Publicité

Confinement : le déconfinement body, la nouvelle injonction pour remplacer le summer body

(Crédit photo : Getty Images)
(Crédit photo : Getty Images)

Si le confinement chamboule notre quotidien, une injonction résiste encore et toujours à l’envahisseur : le summer body. Cette pression monumentale qu’on nous met sur les épaules (et qu’on s’impose à nous-même parfois) pour avoir un corps de rêve en maillot de bain, sur la plage. Alors qu’on pensait être tranquille cet été à cause de la crise sanitaire, un nouveau challenge a fait son apparition. Je vous présente le déconfinement body.

Aaaaah le summer body. Ce Graal pour certain.e.s, cet objectif annuel pour d’autres, ce but qui nous aide à garder la motivation pour faire des pompes alors qu’on a envie de mourir, cette quête inachevée souvent, cette frustration parfois… C’est surtout une injonction que la société nous impose. Dès que les beaux jours arrivent, c’est la même rengaine. À quelques mois de l’été, paf, ça nous revient en pleine face : il faut absolument être au top pour se pavaner en bikini dans quelques mois. Et pour cela, la presse féminine/les nanas canons sur les réseaux sociaux/votre meilleure copine/les publicités ciblées sur Insta n’hésitent pas à vous marteler de conseils et autres astuces minceur pour perdre vos bourrelets, avoir des abdos en béton et le popotin rebondi (mais pas trop non plus).

Avec le confinement décrété à cause de l’épidémie de coronavirus, ce projet semble un peu compromis. Et c’est peut-être l’un des points positifs de cette crise sanitaire, si on voit le verre à moitié plein. Sauf qu’on n’avait pas imaginé qu’un nouveau défi allait faire son apparition sur les réseaux sociaux : le déconfinement body.

Le déconfinement body ou le summer body du 11 mai

L’idée ? Être au top pour sa première sortie post-confinement. Cela sous-entend donc de faire des squats, des abdos, des pompes, du gainage... Enfin, tout ce qui est en votre pouvoir pour affûter votre silhouette et faire tourner toutes les têtes lorsque vous passerez (enfin) le pas de votre porte pour faire autre chose qu’aller au supermarché du coin. Ah et évidemment, ça veut aussi dire qu’il va falloir faire attention à votre alimentation dès maintenant. Et ne pas vous ruer sur un bon McDo dès que ce sera possible. Oui, c’est un vrai défi.

Sur Twitter, de nombreux internautes sont déjà adeptes de ce challenge. Et il ne va pas falloir chômer ! Si la date de déconfinement est maintenue au 11 mai, il ne vous reste que quelques semaines pour vous sculpter un corps de rêve.

Décidément, même enfermé entre quatre murs, on ne nous lâche jamais avec notre apparence physique. Et ça, on n’est pas les seuls à le penser. Quelques twittos, notamment la blogueuse sexo Masha Sexplique, sont montés au créneau pour dénoncer cette nouvelle injonction.

Le confinement body, la riposte des rebelles

Heureusement, il y a quelques résistants, bien décidés à laisser leur corps tranquille. Si de nombreuses féministes avaient dénoncé les injonctions faites aux femmes pendant la quarantaine, beaucoup d’internautes se rebellent contre ce diktat de la minceur à l’approche du déconfinement. Ils prônent même une toute nouvelle tendance : le confinement body. Génie.

On ne va pas se mentir, être enfermé chez soi, c’est aussi s’empâter. On reste assis toute la journée en télé-travail, on passe du lit au canapé puis du canapé au fauteuil puis du fauteuil à la chaise (vous avez compris le principe), on ne marche plus 10 000 pas par jour, on ne peut plus aller à la salle de sport (même si vous pouvez faire un petit footing ou du sport à la maison), on craque sur de la confort food pour se remonter le moral, on ne mange pas toujours à heure fixe, on grignote et on vide les paquets de chips et de gâteaux beaucoup trop gras beaucoup trop vite. Bref, on fait ce qu’on peut pour tuer l’ennui et rester positif, quitte à prendre quelques kilos. Et vous savez quoi ? Ce n’est PAS grave.

À quoi bon un summer body sans vacances ?

Mais quand on y réfléchit, est-ce si grave ? Alors déjà, non. Mais certains ont trouvé l’argument imparable pour ne pas culpabiliser. Après tout, est-ce qu’on est vraiment sûr de pouvoir partir en vacances cet été ? Au vu de la situation sanitaire mondiale, s’envoler pour l’étranger s’annonce impossible. Les rassemblements de personnes risquent aussi d’être interdits pendant une bonne partie de l’été (si ce n’est plus longtemps encore) donc on ne va certainement pas s'agglutiner les uns à côté des autres sur les plages de la Côte d’Azur de sitôt. Sans compter qu’aller se faire dorer la pilule ne sera peut-être pas la priorité numéro 1 pour tous ceux qui vont se retrouver au chômage ou qui vont devoir sauver leur petite entreprise après le déconfinement.

En conclusion, s’acharner pour avoir un summer body alors qu’on n’aura peut-être pas de summer… Est-ce bien utile ? Bof. Autant donner une petite année sabbatique à cet “impératif” qu’on nous vend en couverture des magazines et trouver du réconfort dans un paquet de cookies. Quant à être une bombe le 11 mai, à quoi bon ?

A LIRE AUSSI

> Confinement : et si on en profitait pour réduire le gaspillage alimentaire à la maison et occuper les enfants ?

> Confinement : vous pouvez envoyer une lettre à un résident d'EHPAD pour lutter contre la solitude

> Fails love du confinement #4 : "Ma meuf m’a dit 'Je vais te quitter mais j’attends la fin du confinement par respect'"