Histoires de femmes infidèles - Manon, 42 ans : "J'arrêterai quand je serai enceinte. Je ne me vois pas les voir alors que j’ai un gros ventre"

Manon a 42 ans et est mariée à un homme qui l'a sauvée du piège d'une relation toxique. Sa nouvelle histoire l'a permise de renouer avec une sexualité épanouie. Manon a acquis une confiance en elle qui se traduit par un besoin de consommer des hommes. Elle raconte.

Histoires de femmes infidèles - Manon, 42 ans :
Histoires de femmes infidèles - Manon, 42 ans : "J'arrêterai quand je serai enceinte. Je ne me vois pas les voir alors que j’ai un gros ventre."

Crédit : Getty

Manon a 42 ans et elle est en couple depuis 15 ans : "On s’est rencontré à un moment où je n’avais pas confiance en moi. J’avais besoin d’être rassurée et je me suis engagée tout de suite très vite. Je sortais d’une rupture avec un homme qui avait passé toute la relation à essayer de me détruire psychologiquement. Rencontrer celui qui est devenu après mon mari a été une façon de me sauver. Il a pris le temps de reconstruire mon égo, petit à petit, de me mettre en confiance. Sexuellement, j’étais aussi très abimée. J’avais peur du jugement sur mon corps, je n’avais plus d’envies. J’étais entièrement tournée vers le plaisir de l’autre. Ça aussi, ça a pris du temps pour le changer. Mais une fois que j’ai réussi, j’avais l’impression d’avoir du temps à rattraper. C’est ça qui m’a poussé vers l’infidélité.".

Manon rencontre des hommes via une application : "C’est la façon la plus simple de rencontrer des hommes qui ont juste envie de sexe. Comme moi aussi, je suis très directe. C’est arrivé que des hommes aient peur que je sois juste une personne qui se moque d’eux. Parfois, juste échanger des messages me suffit. On a des conversations un peu chaudes après lesquelles je me masturbe. D’autres fois, je meurs d’envie de rencontrer la personne et on organise une rencontre dans la foulée. J’ai un rapport très addictif à ça. J’ai l’impression d’avoir perdu ma jeunesse avec une relation qui m’a fait beaucoup de mal. Ce n’est pas une excuse mais c’est l’explication que j’ai pour avoir autant envie de connaître d’autres hommes et d’autres corps. Je pense que je vais finir par me lasser et que je vais me concentrer ensuite sur l’homme qui partage ma vie. Mais peut-être que j’ai quand même besoin d’une thérapie pour parler de tout ça. Ma thérapie, pour le moment, je la fais dans le lit des autres.".

Vidéo. "Je n'ai pas envie de me dire qu'il faut que le sexe soit le ciment de la relation"

La quadragénaire a pour règle de ne jamais voir ces hommes plus de deux fois : "Je ne veux pas de relation avec eux c’est pour ça que j’ai des règles très strictes. On parle via l’appli pendant quelques jours avant de se voir. Toujours chez eux et toujours avec des horaires qui m’arrangent. Ensuite, si ça se passe très bien et seulement si ça se passe très bien, on se voit deux fois au maximum. Je ne veux pas m’attacher, je ne veux pas commencer de relation. Ça arrive que ça me rende un peu triste ou que je me retrouve à regretter ceux qui sont des très bons coups, surtout si j’enchaîne après avec des hommes qui sont moins doués ou moins généreux, mais je me tiens à ces règles que j’ai décidées au départ."

Elle n’envisage pas d’arrêter : "J’habite dans une grande ville donc il y a une quantité d’hommes que je peux tester. Et beaucoup qui sont intéressés. C’est la chance que j’ai. Peut-être d’ailleurs que si j’habitais dans une petite ville ou un village, je n’aurais pas l’impression que je dois tous les tester, je ne sais pas. En tout cas, ça a changé la femme que je suis. Mon mari m’ai aidée à me reconstruire mais ces hommes qui ne restent pas dans ma vie m’ont vraiment permise de m’épanouir. Je suis une autre femme, grâce à eux. Je pense que je peux les remercier pour ça. J’ai l’impression d’être la personne qui profite le plus de ces rencontres. Et je n’ai jamais rencontré d’hommes qui pourraient être de mauvaises personnes. En tout cas, pas avec moi. Ça me redonne espoir."

Alors qu’elle envisage de faire un enfant, elle a prévu de diminuer le nombre de ses rencontres : "Je vois environ un homme toutes les deux semaines. Je sais que c’est beaucoup. On essaye en ce moment avec mon mari de faire un enfant, j’ai réduit les rencontres à une fois par mois. Je pense aussi que quand je vais être enceinte, et j’espère que ça se fera naturellement, je vais faire une pause dans ces rencontres. Je ne me vois pas les rencontrer alors que j’ai un gros ventre. Je ne me vois pas avoir envie de ça. Mais je pense que l’envie reviendra après. J’en suis même sûre. Ce sera peut-être le moment de faire cette thérapie pour laisser tout ça dans le passé. On verra."

En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontres spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, elles étaient 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce seront les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.

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