Le double tranchant de la pratique sportive sur les troubles du comportement alimentaire

Alors que l'opinion générale stigmatise les personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire, elle tend à survaloriser celles qui pratiquent un sport, y compris de manière problématique. | Getty Images via Unsplash+
Alors que l'opinion générale stigmatise les personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire, elle tend à survaloriser celles qui pratiquent un sport, y compris de manière problématique. | Getty Images via Unsplash+

Lorsque l'on évoque le sport sous toutes ses formes, c'est souvent pour saluer l'effort ou la performance et pour mettre en valeur les bienfaits physiques, psychologiques ou encore sociaux de la pratique sportive. Mais, s'il est incontestable que, très souvent, bouger est bénéfique pour le corps et l'esprit, il n'en demeure pas moins que dès lors que l'on aborde le sujet des troubles du comportement alimentaire (TCA), le sujet du sport est souvent épineux. En effet, il peut être utilisé dans une logique de compensation lorsque que les TCA préexistent ou être un élément déclencheur de ces troubles.

L'activité physique encadrée, un vecteur de mieux-être

Introduire une activité physique dans le cadre de la prise en charge des personnes qui vivent avec un trouble du comportement alimentaire est quelque chose d'assez nouveau. «Elle n'est devenue un atout santé de guérison que dans les cinq à dix dernières années. Jusque là, elle était vue comme une bête noire, quelque chose de dangereux», raconte le docteur Bruno Rocher, médecin psychiatre et addictologue au CHU de Nantes (Loire-Atlantique) et responsable de l'espace Barbara, centre d'hospitalisation ambulatoire en addictologie.

Énonçant que l'on ne gère bien une anorexie ou une boulimie qu'en associant les trois piliers que sont les pensées, les émotions et les cognitions, Bruno Rocher signale que l'on ne saurait se passer d'une approche par le corps. C'est la raison pour laquelle l'espace Barbara a mis en place des ateliers de savate boxe française, de danse ou de marche pour ses patients atteints de TCA. «Ce sont des activités physiquement engageantes qui sont des moyens de se reconnecter à son corps et d'en reprendre conscience», commente le psychiatre.

Et de fait, à de nombreux égards, renouer avec le mouvement peut être très bénéfique, afin notamment de dénouer les tensions musculaires, de retrouver et de ressentir des…

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