Cyrielle Clair raconte ses scènes de sexe à 40 ans passés : "Je suis derrière un bureau, il y a Galabru et Gérard Depardieu qui sont dessous, entre mes jambes"
À l'affiche du film "Le Professionnel", ce lundi 18 septembre sur France 3, l'actrice Cyrielle Clair a une carrière longue de plusieurs décennies. Si elle a commencé à jouer très jeune, la comédienne, contrairement à de nombreuses artistes débutantes, qui sont souvent malheureusement réduites au statut de femme-objet, a tourné des scènes plus osées passé 40 ans, à sa demande.
Cyrielle Clair débute d'abord sa carrière au théâtre, dans les années 70. Dix ans plus tard, elle joue pour la première fois au cinéma dans "Tusk". L'actrice a également tourné dans des films étrangers, et dans "Le Professionnel", en 1981, où elle incarne la maîtresse de Jean-Paul Belmondo. Mais l'actrice a affirmé avoir attendu la quarantaine pour réellement s'autoriser à jouer des scènes assez osées.
Vidéo. Scène du baiser Belmondo et Cyrielle Clair
"J'avais été vigilante à éviter les rôles de filles sexy"
Ainsi, comme Cyrielle Clair l'a expliqué au micro d'Europe 1 en 2021, c'est une rencontre et une discussion qui lui ont permis de camper des rôles de femmes sûres d'elles et de leur désir. "C'est une idée de Claude Berri (réalisateur, producteur et acteur français ; ndlr). (...) J'ai déjeuné un jour à Roland-Garros à côté de lui et puis on parlait un petit peu de ma carrière, des rôles... Et je lui disais combien j'avais été vigilante à éviter tous les rôles de filles un peu trop sexy jusqu'à présent", a raconté l'actrice.
Mais, passés ses débuts en tant qu'actrice, Cyrielle Clair a voulu explorer davantage sa sensualité à l'écran, assurée de ne plus être cataloguée comme la "jeune première sexy mais potiche", ce qui arrive hélas à bien des femmes. "Je lui disais 'Maintenant que j'ai 40 ans passés, allons-y, les rôles un peu sexy, au contraire, ça me plaît beaucoup, et puis je ne serai plus une victime de ses rôles-là, je m'amuserai avec ces rôles", s'est souvenue la comédienne.
Ses souhaits vont être exaucés : ainsi, en 2003, quelques mois après sa discussion avec Claude Berri, elle joue Madame Chapon dans "San-Antonio", qu'il produit : "Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, plusieurs mois plus tard, il m'a proposé ce rôle-là, qui était excessivement osé."
"Je lui offre un assortiment de préservatifs"
Cyrielle Clair détaille alors plusieurs scènes, avec Gérard Lanvin, qui joue le commissaire San-Antonio, puis avec Gérard Depardieu et Michel Galabru. "La première scène avec Gérard Lanvin, il me rencontre, je sors de la piscine dans un petit bikini blanc. Je vis dans une très belle villa avec ma piscine privée. Je lui dis 'Vous ne voulez pas prendre un petit café ?'. Et puis en fait, je passe derrière le bar, je lui offre dans un petit sucrier un assortiment de préservatifs de toutes les couleurs. Je lui dis 'quel parfum ?'. Et après, je me glisse à ses genoux, vous voyez ce que je veux dire ?" décrit Cyrielle Clair, évoquant une scène dans laquelle on comprend donc qu'elle donne une fellation à San-Antonio. "Vous pouvez zapper et aller regarder juste cette scène !", plaisante-t-elle au micro, avant de rectifier "Non mais le film est très bien !"
La comédienne poursuit son récit : "La deuxième scène, je suis derrière un bureau, il y a Galabru et Gérard Depardieu qui sont sous le bureau, entre mes jambes, et moi je fais 'Aaah ! Aaaah !' (elle imite une femme ayant un orgasme ; ndlr) Hallucinant !", s'exclame l'actrice, qui parle cette fois-ci d'une scène où elle reçoit un cunnilingus de deux hommes.
L'actrice ne semble toujours pas remise de ce personnage qui l'a sortie de sa zone de confort : "Je n'aurais jamais pensé qu'on me confie un rôle comme ça, et bien voilà, je rends hommage à Claude Berri de m'avoir confié ce rôle-là, où je me suis beaucoup amusée."
Déjouer le "male gaze"
Cyrielle Clair a donc souhaité, de par ses choix de carrière, éviter le plus possible d'être soumise au "male gaze", soit le fait d'imposer une perspective d'homme cisgenre hétérosexuel dans la culture visuelle dominante. Le "male gaze" a tendance à très souvent érotiser les actrices, et à les montrer jeunes et belles pour répondre aux désirs des hommes.
Vidéo. Iris Brey vulgarise le "male gaze" : "Dans Game of Thrones, les scènes de viol sont érotisées"
Ainsi, contrairement à Cyrielle Claire, de nombreuses célébrités qui ont débuté leur carrière très jeunes ont été sexualisées contre leur gré. Bien souvent sans qu'elles ne s'en rendent comptent elles-mêmes, de par leur jeunesse et leur inexpérience. Natalie Portman notamment, révélée dans "Léon" de Luc Besson, à 13 ans, a dit avoir reçu une lettre "d'un admirateur", et avoir vite déchanté.
"J'ai ouvert avec enthousiasme mon premier courrier de fan pour lire le message d'un homme qui m'écrivait que son fantasme était de me violer. Un compte à rebours a été lancé par une radio locale pour compter les jours jusqu’à mes 18 ans, date à laquelle il serait légal de coucher avec moi. J’ai alors compris que même à 13 ans, si je voulais m’exprimer sexuellement, je ne me sentirais pas en sécurité et que les hommes auraient la liberté de parler de mon corps et de le considérer comme un objet", avait-elle indiqué lors de la Women’s March (Marche des femmes) à laquelle elle a participé à Los Angeles, en 2018.
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