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Les amants du couvre-feu : "J'ai vécu sous le même toit que mon conjoint et mon amant mais j'ai des relations amoureuses distinctes avec chacun d'eux"

Les amants du couvre-feu
Les amants du couvre-feu

Depuis le samedi 16 janvier, un couvre-feu est obligatoire à 18h dans toute la France. Dans Les amants du couvre-feu, célibataires et amants racontent comment ils arrivent à concilier contraintes sanitaires avec leurs vies amoureuses et sexuelles.

Si vous aussi vous voulez raconter vos belles histoires de vie, d'amitié et d'amour, vous pouvez envoyer un message à cette adresse : lucilebellan@gmail.com.

Pomone est en couple ouvert avec son compagnon et, par hasard, a rencontré un nouvel amant juste avant le premier confinement : “Dans le tourbillon de l'énergie d'une nouvelle relation, on passait de plus en plus de temps ensemble à se découvrir et on était en train de tomber amoureux. L'idée d'un confinement séparés était vertigineux.” Son compagnon et son nouvel amant ne se sont pas encore rencontrés que l’idée d’un confinement à trois germe dans leurs esprits.

VIDÉO - Maïa Mazaurette nous explique pourquoi il faut parler de ‘circlusion’ et non de ‘pénétration’ :

Un confinement à trois

La décision est vite prise et la réalisation de ce projet, idéale : “L'idée de ne pas voir ce nouvel amoureux me rendait à elle seule triste. La maison est grande, le jardin aussi. On pouvait essayer pour voir. On a finalement passé tout le confinement ensemble. J'ai eu le meilleur confinement ! Des temps pour cuisiner ensemble sans avoir fait deux fois la même recette, écouter de la musique, danser, s'amuser, prendre des bains, partager des jeux sexuels à deux et à trois, s'installer dans le jardin pour y lire de la littérature érotique, programmer le ciné-club chaque soir, se découvrir une passion commune pour les jeux de société, partir en expédition courses en vélo…” Ils composent également ensemble avec le travail, le télétravail et le chômage partiel de l’un ou de l’autre et s’organisent un planning des nuits, à trois ou à deux, en alternance.

VIDÉO - Isabelle nous raconte sa première expérience d’un plan à trois :

Le second confinement n’a pas la même saveur puisque le trio ne réitère pas l’expérience : “On se voyait l’un chez l’autre selon le travail, le télétravail et quelques week-end ensemble. Ce n’était pas du tout la même situation. À la fois beaucoup moins contraignante mais moins ‘bulle’ aussi.”

L'attestation employeur permet à mon conjoint d’aller chez une de ses amantes pour la soirée et la nuit.

Depuis l’été, Pomone s’organise entre ses deux histoires : “On revit quelques fois tous les trois mais j'ai vraiment des relations amoureuses distinctes avec chacun d'eux. Une centaine de kilomètres nous séparent. On n’a pas eu de difficultés à se retrouver à l'automne en télétravaillant parfois l'un chez l'autre. Nous n'avons eu aucun contrôle d'attestation mais nous avions deux attestations : celle officielle et celle un peu modifiée avec l'adresse de l'autre. Un petit arrangement pour adoucir nos vies.”

Le couvre-feu est aussi adoucit avec des attestations : “L'attestation employeur nous permet de déborder un peu sur 18h pour aller l'un chez l'autre en rentrant du boulot, ou permettre à mon conjoint d’aller chez une de ses amantes pour la soirée et la nuit.” Pour la suite, Pomone, son conjoint et son amant ont prévu de continuer à se voir selon leurs capacités. Et dans quelques mois, ils prévoient d’habiter tous dans la même ville, pour faciliter un peu plus encore la situation.

Personnellement, je commence à mal vivre la privation de liberté, de spectacles, de concerts, de cinéma.

Mais même si elle garde des bons souvenirs de cette année 2020 et que sa vie sentimentale et sexuelle est plutôt au beau fixe, la jeune femme souffre de la situation sanitaire actuelle et espère une amélioration rapide pour la suite : “Personnellement, je commence à mal vivre la privation de liberté, de spectacles, de concerts, de cinéma. Au delà de travailler dans le domaine culturel, c'est aussi un moment de partage avec mes proches, un temps où je croise, rencontre des personnes. C'est enrichissant et cela me manque en ce moment. Si l'année 2020, par l'épanouissement d'une nouvelle relation amoureuse a été exceptionnelle et sera inoubliable, elle marque un repli sur soi, un arrêt de la vie culturelle hors domicile et un arrêt des voyages. Tout cela me manque terriblement.”

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