Frédéric Chau victime de racisme, il confie avoir voulu rejeter ses origines : "Je ne voulais pas être associé aux Asiatiques"

Ce dimanche 4 février 2024 sur France 5, était diffusé le documentaire d'Émilie Tran Nguyen, "Je ne suis pas chinetoque". Parmi les personnes interrogées figurait l'acteur Frédéric Chau, qui a avoué avoir un temps rejeté ses origines.

LILLE, FRANCE - MARCH 17: Frederic Chau attends the opening ceremony during the Series Mania Festival 2023 on March 17, 2023 in Lille, France. (Photo by Sylvain Lefevre/Getty Images)
Frédéric Chau victime de racisme, il confie avoir voulu rejeter ses origines : "Je ne voulais pas être associé aux Asiatiques." (Photo by Sylvain Lefevre/Getty Images)

Né au Vietnam de parents issus de la minorité chinoise du Cambodge, Frédéric Chau est arrivé en France à l'âge de six mois. Révélé au public grâce à sa participation au "Jamel Comedy Club", il est également connu pour avoir joué dans la comédie "Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?". Ce dimanche 4 février 2024, il faisait partie des intervenants du documentaire "Je ne suis pas chinetoque" de la journaliste Émilie Tran Nguyen, diffusé sur France 5.

Vidéo. Frédéric Chau : 5 infos à connaître sur l'acteur

"On m'a traitée de 'bol de riz'"

Cette dernière a souhaité montrer le racisme anti-asiatique dont elle est victime depuis des années, tout en donnant la parole a d'autres personnes ayant elle aussi subi les mêmes mauvaises expériences qu'elles. "On m'a traitée de 'bol de riz', 'chinetoque', 'Mulan'. Mon nom c'est Émilie Tran Nguyen, et tous ces mots je les entends depuis mon enfance, parfois encore aujourd'hui", déclare la journaliste en ouverture de son documentaire. Émilie Tran Nguyen a confié que la réalisation de "Je ne suis pas chinetoque" lui a permis de prendre conscience de l'ampleur du racisme anti-asiatique en France.

"Je n’avais pas forcément conscience de l’ampleur des préjugés racistes qui frappent les Asiatiques de France avant le tournage de ce clip. J’y ai rencontré des personnes - connues ou inconnues - venant de différents pays d’Asie, exerçant divers métiers mais avec lesquelles j’avais un récit commun, quelque chose d’enfoui, mis entre parenthèses", a-t-elle raconté à L'Obs, ce lundi 5 février 2024.

"C'est un racisme moins frontal, plus sournois"

Parmi ces personnes évoquées par Émilie Tran Nguyen figurait donc l'acteur et humoriste Frédéric Chau. Il estime que la communauté asiatique "souffre d'un racisme positif". "On peut se permettre d'être décomplexé, parce qu'on véhicule des clichés positifs, des gens travailleurs, qui ne font pas de bruit. [...] C'est un racisme moins frontal, moins violent, il est plus caché, plus sournois. Ça ronge plus de l'intérieur, comme une bombe à retardement". Frédéric Chau parlait déjà des clichés racistes liés à ses origines en 2006 sur la scène du Jamel Comedy Club. Il était alors le seul asiatique de la bande : "Pas facile d'être un comédien asiatique si tu sais pas faire de karaté, de nems, ou que tu n'y connais rien en informatique !"

L'artiste a également expliqué avoir fait "un rejet" de ses origines asiatiques pendant quelques temps, conscient de l'image que les personnes asiatiques ou issues de cette communauté pouvaient avoir malgré elles. Comme bon nombre d'autres personnes, l'acteur a intériorisé le racisme se trouvant autour de lui, en anticipant certaines réactions et attitudes, ou en adoptant certains comportements bien particuliers, comme il l'a mentionné dans "Je ne suis pas chinetoque" : "Je ne voulais absolument pas qu'on m'associe à quelque chose d'asiatique. Quand j'étais petit, je marchais dans la rue, quand je savais que j'allais croiser des asiatiques, je traversais parce que je ne voulais pas qu'on m'identifie à eux. Je ne voulais pas qu'on m'associe à eux."

À lire aussi :

>> Julie de Bona hantée par ses origines vietnamiennes, le "grand drame" de sa vie : "Mes camarades d'école pensaient que ma mère était ma nounou"

>> On ne vit que deux fois, un James Bond raciste ? "Le film est particulièrement offensant"

>> Chirurgie esthétique, à la vie à la mort : "D'origine asiatique, j'ai fait débrider mes yeux. Aujourd'hui, je le regrette"