Largué.e, délivré.e : "Les voisins se sont incrustés en pleine dispute, c'était lunaire"
Vous vous rappelez de ce sentiment de vide quand il ou elle prononce l’irrévocabilité ? Pourtant, les ruptures, si elles peuvent apparaître insurmontables, nous apprennent toujours. Largué.e, délivré.e raconte ces moments de la vie où il a été question de se réinventer pour vivre une vie plus belle encore.
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Pierre a 31 ans et, depuis 4 ans, est marqué par la rupture qui a clôturé sa dernière histoire : "On était ensemble depuis 2 ans et on habitait ensemble depuis 6 mois. C’était le bonheur pour moi. J’étais ému de la moindre casserole qu’on avait achetée à deux, du fait d’avoir nos draps et nos serviettes, de pouvoir dire qu’on rentrait "chez nous". Pendant les 6 mois de cette cohabitation, j’étais le plus heureux des hommes et je n’ai pas vu venir ce qui est arrivé ce soir-là."
La dernière dispute
L’ex-compagne de Pierre rentre en effet du travail un peu contrariée : "Elle avait le visage fermé, je voyais bien que quelque chose clochait. Mais à chaque fois que c’était arrivé, j’avais réussi à lui rendre son sourire en lui coulant un bain ou en proposant de faire le dîner et qu’on regarde une série à deux. Là, elle est restée à faire la gueule pendant au moins une heure. Et puis elle s’est mise à me crier dessus."
Pierre se voit reprocher une attitude trop immature : "Elle m’en voulait pour les jeux vidéo, pour le fait que j’étais sorti le samedi soir, pour le fait que je me contentais de peu et que je pouvais rester vivre comme ça, dans mon cocon, pendant toute ma vie. J’ai senti que c’était quelque chose qu’elle ruminait depuis longtemps. Je me suis senti trahi alors je me suis mis à crier aussi."
Vidéo. "Ce qui est en train de se passer est un enjeu essentiel de notre société"
Le bruit de leur dispute alerte le voisinage : "Nos voisins de palier sont venus toquer à la porte. Mon ex n’a pas réfléchi et les a laissés entrer dans la maison. Ils se sont incrustés dans notre salon à essayer de faire de la médiation. Je ne sais pas trop à quoi ils pensaient arriver ou même pourquoi ils étaient si engagés dans cette activité mais c’était lunaire. J’avais mon ex qui criait en pleurant et les voisins qui lui répondaient "mais non, mais non" ou "tu devrais dormir dessus avant de prendre une décision ou de dire des choses que tu pourrais regretter". À mon sens, il y avait largement de quoi regretter déjà et je n’étais pas prêt à pardonner comme ça. Je ne me suis pas mêlé au brouhaha, je me suis assis dans un coin de la pièce et je les ai regardés comme si ça ne me concernait pas. C’était comme une pièce de théâtre vraiment naze. Et puis mon ex a clôturé la discussion. Elle a dit qu’elle voulait que je m’en aille et que c’était fini entre nous."
Des voisins avenants
Le calme succède à la tempête : "À ce moment-là, les voisins ont compris qu’ils ne pouvaient plus y faire grand-chose et ils ont proposé de m’héberger pour la nuit. J’ai jeté quelques affaires dans un sac de sport et je suis parti chez eux. Dans la soirée, j’ai prévenu que je serai absent au travail le lendemain et j’ai commencé à réfléchir à la suite. Les voisins les plus adorables du monde ont été clairs sur le fait qu’ils allaient m’aider à déménager. Ça n’a jamais été mes amis particulièrement mais leur sollicitude m’a touché. Je ne me suis pas senti seul ce soir-là. Je sais que je les ai empêchés d’aller se coucher comme ils en ont l’habitude mais ils voulaient que je puisse m’épancher. J’ai bu et pleuré jusqu’à m’endormir sur le canapé. Le matin, ils avaient acheté des croissants. Je pense que je leur ai fait bien pitié."
Le lendemain, Pierre commence à déménager : "Je voulais surtout sécuriser les affaires auxquelles je tiens le plus. J’ai rempli 5 cartons et j’ai tout mis dans ma voiture. Les jours suivants, j’ai dormi chez un pote. Squatter chez les voisins, je ne m'en sentais pas capable. Surtout parce que ça veut dire être si proche d’elle. En une soirée, elle m’a brisé le coeur. Je n’ai même pas cherché à me remettre avec elle ou à la convaincre que je pouvais changer. Elle croyait des choses fausses sur moi depuis je ne sais combien de temps. Elle ne m’aimait plus. Ça m’a déçu."
À la recherche de l'âme-soeur
Si Pierre ne s’est pas encore remis en couple, c’est parce qu’il cherche son âme-soeur : "Ce que ça m’a appris, c’est arrêter d’être juste fleur bleue. J’avais tendance à être un peu coeur d’artichaut avant, maintenant je suis plus pragmatique. Je veux être avec une personne qui me ressemble et qui me correspond. Qui me respecte et qui ne me cache rien. J’ai confiance en moi et en ma capacité à rendre heureuse une femme. Je veux juste que ce soit la bonne."
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