer, coucou la psychologie de comptoir.

Définir nos activités de confinés

Le premier mot qui nous vient à l’esprit - tant on l’entend depuis le début de la crise sanitaire, c’est le Skypéro. Qui peut donc se passer sur Skype (retour en 2007) mais aussi sur WhatsApp, Facetime ou des applications de visioconférence comme Zoom et Houseparty, qui ont explosé depuis le début du confinement. Vous l’aurez compris, c’est le fait de prendre l’apéritif avec ses amis, des collègues ou sa famille à distance par appel visio, à défaut de pouvoir se réunir dans un bar. Sauf que ça bugge, que tous vos potes sont pixelisés, qu’on en peut plus de faire ça 3 fois par semaine dans le meilleur des cas et que ça dure beaucoup trop longtemps quand vous appelez votre belle-famille. Dans ce lexique made in quarantaine, il y a aussi le cloud rave. Le quoi ? Vous savez, ces DJ sets en live que font certains artistes pour vous ambiancer, même si vous êtes en pyjama. Une nouvelle version de la boîte de nuit, en somme.

On dénombre également plusieurs anglicismes comme le lockdown, qui se traduit littéralement par confinement (mais ça fait plus stylé sur Insta), ou encore le clapping (“applaudissements”, en Français) pour désigner - comme vous l’aurez compris - l’hommage rendu aux soignants tous les soirs à 20h aux fenêtres. Ah et si vous voyez passer autant de mails avec la mention “WFH” sans comprendre ce que cela signifie, on éclaire votre lanterne. Le Work From Home est l’équivalent du télétravail, en vocabulaire start-up nation.

Autre mot pour définir un phénomène bien particulier : le Zumping. Une contraction entre “dumping” (se faire larguer) et “Zoom” (l’application qu’on ne présente plus), qui signifie donc tout simplement se faire quitter par son mec ou sa copine sur Zoom. Tout aussi sympa, le Zoombombing aka s’infiltrer dans une visioconférence Zoom pour en perturber le déroulé, en allant de la blague innocente à des hackers mal intentionnés.

Inventer son propre jargon de quarantaine

Certaines personnes sont très inspirées pour imaginer leur propre novlangue, comme la journaliste Nora Bouazzouni, qui a créé des mots aussi drôles qu’inventifs comme l’a repéré le blog de Seasonly. La définition de “demhygiène” ? “Quand tu ne te laves plus que pour sortir faire les courses” , explique-t-elle sur son compte Instagram. Tiens, on sent qu’il y a des concernés.

Une “déprimante”, c’est une “imprimante qui ne sert plus qu’à imprimer des attestations de sortie” tandis que les “kébabdos” se résument par “faire du sport en pensant à tout ce que tu vas t’enfiler après le confinement”. Notre préférence va à “l’irrationnement”, à savoir “quand tu rationnes le riz basmati comme si t’étais dans Koh-Lanta, mais que t’éclates le paquet de Granola devant Koh-Lanta”.

L’entrepreneur et auteur Gregory Pouy a lui aussi ajouté quelques expressions à son vocabulaire, tel que le FOMOC qu’il définit “comme un FOMO (Fear Of Missing Out) en version confiné, à savoir l’impression de rater son confinement”. Ou alors le Casa Syndrom, un “phénomène psychologique observé chez des personnes confinées durant une période prolongée et qui ont développé une sorte de bonheur du fait de rester enfermées chez soi, selon les mécanismes complexes du cocooning”. Génie.

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