Poly-Amours - Margot, 31 ans : "Je suis la copine du mercredi. Ses lundi et mardi, il les passe avec la femme avec qui il habite. Le jeudi, avec son autre compagne"
Au regard des statistiques sur l’infidélité, de plus en plus de personnes se questionnent sur le bien-fondé d’une monogamie stricte ou sur la possibilité d’une histoire d’amour qui dure toute la vie. Les célibataires des années 2020 jonglent avec des codes qui rendent leurs vies amoureuses semées d’embûches. Parfois, un coup de coeur en simultané d’une histoire pré-existante vient bouleverser les certitudes. Le polyamour est de plus en plus discuté, source de curiosité quand il n’est pas directement expérimenté. Rencontre avec des polyamoureux et polyamoureuses qui vivent cette alternative au quotidien.
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Margot a 31 ans et elle a découvert le polyamour via une rencontre sur Tinder : "J’ai craqué sur le profil d’un mec alors que j’étais célibataire depuis très peu de temps. Mon histoire précédente s’était très mal finie et j’avais besoin de me vider la tête. J’ai trouvé le profil, peu original, de ce trentenaire barbu qui travaillait en indépendant. Je me suis dit que ça pourrait être fun à défaut de mener sur quelque chose de sérieux et j’ai proposé qu’on se rencontre."
Un planning très organisé
Le premier rendez-vous est pris dans la semaine : "Ça s’est fait assez vite parce que, je l’ai appris après, le planning de Thomas est très organisé. Ses lundi et mardi, il les passe avec la femme avec qui il habite, le vendredi il les réserve pour ses potes, et, au moment où on s’est rencontré, il voyait une autre femme chaque jeudi. Je n’avais jamais entendu parler de polyamour et je l’ai laissé m’expliquer ça. Franchement, la première heure, je n’étais pas convaincue du tout. C’est pour ça qu’au moment de partir, j’ai juste proposé qu’on se voie pour un plan cul et c’est tout. Il m’a dit que ça ne correspondait pas à ses valeurs et que par respect pour les autres femmes qu’il voyait, il n’imaginait pas voir une femme en plus juste pour du sexe. Ça m’a un peu impressionnée. C’est pour ça que j’ai proposé qu’on boive un verre de plus. Je pensais au départ que tout son blabla, c’était pour me mettre dans son lit sans avoir besoin de s’engager."
Vidéo. Le grand A : polyamour
Margot rallonge la soirée avant de décider de donner une chance à son histoire avec Thomas : "On ne s’est pas quittés en se disant "c’est bon, on est dans une relation polyamoureuse". Après cette discussion et ma décision de tenter le coup, on s’est revus une seconde fois et puis j’ai rencontré sa compagne principale. On a fait une apéro avec sa copine du jeudi. Ça m’a rassurée de rencontrer tout le monde parce que j’avais encore un peu peur qu’elles ne soient pas toutes au courant et que je ne voulais, et que je ne veux toujours pas, être la maîtresse de qui que ce soit. J’ai adoré les filles tout de suite. Le courant est super bien passé. Je me suis dit qu’on allait se faire des super soirées et sur ça, je ne me suis pas trompée du tout. On a les mêmes goûts en film donc on va super souvent au ciné ensemble. On aime découvrir des nouveaux restaurants. Je ne l’avais pas réalisé au départ, mais d’accepter de faire entrer Thomas dans ma vie, ça m’a apporté toute une famille entière. Je ne me sens plus jamais seule."
"Le dimanche, c’est le jour qu’on passe tous les 3 ou 4"
Au départ, Margot devient "la copine du mercredi" : "Ce n’est pas un terme officiel mais ça nous toujours fait marrer de nous appeler comme ça. C’est aussi une façon de préserver l’anonymat et de trop en dire aux gens. En tant que copine du mercredi, je voyais Thomas chaque mercredi chez moi et puis on se faisait des soirées selon l’envie et la disponibilité de chacune. Il y a 6 mois, j’ai eu un problème d’appartement et j’ai dû chercher un nouvel endroit où habiter. Naturellement, je me suis mise à chercher près de chez Thomas pour faciliter les allers et retours. Mais la recherche a été plus compliquée que prévue donc Thomas et le femme avec qui il habite depuis des années m’ont accueillie chez eux. Il y avait un grand bureau qui pouvait être transformé en chambre et je n’ai pas besoin de beaucoup de place donc c’était parfait pour moi. Il y a eu un temps d’ajustement pour qu’on ne soit pas tous le temps les uns sur les autres et que chaque couple ait aussi son intimité mais ça a fini par marcher. Le dimanche, c’est le jour qu’on passe tous les trois ou quatre ensemble à l’appartement. Le lundi et le mardi, je sors faire du sport ou je vois des amis et le mercredi, on sort souvent à deux avec Thomas. C’est beaucoup d’organisation et je vois bien qu’il y a des gens autour de moi qui roulent des yeux mais je me sens plus épanouie et plus libre que jamais. Je suis aimée et heureuse et en même temps, j’ai du temps pour moi et pour voir mes amis ou ma famille. J’habite avec des gens que j’aime mais je ne me tape pas toute la charge mentale de l’appartement. On parle même de chercher ensemble un appartement plus grand pour partager officiellement une grande colocation. Le secret, c’est de ne jamais arrêter de se parler, d’écouter, et de ne jamais cacher quand ça ne va pas."
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