François Berléand persuadé d'être trisomique : "J'ai confondu mongol et mongolien"

Ce dimanche 28 janvier 2024, François Berléand s'est livré sur de nombreux troubles psychiatriques dont il a souffert à l'adolescence.

ANGOULEME, FRANCE - AUGUST 26: François Berleand attends the 'Last Dance' Photocall during Day Five of the 16th Angouleme French-Speaking Film Festival on August 26, 2023 in Angouleme, France. (Photo by Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images)
François Berléand persuadé d'être trisomique : "J'ai confondu mongol et mongolien". (Photo by Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images)

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, ce 28 janvier 2024, le comédien François Berléand s'est livré sans fard sur son adolescence, particulièrement compliquée. Alors qu'il joue dans la pièce "Freud et la femme de chambre", au théâtre Montparnasse, l'acteur a évoqué son propre rapport à l'analyse.

Il a consulté un pédopsychiatre dès l'âge de 11 ans. La rencontre, qui ne s'est pas vraiment bien déroulée, a planté une graine dans son esprit : "Les choses se sont corsées : il a cru que j'étais un peu débile. Lorsque, après ça, j'ai passé des tests de QI, j'étais largement au-dessus de la moyenne, mais le mal était fait : j'étais persuadé d'être différent." Le comédien à confié longtemps s'être persuadé d'une chose, qui l'a marqué pendant toute son adolescence.

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"Je m'étais créé mon Truman Show"

François Berléand a révélé qu'il s'était convaincu qu'il était atteint de trisomie 21. Après avoir été renvoyé du collège pour "avoir trop séché" les cours, le comédien a été traité de "mongolien" par ses camarades, lors de son arrivée dans un nouvel établissement. "Et je l'ai cru", a-t-il rapporté dans les colonnes du "Journal du Dimanche".

"Peu de temps avant, un ami de mon père lui avait fait remarquer qu'il avait un type un peu asiatique", a-t-il ajouté. Iosif Berliand, le père de l'acteur, de nationalité russe, avait alors plaisanté sur l'éventuel "passage" d'un Mongol dans l'histoire familiale, parmi ses ancêtres. "J'ai confondu Mongol (un membre d'un peuple nomade vivant en Mongolie, en Russie et en Chine ; ndlr) et mongolien (terme péjoratif pour désigner les personnes porteuses d'une trisomie 21 ; ndlr)", a résumé François Berléand.

Il affirme avoir poussé très loin cette croyance, s'étant auto-persuadé que ses parents avaient "remplacé toutes les glaces qui pouvaient refléter la réalité", afin qu'il ne voie jamais son vrai visage, et qu'ils avaient également payé ses amis "pour acheter leur silence" : "Je m'étais créé mon "Truman Show"".

"J'avais perdu sept ans de ma vie"

François Berléand a confié être resté dans ce mal-être jusqu'en terminale. Lors d'un passage à l'infirmerie, le psychologue présent lui demande pourquoi il ne l'a jamais vu avant. Ce à quoi le lycéen répond : "Bah, tu sais bien, parce que je suis trisomique." Après avoir écouté le récit de l'élève, le professionnel de santé lui a alors conseillé de se rendre dans une ville dans laquelle ses parents ne pouvaient pas "intervenir" pour "modifier la réalité", comme s'en était convaincu le jeune homme. François Berléand s'exécute et suit le conseil du psychologue : "Arrivé [à Compiègne], je suis allé faire les magasins et je me suis rendu compte que je voyais toujours le même reflet dans les glaces. Une fois revenu dans la voiture, je me suis mis à pleurer. J'avais perdu sept ans de ma vie."

Malgré une mauvaise première expérience avec le milieu psy, François Berléand a raconté il y a peu avoir été suivi par un psychanalyste à partir de ses 40 ans, après le décès de deux de ses amis. Dans les pages de VSD, en janvier 2020 il avait ainsi déclaré "J'ai vu pas mal de psys dans ma vie : pédopsychiatres, psychiatres, psychologues, psychanalystes... J'ai commencé à 10 ans, inutile de vous dire que cela m'a un peu détruit."

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