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Je n'aime pas Noël : entre les cadeaux et les repas, la charge mentale explose

Merry Christmas. Upper view of 40 years old housewife in gold sequin skirt and sweater near Christmas tree and gift boxes.
© Getty Images

La question de la charge mentale revient de plus en plus régulièrement dans le quotidien des Français. La situation sanitaire apporte une pression supplémentaire, certes, mais dans tous les cas, la période de Noël reste particulièrement intense et épuisante... En particulier pour les personnes qui ne peuvent pas se reposer sur leurs proches pour l'organisation.

Il y a la décoration du sapin, collecter les listes au Père Noël, répartir les achats entre les grands-parents, les oncles et tantes, les parrains et les marraines. Et puis, l'emballage des présents, la liste des courses pour le repas du réveillon, la cuisine, le rangement, le service après-vente pour les cadeaux en double... On ne va pas se mentir : célébrer Noël demande énormément d'énergie, d'organisation, et en cette période, la charge mentale s'installe comme invitée indésirable. La solution ? Soit tout plaquer, comme ces gens qui n'aiment pas Noël et qui ont décidé de ne pas le fêter. Soit se reposer un peu sur ses proches en partageant ces tâches. Mais encore faut-il que ces derniers se sentent concernés.

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"Ça ne viendrait pas à l'idée de mon mec de m'aider à préparer Noël"

Valentina est à bout de souffle. Entre son travail, les tâches ménagères à la maison et la préparation des fêtes, elle ne sait plus où donner de la tête. "J'ai l'impression d'être au bord des larmes en permanence depuis quelques jours. Je crois que cette année, plus que jamais, je réalise que mon mec ne fout pas grand chose et me prend pour son assistante." En couple avec son compagnon depuis huit ans, elle a toujours mis son manque d'implication dans les tâches du quotidien sur ses longues journées de travail. "Moi, j'ai des horaires de bureau. 9h, 18h. Lui est masseur à domicile, il peut bosser n'importe quand entre 6h et 22h, et est toujours sur la route. Du coup, je trouvais ça ‘normal’ de m'occuper des courses, des repas." Seulement voilà, même depuis qu'il est au chômage partiel à cause de la pandémie de Covid-19, ce dernier ne met pas plus la main à la pâte.

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"En période de fêtes, c'est encore plus compliqué de devoir tout gérer. Ça ne viendrait pas à l'idée de mon mec de m'aider à préparer Noël. Cette année, on accueille ses parents, et il faut que la maison soit nickel, il y tient... Mais jusqu'à présent, sa contribution s'est arrêtée à aller acheter un sapin." Plus la date du 24 se rapproche, plus Valentina panique : "Il a l'air d'estimer normal que je prenne tout en charge, et moi, je craque. Ce matin, il m'a demandé si j'avais enfin trouvé des idées de cadeaux pour SES parents. Et quand je lui demande s'il pourra s'occuper des courses pour le repas de Noël, il a l'audace de me répondre ‘Non, si j'y vais, je vais forcément oublier des trucs.’ Il se dédouane, ça me rend dingue."

"Cadeaux pour toute la famille, repas... Je ne supporte plus de tout gérer"

En dépit de sa situation, Valentina trouve malgré tout le moyen de relativiser. "Cette année, nous serons quatre. Je préfère ne même pas imaginer ce qu'il va se passer pour les familles nombreuses." Plus de gens, plus de problèmes ? Véronique le confirme : ce n'est pas une mince affaire. "J'ai cinq enfants, deux petits-enfants, et toute une organisation à gérer", affirme-t-elle avec calme, même si le coronavirus lui met bien des bâtons dans les roues. "Pas question d'être quinze à table, alors on va fêter Noël trois fois. Une première fois avec mon mari, mon fils aîné, sa femme et ses enfants. Puis une autre avec les enfants qui vivent encore à la maison. Et enfin, un réveillon en visio avec toute la famille, dont les grands-parents, qui ne peuvent pas faire le déplacement. L'idée, c'est de ne jamais être plus de six au même endroit, pour répondre aux consignes du gouvernement. Mais ça fait aussi trois fois plus d'organisation", regrette cette maman.

Le seul problème ? Toute l'organisation repose sur ses épaules, et la mère de famille commence à ressentir la pression. "Cadeaux pour toute la famille, repas... C'est moi qui doit tout gérer, tout organiser, et je ne le supporte plus. Comme si ce n'était pas déjà assez compliqué de prévoir trois menus, je dois en plus vérifier que chacun a fait sa liste de cadeaux, dire quoi acheter à qui. Et le pire dans tout ça ? Tout le monde pense que c'est normal, que c'est mon rôle de maman, voire que j'exagère quand je râle. Alors que la vérité, c'est que si j'arrête, tout se casse la gueule."

"Boulanger, je dois laisser ma compagne tout gérer pour les fêtes"

Avoir la pression à la période des fêtes de fin d’année, Guillaume à l'habitude. Ce jeune homme de 25 ans est boulanger, et comme tous les ans, sans surprise, les commandes explosent à cette période. "Beaucoup de préparation en amont, beaucoup d'heures supplémentaires (pas forcément payées) et de jours de repos qui sautent... Nécessairement, ça a un impact énorme sur nos vies privées." Alors que lui subit une charge mentale impressionnante au travail, pour s'assurer que tout le monde ait ce qu'il faut pour célébrer le 25 décembre en grande pompe, il en a conscience : il est obligé de se décharger sur ses proches de l'organisation de son propre réveillon.

"Ça doit bien faire quatre ans que je n'ai pas fait de sapin et pour les cadeaux, sans l'engagement de ma chère et tendre, je pense que je ne m'en sortirai jamais", affirme-t-il avec beaucoup de respect : il sait à quel point elle-même doit prendre sur elle pour arriver à tout gérer. "Ça reste une période où on est à cran tous les deux. Résultat : entre ça et nos plannings, on se voit moins. Heureusement, on en rigole en se disant qu'on ressemble au Grinch !" Ce qui ne les empêche pas d'attendre avec impatience le mois de janvier.

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