Histoires de femmes infidèles - Michèle, 64 ans : "Avant je croyais que je ne jouissais pas parce que je ne faisais pas assez d’effort"

Michèle, 64 ans, attendait la retraite de son mari avec impatience. Mais, au moment venu, les choses ne se sont pas passées comme elle le désirait. Face à la frustration de son mari, elle a décidé de gérer les conflits en prenant un amant. Ce dernier lui a fait découvrir beaucoup de choses sur le sexe.

Histoires de femmes infidèles - Michèle, 64 ans :
Histoires de femmes infidèles - Michèle, 64 ans : "Avant je croyais que je ne jouissais pas parce que je ne faisais pas assez d’effort

Crédit : Getty

Michèle a 64 ans et elle est en couple depuis un petit peu plus de 40 ans : "Je me suis mariée à l’âge où toutes mes copines se sont mariées. Et puis j’ai eu des enfants. Deux garçons qui sont maintenant grands et qui ont leurs vies. Avec mon mari, je me suis toujours dit que ça n’était pas très facile entre nous. Il a été beaucoup pris par son travail et je me suis occupée de la maison et des enfants toute seule. J’attendais avec impatience qu’il soit à la retraite pour qu’on passe enfin du temps ensemble et ça n’a pas été du tout comme je m’y attendais. J’ai retrouvé chez moi, là où j’avais mes habitudes, un homme que je ne connaissais pas si bien et qui était souvent en colère de frustration de ne pas se sentir chez lui autant que lui l’aurait aussi voulu. On était tous les deux frustrés et en colère l’un contre l’autre. C’est dans les premiers mois de sa retraite que j’ai décidé de prendre un amant. J’avais besoin de reprendre le pouvoir sur ma vie."

Séductrice pour la première fois

Elle trouve son amant sur un site de rencontre entre adultes : "Je n’ai jamais dragué de ma vie. C’était plus facile d’aller sur un site où les gens se retrouvent pour ça, ça évite l’ambiguïté. J’ai spécifiquement cherché un homme de mon âge. Je ne voulais pas en plus me sentir mal parce que l’homme aurait l’âge de mes fils. J’ai commencé à parler avec quelqu’un qui me paraissait sympathique et qui n’arrêtait pas de répéter que je lui plaisais. J’ai été un peu mal à l’aise mais ça a fini par me séduire. On a eu un premier rendez-vous pour boire un café et il m’a encore plus plu en vrai. On s’est vu environ une semaine plus tard. Depuis, on s’est vus une petite dizaine de fois. Je ne sais pas encore si je veux que ça dure, et j’ai peur que des sentiments naissent entre nous. Là, on est complices, il y a une forme de tendresse mais je ne veux pas être obligée de bouleverser toute ma vie pour vivre avec lui, ça n’est pas quelque chose que je veux du tout."

Vidéo. "Je connais très peu de couples fidèles"

Grâce à son amant, Michèle a eu plusieurs révélations sexuelles : "Je n’ai jamais trouvé la sexualité désagréable et c’est quelque chose, une des rares choses, qui a toujours marché avec mon mari. Mais je n’avais pas d’orgasmes régulièrement, plus par hasard. Avec mon amant, je réussi à avoir un orgasme, et même plusieurs, à chaque fois. C’est la preuve que ce n’est pas quelque chose qui est dû au hasard. C’est aussi parce qu’il en a envie et qu’il fait tout pour m’apporter ça. Avant je croyais que je ne jouissais pas parce que je ne faisais pas assez d’effort. Que c’était de ma faute. Ça m’a fait du bien d’arrêter de croire ça. J’ai aussi longtemps pensé que je n’aimais pas trop les longs baisers avec la langue. Mais en fait, ça dépendait juste de qui me le donne. J’ai réalisé que je manquais d’expérience et que j’avais pris mon mari pour une généralité. Sur certains points, une fatalité. Je n’ai pas tout changé dans ma sexualité avec lui mais je prends un peu plus d’initiatives, je dis un peu plus que je ne suis pas satisfaite quand c’est le cas. C’est à lui de suivre. Et généralement, il répond positivement."

Une complicité qui s'apprend

Michèle espère retrouver une complicité avec son mari : "Ça se fait petit à petit. On apprend à vivre ensemble comme un jeune couple. En fait, je suis tombée enceinte très vite après le mariage. On a surtout été des parents, enfin surtout moi. Et on se connait mal. Mais je l’ai épousé parce que je l’aimais. J’ai eu besoin de le tromper pour me retrouver, mais maintenant je veux construire quelque chose avec lui. Il nous reste quand même des années à vivre ensemble et je n’ai aucune raison de divorcer. Je veux qu’on arrive à être heureux ensemble. On ne m’avait pas dit ça. Et avec mes copines, on parle très peu de tout ça parce qu’elles sont toutes divorcées depuis assez longtemps. Je suis la seule qui ait réussi à tenir aussi longtemps avec son mari. Ce n’est pas une mauvaise personne, il ne m’a jamais fait de mal. Je ferai ce qu’il faut pour qu’on arrive à partager plus de choses ensemble, de nouveaux souvenirs à deux, comme des amoureux et pas comme des étrangers."

En mars 2019, le profil de la femme infidèle type était partagé par un site de rencontres spécialisé : 37 ans en moyenne, cadre supérieure, citadine, mariée depuis plus de cinq ans et mère de deux enfants. Différentes études tendent également à montrer que de plus en plus de femmes se tournent vers l'infidélité (elles étaient 31% à déclarer avoir déjà trompé en 2014, elles étaient 33% en 2016). Qui sont ces femmes ? Quelles sont leurs motivations ? Comment organisent-elles leurs vies ? Ce seront les questions que nous avons voulu poser à certaines d'entre elles.

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