Josiane Balasko victime de grossophobie : "La première critique qui est venue, c'était 'elle ose se mettre en mini jupe alors qu'elle a des grosses cuisses'"

PARIS, FRANCE - DECEMBER 13: Josiane Balasko wears green bejeweled christmas earrings with pearls, a green wool v-neck pullover top, the
Josiane Balasko victime de grossophobie : "La première critique qui est venue, c'était 'elle ose se mettre en mini jupe alors qu'elle a des grosses cuisses'". (Photo by Edward Berthelot/Getty Images)

Au casting de la comédie "Mes héros", sur France 3, ce lundi 27 mars, Josiane Balasko est dans le paysage médiatique français depuis plusieurs décennies. Reconnue par ses pairs, c'est une artiste accomplie. Ce qui ne l'empêche pas, comme de nombreuses actrices, d'avoir essuyé beaucoup de critiques sexistes à ses débuts, notamment sur son poids.

"C'est dans ma nature, de faire rire", déclarait, en 2015, Josiane Balasko, dans une interview pour Le Progrès. Recalée au concours de l'École nationale supérieure des arts décoratifs, elle se tourne vers le théâtre et dédie sa vie à la scène. Elle se produit dans de petites salles avant de rejoindre la troupe du Splendid (composée, entre autres, de Gérard Jugnot, Marie-Anne Chazel, Thierry Lhermitte, Christian Clavier...) en 1976.

"Je montrais donc mon c*l au public"

Ainsi, la comédienne n'hésite pas à donner de sa personne dans son métier, et accepte de faire de ses rondeurs un ressort comique. Dans "En Aparté", l'émission de Canal +, diffusée le 22 septembre 2021, elle décrit et visionne l'un de ses premiers sketches. "J'arrivais sur scène, j'avais comme accessoire une grosse caisse en bois, je plongeais la tête dans la caisse et je montrais donc mon c*l au public. J'avais une petite culotte Petit Bateau, et 'Baisse le capot, on voit le moteur' était la première réplique. Je me relevais et je répondais 'Et alors, ce n'est pas toi qui le graisse'. Ce n'était ni féminin, ni de bon goût, on commençait tout de suite dans le gras", s'est-elle souvenue.

Pour autant, si Josiane Balasko jouait ce genre de scènes à l'époque, cela ne veut pas dire qu'elle a bien reçu les critiques sexistes et grossophobes à son sujet. Des commentaires misogynes nauséabonds, émis par... Des femmes. Ainsi, elle garde en mémoire une remarque en particulier : "Je me souviens quand j'ai joué la première fois au café-théâtre, j'avais un one woman show où j'étais en mini-jupe. Et j'avais des cuisses assez rondes, c'est vrai. La critique qui est venue, la première, d'une journaliste d'un canard pour femmes, de mode, c'était : 'Elle ose se mettre en mini jupe alors qu'elle a des grosses cuisses !'"

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"Elle demandait à cacher mon décolleté pour 'ne pas voir ces vilaines vergetures'"

L'actrice se désole que ces attaques viennent des femmes, qui, selon elle, "sont déjà souvent les premières gardiennes de l'ordre machiste. C'est bien fait, ils ont bien fait leurs trucs les mecs. Ils ont foutu des gonzesses pour garder tout ça", s'est-elle désolée.

"Bon, maintenant, ça change un peu, davantage" a constaté l'actrice. Vraiment ? Bien que l'on parle davantage de sororité, de solidarité entre les femmes, et que le mouvement #MeToo, issu du milieu du cinéma, a permis de dénoncer les violences sexistes et sexuelles, il reste encore une -grande- marge de progression.

Preuve à l'appui : Marilou Berry, la fille de Josiane Balasko, elle aussi actrice, a reçu, comme sa mère, des remarques grossophobes. Elle s'est exprimée plusieurs fois sur le sujet. En 2022, elle racontait par exemple en story, sur son compte Instagram, les demandes déplacées d'une réalisatrice sur un tournage : "La réalisatrice me trouvait trop grosse. Elle a demandé à rallonger mes jupes de 15 cm, parce qu'elle n'aimait pas mes genoux. (...) Elle me demandait de sourire sans montrer mes dents ou de ne pas bouger mes sourcils parce que ce n'était 'pas joli', demandait à cacher mon décolleté pour 'ne pas voir ces vilaines vergetures'." On est encore loin de la sororité généralisée...

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