IVG : 50 ans de progrès, mais "des obstacles subsistent" – l'analyse d'une démographe

Inauguration de l'exposition "Nous vous aimons, Madame (Simone Veil 1927-2017)", à l'hôtel de Ville de Paris, le 20 mai 2021.

Avant 1975, en France, l’IVG était interdite, forçant les femmes à recourir à des méthodes clandestines risquées pour interrompre une grossesse non désirée. Dans les années 1970, les mouvements féministes et les plannings familiaux militaient pour le droit d’avorter, dénonçant l'insuffisance de l'accès à la contraception autorisée – bien que dans des conditions restreintes – en 1967, et les dangers des avortements clandestins. Promulguée le 17 janvier 1975, la loi relative à l'IVG, portée par la ministre de la Santé Simone Veil, a légalisé l'avortement en France dans un délai de 10 semaines de grossesse afin de permettre aux femmes de disposer de leur corps. Cette loi a été un tournant majeur dans la reconnaissance des droits des femmes et a permis de sécuriser la pratique des avortements.

Cette réforme a marqué l’histoire en faisant de l’avortement un droit, et non plus un délit. Elle a également introduit un cadre médicalisé et sécurisé pour les femmes souhaitant interrompre une grossesse. Depuis, l'IVG a vu son cadre législatif évoluer au fil des années : allongement du délai, suppression de la période de réflexion pour les mineures, prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale ou encore inscription dans la constitution. La France est effectivement devenue le premier pays au monde à reconnaître la liberté de recourir à l'avortement dans sa Constitution, le 8 mars 2024.

Malgré des avancées législatives, l'accès à l'IVG en France reste inégal en raison de facteurs géographiques, (...)

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