Différents d’âge - Renaud, 47 ans et Caroline, 26 ans : "Beaucoup ne comprenaient pas que c’était une vraie histoire d’amour et pas une histoire de fesses"
Selon une étude de l’INSEE, 6 hommes sur 10 sont plus âgés que leurs conjointes mais seuls 8% des couples ont plus de 10 ans de différence d’âge. On constate ces dernières années une évolution : l’écart d’âge moyen semble se creuser. Comment vivent ces couples que presque une génération opposent ? Est-il possible de vivre une relation équilibrée quand les deux partenaires ne sont pas au même moment de leurs vies ?
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Renaud a 47 ans et Caroline, sa compagne depuis 2 ans, en a 26. Ils s’aiment tendrement mais ont vu leur différence d’âge avoir de lourdes conséquences sur leur quotidien : "Je suis fou amoureux d’elle et ça ne va pas changer. Les premiers mois, on s’est dit tout naturellement qu’on allait habiter ensemble. Et puis c’était crise sur crise. Elle voulait sortir le soir, moi pas. On avait jamais envie des mêmes trucs au même moment ou alors très exceptionnellement. Le conflit était permanent. À un moment, la question s’est posée de savoir si on devait se quitter ou pas. Et on a décidé de se donner une chance en habitant dans des appartements séparés mais pas trop loin l’un de l’autre."
De nombreux clichés qui pèsent
Renaud remarque que ce choix questionne ses proches : "Déjà, il y en a beaucoup qui n’ont pas compris qu’entre nous c’était une vraie histoire d’amour et pas une histoire de fesses. Pour beaucoup de gens, un quadra-quinqua avec une jeunette, ça ne laisse aucun doute sur les intentions de l’un et de l’autre. Mais ce n’est pas la réalité de notre histoire et maintenant on ne fait plus attention aux clins d’oeil grivois ou aux réflexions lourdes. Nos proches se sont habitués mais c’est vrai qu’à partir du moment où ils ont accepté notre histoire d’amour, on a décidé de ne plus habiter ensemble et ça non plus personne ne le comprend. Il a fallu tout expliquer de zéro. Pour pas mal de gens, si ça ne va pas quand on habite ensemble, il faut se quitter. On prouve depuis un an et demi que c’est largement faisable comme mode de vie et même que ça marche super bien."
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Renaud et sa compagne se retrouve plusieurs fois par semaine et tous les week-ends : "On dort chez l’un ou chez l’autre. On se donne des rendez-vous, on se cale des restaurants et puis chacun rentre dormir chez soi. Le week-end, on traîne au lit chez elle ou chez moi. Ce que ça a ajouté, c’est que chacun a l’impression d’avoir sa liberté. Quand on est ensemble, on est vraiment ensemble. On fait très peu de concessions. Du coup, notre différence d’âge se ressent moins."
L'importance de s'adapter aux aléas de la vie
Le couple pense que cet arrangement peut durer sur la longueur : "Aucun de nous ne veut d’enfant et nous sommes en bonne santé. On peut revoir notre copie si l’un d’entre nous tombe malade par exemple et a plus besoin de l’autre. Ce ne sera pas un sacrifice. Il y a quelques mois, Caroline a eu un petit passage à vide à cause d’une situation compliquée au travail. Elle est venue habiter chez moi et je me suis occupé d’elle du mieux que j’ai pu. Nous avons beau avoir deux adresse différentes, nous sommes quand même un couple qui s’aime. Mais dans l’état actuel des choses, je pense que nous allons continuer à garder nos deux appartements. J’aime beaucoup la liberté que ça nous procure et nos retrouvailles permanentes. Si nous n’avions plus les moyens financiers, ce serait une autre affaire mais ce n’est pas un problème pour nous pour l’instant. On va en profiter autant qu’on peut et s’adapter aux évolutions de nos vies quand ce sera nécessaire."
Renaud pense que cette solution est trop peu réfléchie par les couples : "On a tous et toutes l’impression que la norme c’est d’habiter ensemble. Mais, avant, on pensait aussi que le mariage et les enfants étaient une fatalité dans le couple. Le plus important, c’est de s’adapter aux besoins de chacun. On n’a jamais été aussi heureux et amoureux que depuis qu’on a nos propres domiciles. Maintenant je n’hésite plus à le conseiller à mes amis qui ne trouvent pas de solution dans leur couple qui bat de l’aile. Prendre un peu l’air peut permettre de baisser la pression. Se quitter n’est pas toujours la seule solution."
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