L'Amour au temps du confinement : "Si avec ça, je pécho pas, je sais pas ce qu’il lui faudra”, les célibataires planifient leurs dates

L'amour au temps du confinement

Si le début d'un déconfinement progressif se profile pour le 11 mai prochain, on sait d’ores et déjà que les lieux de socialisation comme les bars, les cinémas et les restaurants ne devraient pas rouvrir leurs portes avant l’été au moins. Cette perspective entraîne l’obligation d’imaginer de nouvelles façons de retrouver ses amis… mais également de rencontrer des célibataires. Certains et certaines y ont déjà pensé, et témoignent aujourd’hui de leurs projets de rendez-vous à l’ère du déconfinement.

Pierre ne cache pas être très déprimé par l’idée que les bars restent fermés : “J'ai l'impression qu'on est condamnés à la solitude pour x mois ! En fait, ça rejoint aussi le fait que lorsque le confinement sera levé, je n'aurai pas de travail avant plusieurs semaines ou mois... J'en suis à un moment où je me dis, "Bon, ok, là t'es confiné, ta vie se limite à ton domicile, mais après, tu pourras aller dehors pour... pour rien !”” . Avant le confinement, ce célibataire venait de faire une rencontre prometteuse : “On avait des plans pour les jours à venir, qui sont tombés à l'eau. Et si moi, les trois premières semaines, j'ai tout fait pour égayer ses journées, lui proposer des skypes, je me rends compte qu'elle semble m’oublier. Elle ne cherche pas à prendre d’initiatives.” Pour la suite, il a tout de même des projets avec elle : “J'aimerais la voir, qu'elle prenne un train et qu'on flâne ensemble dans les rues”.

Des rendez-vous régressifs

Pour Déborah, les rendez-vous du déconfinement seront très spécifiques : “On ira boire des canettes à un arrêt de bus”. Elle précise : “J'ai déjà pécho en buvant des canettes dans la rue mais c'est quand j'étais punk donc c'était normal. Sinon les dernières fois, je l’avais juste fait avec des potes.” Le déconfinement sera donc l’occasion pour elle de réveiller des souvenirs de jeunesse.

Plus romantique, Paolo a pensé autant au décor qu’à la mise en scène : “Je n’ai pas encore trouvé la personne avec laquelle je veux passer ce premier rendez-vous post-confinement mais je sais déjà quel moment je vais lui proposer : je veux tendre un drap dans la cour de mon immeuble et lui projeter un film en extérieur. On choisirait le film ensemble évidemment. Franchement à ce stade, et pour prolonger l’expérience cinéma, je peux même inviter les voisins s’ils veulent en profiter aussi. Champagne et pop corn… si avec ça, je pécho pas, je sais pas ce qu’il lui faudra.”

Moi j’ai envie d’une longue promenade à Paris comme dans le film de Richard Linklater, Before Sunset.

Tout aussi cinéphile, Amélie rêve de se donner l’opportunité de vivre ce premier rendez-vous du déconfinement à la manière d’un moment culte du cinéma indépendant : “Moi j’ai envie d’une longue promenade à Paris comme dans le film de Richard Linklater, Before Sunset. Juste, on marcherait côte à côte et on parlerait des heures jusqu’à ce que la nuit tombe. J’en ai déjà parlé avec mon plus gros crush et il est d’accord pour passer ce moment avec moi. Mais maintenant que c’est décidé, je ne veux plus en parler avec lui… je veux qu’on se l'offre sans le planifier plus que ça.”

Partout, sauf en appartement

Une solution serait également de remplacer les bars et restaurants par nos appartements. L’occasion de développer des aptitudes plus ou moins élaborées en préparation de cocktails ou en cuisine. Certaines et certains opteront probablement pour cette option, mais ce ne sera pas le cas de Marc : “Je pense qu’au déconfinement, je ne pourrai plus voir mon appartement en peinture alors j’envisage pas du tout de faire venir un mec chez moi. Je pense que je vais préparer des pique-niques et donner rendez-vous à des endroits que je trouve jolis mais qu’on ne prend pas assez le temps de regarder, des fontaines, des vues sur des parcs, près de fresques de street-art. S’il fait beau, pour moi ce sera "full outdoor””.

On l’a vu récemment avec un bal improvisé qui s’est déroulé au coeur du 18ème arrondissement de Paris : si le gouvernement insiste pour que les gestes barrières et précautions visant à protéger du covid-19 soient respectées, les Français semblent avoir un besoin grandissant de se retrouver et de partager ensemble de bons et beaux moments. Sans bars, restaurants, cinémas, salles de concerts et de spectacles, les amoureux et aspirants amoureux devront toutefois faire preuve de créativité.

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