Septembre en or : un mois pour sensibiliser aux cancers pédiatriques

Initié aux Etats-Unis en 2012, Septembre en or, organisé pour la 7e année en France, vise à sensibiliser, mobiliser et développer les initiatives contre les cancers pédiatriques. Ces derniers sont complexes et évoluent rapidement. Et pour 20 % des enfants, les traitements actuels restent inefficaces. Les cancers constituent la deuxième cause de mortalité chez les enfants, après les accidents.

Ces cancers sont très éloignés de ceux des adultes, comme le cancer des poumons, du sein et ou de la prostate. Alors que les adultes développent principalement des carcinomes (qui se développent à partir de tissu épithélial), chez les moins de 15, on retrouve des leucémies, des lymphomes et des tumeurs embryonnaires. Celles-ci se forment à partir de tissu en développement. « Ces différences expliquent la rapidité souvent extrême de leur croissance, en quelques semaines, parfois en quelques jours, qui n’est cependant pas proportionnelle à leur gravité. Elle est due à la forte proportion de cellules en division dans ces tumeurs », précise l’Institut Curie.

Les cancers pédiatriques en chiffres

Sur la période 2014-2020, chaque année, en moyenne 1 818 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été diagnostiqués, selon le rapport de l’Institut national du Cancer publié au début du mois de septembre. Ils étaient 443 chez les 15 – 17 ans.

Chez les enfants de 0 à 14 ans, les cancers les plus fréquents sont :

  • Les leucémies (28,1 %) : cancers des cellules de la moelle osseuse qui deviendront des globules ;

  • les tumeurs du système nerveux central (26,7 %) : cancers qui se développent dans le cerveau et la moelle épinière ;

  • les lymphomes (11 % ) : un cancer du système immunitaire au niveau de la fabrication des lymphocytes ;

  • les neuroblastomes et ganglioneuroblastomes (7 %) : ces cancers prennent naissance dans les cellules nerveuses immatures du système nerveux sympathique ;

  • les tumeurs rénales ( 5% ).

Chez les adolescents, on retrouve :

  • les lymphomes (29, 1%) ;

  • les tumeurs du système nerveux central (16,9 %) ;

  • les leucémies (15,3 %) ;

  • les mélanomes et tumeur épithéliales (14,7 %) ;

  • les tumeurs osseuses (9,2 %) ;

  • les tumeurs germinales (ovaires et testicules) (6,8 %) .

Sur la période 2010 – 2016, le taux de survie à 1 ans était de 92 % ; 83 % à 5 ans.

Quels sont les enjeux de la recherche ?

L’un des enjeux de la recherche dans les cancers pédiatriques est d’éviter les séquelles à long terme, ce que les spécialistes appellent ‘les complications tardives’. Diverses complications, comme un second cancer, lié au premier et à ses traitements peuvent survenir jusqu’à 50 ans après un cancer dans l’enfance. Un phénomène fréquent qui survient chez deux tiers des enfants qui guérissent. « Parmi ces effets à long terme, les insuffisances cardiaques, les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux impactent de façon sévère la vie des adultes guéris d’un cancer pédiatrique et sont responsables d’environ 15 % de la mortalité tardive (non liée au premier cancer) », précise le centre anticancer Gustave Roussy.

Autre enjeu, le développement de l’immunothérapie, soit utiliser le système immunitaire du patient pour qu’il reconnaisse les cellules cancéreuses. Au cœur de la recherche sur l’immunothérapie, les CAR T cells (cellules CAR-T) pour Chimeric antigen receptor T-Cells, des cellules immunitaires prélevées chez le patient, modifiées en laboratoire pour qu’elles s’attaquent directement aux cellules cancéreuses. Déjà utilisées pour traiter les leucémies, les chercheurs espèrent développer de nouvelles générations de cellules Car-T capables de s’attaquer à d’autres cancers.

Gustave Roussy pointe aussi la nécessiter de mieux comprendre les causes génétiques du cancer pour mieux le combattre. Actuellement, il est possible d’identifier la cause des tumeurs chez 10 % des enfants et adolescents. Les recherches visent à identifier les gênes de prédisposition afin d’améliorer la prise en charge des patients qui en sont porteurs.

Enfin, les scientifiques espèrent mettre au point des solutions thérapeutiques contre des cancers dits incurables. Selon Gustave Roussy, le gliome infiltrant du tronc cérébral (GITC) reste le défi le plus important de l’oncologue pédiatrique ; maladie considérée comme incurable, au pronostic sombre malgré quelques exceptions. Très agressive, la tumeur est localisée dans une zone profonde du cerveau qui touche des fonctions vitales. Les cellules cancéreuses s’infiltrent dans les cellules saines ce qui le rend inopérable.

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