Julia Vignali livre un témoignage fort et nécessaire sur son accouchement difficile
Mardi 8 mars 2022, Julia Vignali et toutes les anciennes animatrices de l’émission de France 2, "La maison des maternelles", étaient réunies sur le plateau pour un évènement spécial. L’occasion pour celle qui officie désormais sur M6 de livrer un témoignage fort sur son accouchement difficile, et ses regrets à ce sujet.
"La maison des maternelles" célèbre (déjà) son 20ème anniversaire ! En 20 ans, l’émission consacrée à la parentalité a abordé de nombreux sujets autour de ce thème, et a été animée par plusieurs animatrices. Alors le 8 mars 2022, elles étaient toutes réunies autour d’Agathe Lecaron. On a ainsi pu retrouver Élizabeth Tchoungui, Sidonie Bonnec, Daphné Burki, Karine Le Marchand, Maïtena Biraben et Julia Vignali. Cette dernière, aujourd’hui aux commandes du "Meilleur pâtissier" sur M6, en a profité pour se confier comme jamais auparavant.
Vidéo. La Minute de Julia Vignali
Un accouchement éprouvant
De 2012 à 2015, Julia Vignali a animé "La maison des maternelles". Et de cette expérience, elle retient des échanges particulièrement instructifs. Comme ces numéros dans lesquels elle a accueilli la parole de femmes qui avaient fait un déni de grossesse. Un sujet qui l’a renvoyée à sa propre expérience de l’accouchement. Avant de convoler au bras de Kad Merad, Julia Vignali était en couple avec un scénariste. Ensemble, ils ont eu un petit garçon prénommé Luigi, né en 2007. "La plus belle expérience de ma vie, ça a été d’accoucher. J’ai accouché un dimanche de décembre, il faisait très froid" s’est-elle remémoré sur le plateau de "La maison des maternelles". Et d’ajouter : "Souvent, quand je passe devant l’hôpital Saint-Antoine un dimanche, je me dis ‘Tiens, j’irais bien accoucher’."
Une formule qui a d’abord étonné ses camarades d’antenne, avant que Julia Vignali ne précise sa pensée. Car si elle estime que ce jour a été "la plus belle expérience" de sa vie, l’animatrice de 46 ans n’en garde pas un si beau souvenir et a souvent pensé à "refaire cette expérience de l’accouchement qui, en fait, avec le recul, n’a pas été géniale." Comme beaucoup d’autres mamans, Julia Vignali a mis du temps à jeter un oeil plus critique sur son accouchement : "Sur le moment, je n’ai pas compris que ce n’était pas génial. Je pensais que tout le monde accouchait en 17h avec des instruments et tout. Après, j’ai compris qu’on pouvait faire autrement. J’aimerais bien revivre ça." Julia Vignali n’est pas la seule à nourrir certains regrets autour de ce jour où elle a donné la vie. La raison est plutôt simple : les tabous autour de l’accouchement et les violences obstétricales et gynécologiques persistent encore et toujours. S’ajoutent à cela les injonctions qui pèsent sur les épaules des mamans, qui en viennent à culpabiliser si elles osent dire la douleur physique et psychologique ressentie lors de l’accouchement, censé être "le plus beau jour" de leur vie.
Vidéo. Le témoignage terrifiant de Delphine Leclerc sur les violences obstétricales dont elle a été victime
Julia Vignali sans filtre
15 ans après, Julie Vignali a beaucoup appris de ce jour. Et si elle devait repasser par la case accouchement, elle sait exactement ce qu’elle ferait et exigerait du corps médical. "Déjà, je pense que je me préparerais, je ne demanderais pas la péridurale dès la première contraction, parce que du coup j’ai mis des heures à accoucher" a-t-elle confié sur France 2. Par ailleurs, l’animatrice a soulevé un autre point important : "Je demanderais à la sage-femme, qui à l’époque croyait bien faire certainement, de ne pas me monter sur le ventre." Julia Vignali parle là de l'expression abdominale, une manoeuvre encore couramment pratiquée à cette époque, qui consiste à appuyer sur le ventre de la mère lors de l’accouchement afin d’accélérer ou faciliter la naissance de bébé. Cette pratique "sans fondement médical" et formellement déconseillée par la Haute autorité de santé depuis 2007, peut provoquer des traumatismes psychiques pour la maman.
Vidéo. "Ça fait un trou béant. Je ne peux plus aller aux toilettes"
"Déjà j’aurais du marcher ! Je suis restée les fers écartés comme ça pendant 17h !" a ajouté Julia Vignali. Et sa consoeur, Maïtena Biraben, de souligner un autre point : "On rappelle qu’on accouche allongée pour que le gynécologue puisse être assis, pour qu’il puisse bien travailler. On le rappelle quand même !" Un nouveau cliché brisé, puisqu’il n’est effectivement pas obligatoire d’accoucher allongée. Aujourd’hui, Julia Vignali se réjouit d’apprendre que les choses changent, petit à petit : "J’avais halluciné quand j’avais entendu parler du projet de naissance ! Je me disais ‘Mais c’est pas possible, on peut dire ce dont on a envie !’ Avec le recul, c’est vrai que c’est tellement important. Parce qu’on accouche combien de fois dans sa vie ? Moi perso une fois. Et passer à côté de ce moment-là, c’est un grand drame."
Une preuve de plus, s'il en fallait une, que l’accouchement n’est jamais anodin. Et même si on lui confère un caractère sacré depuis la nuit des temps, empêchant souvent de nombreuses femmes d’exprimer leurs maux, il peut parfois laisser des traces.
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