Une majorité de femmes subirait des examens gynécologiques non nécessaires
Pendant leur consultation chez le gynécologue, de très nombreuses jeunes filles et jeunes femmes doivent subir des actes qui ne sont pas utiles sur le plan médical. C’est le constat alarmant que dresse une récente étude américaine. Et ça a de quoi nous révolter.
Aller chez le gynéco, ce n’est jamais une partie de plaisir. Même s’il est très important que les femmes soient suivies par un spécialiste, évidemment, on défie quiconque de sauter de joie en entrant dans la salle d’attente du cabinet. Mais qui dit suivi ne dit pas forcément examen gynécologique. Pourtant, une étude américaine publiée dans la revue médicale mensuelle JAMA Internal Medicine ce mois-ci révèle qu’une (trop) grande majorité des patientes américaines s’est vue prescrire des actes gynécologiques injustifiés.
Contraindre les femmes sans raison apparente
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs de l’université de Californie et des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (fiou !) ont interrogé 3410 femmes âgées de 15 à 20 ans pendant six ans : de 2011 à 2017. Résultat, 54,4% d’entre elles eu un examen pelvien - qui consiste à pratiquer à un toucher vaginal et une palpation du bas-ventre - au cours des douze derniers mois tandis que 72% des interrogées ont dû faire un frottis cervico-vaginal dans cette même période… Alors que cela n’était pas nécessaire. Pour rappel, le premier permet notamment de détecter des excroissances ou infections tandis que le second est recommandé à partir de 25 ans afin de dépister un éventuel cancer du col de l’utérus.
Et quand on dit pas nécessaire, cela veut bien dire que cet acte a été perpétré sur ces femmes sans aucune raison médicale, que ce soit un symptôme inquiétant (maux de ventre intenses, saignements anormaux, problème pendant une grossesse, etc.), une maladie sexuellement transmissible ou encore une demande de leur propre chef. Surtout que - parmi les sondées - très peu de personnes nécessitaient une attention toute particulière de la part du médecin pour cause de grossesse (seulement 4,8%), une Infection Sexuellement Transmissible (seuls 4,5% du panel était concerné) ou de port d’un stérilet (2%).
Des expériences parfois traumatisantes
Les scientifiques révèlent qu’en plus de provoquer du stress et des douleurs chez les femmes, ces examens “potentiellement inutiles” engendrent des coûts supplémentaires (pour le contribuable comme pour les patientes) mais aussi des “faux-positifs et surdiagnostics”.
Autrement dit, c’est contre-productif à tous les niveaux. Et il ne manquerait plus qu’on vous détecte une soi-disant anomalie (alors qu’en réalité, tout va bien) après une intervention que vous n’avez pas demandé et dont vous n’aviez pas besoin. Et surtout, ces examens sont parfois pratiqués sur des femmes mineures, ce qui peut être d’autant plus traumatisant.
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