Victor Mercier (Top Chef 2018) publie un manifeste et une pétition pour la souveraineté alimentaire pour "nourrir durablement l'humanité"

Victor Mercier prône une cuisine locale et la valorisation de l’agriculture française. Avec la fermeture de son restaurant à cause de la pandémie de coronavirus, le finaliste de Top Chef craint pour l’avenir du secteur de la restauration après la crise sanitaire. Il appelle au changement dans notre manière de produire et de consommer dans un manifeste, et une pétition, pour la souveraineté alimentaire.

Souvenez-vous c’était en 2018. Victor Mercier arrivait en finale de Top Chef face à Camille Lacroix. S’il n’a pas remporté le concours culinaire de M6, cet adepte de la cuisine végétale et de la cuisson au feu de bois est resté dans le cœur des téléspectateurs. Depuis, il a ouvert son restaurant à Paris : FIEF, pour Fait Ici en France. Le concept ? Rien n’est importé, tous les aliments utilisés sont locaux. Résultat, pas de produits exotiques comme le chocolat, le café, l’avocat ou l’ananas à la carte. Pas non plus de denrées hors saison. Mais une idée commune en cuisine : qu’il n’y ait qu’un pas du champ à l’assiette, pour soutenir les producteurs français et régaler les clients. Et pour y parvenir, le maître-mot, c’est la souveraineté alimentaire.

Cette notion, le jeune homme de 29 ans nous l’a expliqué en nous accueillant dans son restaurant, avant le confinement. Il l’a définit comme “le pouvoir du peuple de pouvoir définir son alimentation et son mode de production”. En trois mots : “nourrir durablement l'humanité”. Pour y arriver, il nous donnait quelques pistes comme “l’utilisation de petites fermes et de nouveaux procédés technologiques”, “la revalorisation du travail des femmes” ou encore “des modes de production vertueux pour sortir de l’agriculture industrielle”.

Un manifeste pour la souveraineté alimentaire

Si l’établissement de Victor Mercier a fermé ses portes à cause de la pandémie de coronavirus, le chef compte bien faire entendre ses convictions. Il a publié un manifeste pour la souveraineté alimentaire à l’issue de la crise, sur son compte Instagram, le 23 avril dernier.

Pour lui, il est grand temps de repenser notre façon de consommer et de produire mais aussi vital de soutenir le secteur de la restauration, qui vit une crise sans précédent depuis le début du confinement et de la fermeture des établissement recevant du public. Le texte, long de neuf pages, demande à tous les acteurs de la profession mais aussi aux politiques et aux citoyens de s’engager “avec force et solidarité” afin de soutenir l’agriculture française après la crise sanitaire.

“Il se divise en 3 parties avec un appel à la profession pour basculer le plus possible vers le 100% français, afin de soutenir ceux qui nous nourrissent. La deuxième partie est un appel à la grande distribution afin de diminuer leurs marges brutes sur les produits MIF [Made In France, ndlr.], ce qui serait un vrai pas vers le consommateur et là encore, les agriculteurs. Enfin, la troisième partie est un appel à nos élus, avec plusieurs mesures fortes dont la mesure phare serait une taxe sur la saisonnalité”, explique le restaurateur dans une vidéo postée sur le réseau social.

La nécessité de changer après la crise sanitaire

Le finaliste de la neuvième saison de Top Chef propose plusieurs pistes de réflexion concrètes, notamment de “supprim[er] ou diminu[er] drastiquement l’importation de nos matières premières en dehors de l’Hexagone”, de “bascul[er] vers le modèle qui doit devenir la norme, celui de tendre le plus possible vers le 100% français”, ouvrir “un nouveau plan de financement pour développer les fermes de l’après Covid-19” ou encore réduire notre bilan carbone pour lutter contre le réchauffement climatique.

“Cette crise sanitaire sans précédent nous permet une remise en question totale, et nous offre l'opportunité de nous réinventer. J'appelle au changement. Il m'est inconcevable de penser que nous continuerons à commettre les erreurs passées”, lâche le cuisinier en précisant toutefois qu’il s’agit d’un “engagement écologique apolitique”. Le document est également accompagné d’une pétition, qui a récolté plus de 1500 signatures à l’heure où nous écrivons ses lignes.

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