Emma Stone évoque les scènes de sexe dans "Pauvres Créatures" : "Ce n'est pas très agréable de se regarder soi-même, sans se juger après"
Récompensée le 7 janvier aux Golden Globes, Emma Stone, sacrée meilleure actrice pour son rôle dans "Pauvres Créatures", a pris beaucoup de plaisir à jouer dans le film de Yórgos Lánthimos. Plusieurs scènes du long-métrage, disponible dans les salles obscures dès le 17 janvier, font déjà beaucoup parler.
Alors qu'elle subit les violences que lui inflige son mari, Bella Baxter décide de se donner la mort en se noyant. Le Dr Godwin Baxter la "ressuscite" en remplaçant son cerveau par celui de son enfant à naître. Bella Baxter redémarre ainsi sa vie à zéro, avec une envie dévorante d'apprendre. Elle s'enfuit alors avec un avocat, Duncan Wedderburn (Mark Ruffalo). Dans "Pauvres Créatures", dont la sortie en France est prévue pour le 17 janvier, le réalisateur Yórgos Lánthimos filme la (re)découverte du monde et de ses codes avec un prisme féminin.
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Une scène déroutante avec un concombre
"Elle n'a pas d'histoire, de passé, elle n'éprouve aucune honte. (...) Elle est fascinée par toutes les étapes de la vie", a expliqué Emma Stone au micro de France Inter, dans une interview diffusée ce lundi 8 janvier. Et cette découverte du monde par Bella Baxter passe aussi par la découverte de son plaisir. Ainsi, elle devient un temps travailleuse du sexe. Un parti pris scénaristique qui montre beaucoup de scènes de nudité et de sexe. Ainsi, on voit notamment son héroïne prendre du plaisir en solitaire avec un concombre, ou encore un homme l'ayant engagée comme prostituée pour que ses deux jeunes fils puissent regarder et apprendre pendant qu'elle fait l'amour. Le British Board of Film Classification, l'organisme responsable d'évaluer la classification des films, de la télévision et des jeux vidéo au Royaume-Uni, a d'ailleurs demandé à ce que cette scène soit re-montée et à classé le film comme convenant uniquement aux personnes âgées de 18 ans et plus après la modification de la scène en question.
"Nous avons informé le distributeur que nous serions susceptibles de classer le film dans la catégorie 18 à condition que des changements soient apportés à une courte séquence représentant une activité sexuelle en présence d'enfants", a ainsi déclaré le British Board of Film Classification (Conseil britannique de classification des films) sur son site. "Ceci est conforme à la loi sur la protection des enfants de 1978. Lorsque le distributeur a soumis le film à la classification officielle, la scène avait été remontée et nous avons pu classer le film dans la catégorie 18", a précisé l'organisme.
"Je pense que ce n'est pas très agréable de se regarder soi-même, sans se juger après", a concédé Emma Stone. "Mais c'est un aspect tellement important de l'expérience que fait du monde Bella. (...) Tout est neuf pour elle", a ajouté la comédienne, qui vient de recevoir, le 7 janvier, le Golden Globe de la meilleure actrice pour sa prestation. Elle a indiqué que les scènes de sexe ont été supervisées par une coordinatrice d'intimité "incroyable". "Pour ces scènes intimes, elle crée un espace de chorégraphie, de non-jugement. Elle fait en sorte que ça semble une danse, ce qui fait que je me sentais très à l'aise. Et tout simplement elle s'assure que l'environnement soit rassurant, que personne ne prenne des images en douce..."
"Nous sommes si prudes en matière de sexualité"
Emma Stone a également précisé qu'elle faisait confiance à Yórgos Lánthimos, avec qui elle a déjà collaboré par le passé, notamment pour le film "La Favorite" (2018). "Avec Yórgos, on a tout un passé de collaboration, donc beaucoup de confiance et de respect mutuels. Le langage visuel du film, l'intimité... Il y a des plans très très larges, et puis des plans très rapprochés. J'aime beaucoup ce langage visuel, parce que ça révèle vraiment quelque chose des personnages. Et donc je me sentais tout à fait à l'aise."
Dans un entretien accordé au New York Times, Yórgos Lánthimos a pour sa part déclaré : "Le sexe dans les films, ou la nudité, je n'ai jamais compris la pudeur qui les entoure. Cela me rend toujours fou de voir à quel point les gens sont libéraux en matière de violence et autorisent les mineurs à en faire l'expérience de quelque manière que ce soit, alors que nous sommes si prudes en matière de sexualité."
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