L'Amour au temps du déconfinement : mon copain s'est transformé physiquement lors du confinement
Barbe inédite, cheveux en pagaille, variation de poids ou de teint etc.. Les personnes que nous avons interrogées ont été confinées loin de leur petit.e ami.e, et au moment des retrouvailles, ont constaté que leur apparence avait changé. Ils en ont parfois été ravies, parfois déçus.
Deux mois qu'ils n'avaient pas vu leur moitié, confinés qu'ils étaient chacun d'un côté de la France. Deux mois de privation de liberté, synonymes de baisse d'activité physique, ou au contraire de soudaine passion quotidienne pour le running. De farniente au soleil dans le jardin, ou d'enfermement dans un sombre appartement parisien. Ou encore de préparation de repas équilibrés ou d'attrait irrépressible pour les sucreries. Une chose est sûre, tout le monde n'a pas vécu ces huit semaines de la même façon. Et nos visages et corps portent les stigmates de ces inégalités.
Mon copain a vécu son confinement comme une peine d'enfermement, et étrangement, il a pris l'apparence d'un prisonnier
Emmanuelle, elle, a eu une réaction plutôt amusée en découvrant que son compagnon ressemblait tout à coup à un “taulard”. “Il a vécu son confinement comme une peine d'enfermement, et étrangement, il a pris l'apparence d'un prisonnier”, s'amuse-t-elle. Alors que la trentenaire s'est confinée en Normandie dans une maison avec jardin où elle a pu prendre des couleurs, son amoureux, lui, est resté “coincé” dans un studio parisien très mal exposé. “Il était très pâle quand on s'est revus”, explique celle qui n'avait rien vu lors de leurs Skyperos. Pour compléter la panoplie, son petit ami avait décidé de se laisser pousser la barbe, pour l'expérience. “Il voulait voir comment cela lui allait, et se disait que c'était le moment parfait car personne ne le voyait”. Ajoutés à cela ses cheveux qui n'avaient pas pu être coupés et qui avaient grisonné, et le cliché du détenu était presque parfait... “Il voulait à la base aller chez un coiffeur-barbier avant que l'on se retrouve, mais impossible de trouver une place à cause de la ruée générale”. Quelques jours plus tard l'homme obtient enfin un rendez-vous. “Beaucoup de cheveux et de poils en moins, un peu de promenades au soleil, et je l'ai finalement retrouvé comme je l'avais rencontré”, se réjouit Emmanuelle.
Prise et perte de poids qui passent difficilement inaperçues
A contrario, Elvire, elle, ne souhaiterait pour rien au monde retrouver l'ancienne version de son petit ami. Pendant le confinement, celui-ci s'est mis au défi d'adopter une vie plus saine, ponctuée de repas maison : “bon vivant, il est habituellement du genre à prendre beaucoup d'apéros avec ses amis et collègues et enchaîner les restos. Pendant le confinement, il s'est mis à acheter des légumes, cuisiner tous les jours, et a diminué drastiquement sa consommation d'alcool”, explique Elvire. Mais ce qui a vraiment surpris cette dernière a été sa façon de se réfugier dans le sport. “Il s'est mis à courir dans Paris, pour se dépenser. Il m'envoyait régulièrement des infos sur son temps et son parcours de course. Puis il a organisé des sessions intensives de Crossfit via Skype une fois tous les deux jours avec ses amis. En deux mois, il a complètement fondu”. Seuls 29% des Français ont perdu du poids durant le confinement, selon une étude Ifop pour Darwin nutrition réalisée fin avril 2020. Et pour leurs proches, qui n'ont pas assisté aux différentes étapes de cet amincissement, la différence s'observe souvent au premier coup d'œil.
J'avais anticipé la prise de poids de ma copine. Elle me disait qu'elle cuisinait beaucoup en famille, mangeait des chips tous les soirs et que sa mère l'avait beaucoup gâtée pour les fêtes de Pâques
“Cela m'a tout de suite sauté aux yeux”, raconte Elvire, qui redoutait d'ailleurs plutôt l'effet inverse. “Il est issu d'une famille nombreuse, est toujours très entouré, et je savais qu'il aurait du mal à supporter la solitude. Alors il aurait carrément pu se réfugier dans la nourriture”. Contrairement à ce qu'elle pouvait penser, les personnes ayant été confinées seules ont en réalité été moins sujettes à la prise de poids que celles confinées à plusieurs, selon l'étude de l'Ifop.
S'il n'avait rien remarqué sur les photos et vidéos qu'elle lui envoyait, Jérôme, 33 ans, se doutait que sa copine faisait partie du quota : “Je l'avais anticipé un peu, car elle n'a pas fait de sport durant tout le confinement, alors qu'en temps normal, elle va à la piscine et marche beaucoup”, explique-t-il. “Elle me disait qu'elle cuisinait beaucoup en famille, mangeait des chips tous les soirs et que ses parents l'avaient beaucoup gâtée pour le week-end de Pâques”. À son grand désarroi, la jeune femme a donc fait partie des deux personnes interrogées sur dix qui ont consommé davantage de chocolat, et des 42% qui ont fait plus d'apéritifs durant le confinement.
Des changements d'apparence loin d'être irréversibles
Allergique à ce qu'il considère comme du laisser aller, Jérôme a tenté en douceur de la motiver. “Je lui ai dit plusieurs fois 'comment une fille active comme toi peut ne pas utiliser l'heure quotidienne de sortie autorisée ?', j'ai essayé de la brancher sur des séances de sport en ligne, mais elle avait peur d'avoir mal ou de ne pas être au niveau”. Au moment de la retrouver, la première impression est pourtant positive : “J'ai trouvé qu'elle avait bonne mine, car j'ai vu qu'elle avait pris un peu des joues et qu'elle avait bronzé”. Mais c'est lors d'un après-midi à la plage qu'il a un peu déchanté : “Je l'ai vue en bikini et j'ai remarqué qu'elle avait pris du ventre”. Il lui balance la remarque sans ménagement et estime sa prise de poids à 4kg alors qu'elle lui révèle n'en avoir pris que deux. Environ comme la moyenne des Français qui est de 2,5kg, selon l'étude Ifop. Une dispute éclate entre eux.
“Je crois que je l'ai dit un peu brusquement, car on s'est pris la tête”, analyse Jérôme. “Avec du recul, je m'y serais pris autrement, en la prenant dans les bras, en lui citant plein de choses positives et en terminant par ce petit point négatif. Mais pas sous forme de petite blague, un peu trop directe sur la plage...”. Le jeune homme qui avoue avoir été inquiet de perdre à terme le désir qu'il éprouve pour elle, est aujourd’hui plutôt rassuré : “depuis qu'elle a repris une vie normale avec une activité plus dynamique, je crois qu'elle a déjà perdu...”.
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