Télématin : "Je vais me foutre en l'air", Isabelle Chalençon dénonce ses conditions de travail, qui l'auraient menée au burn-out

Les plus matinaux d'entre vous ont pu l'apercevoir sur France 2 dès la fin des années 90 et jusqu'en 2019. Isabelle Chalençon intervenait ponctuellement dans l'émission "Télématin" en tant que chroniqueuse. Mais en 2019, elle a cessé brutalement d'apparaître à l'antenne.

L'ex-chroniqueuse a en fait été victime d'un burn-out. Sur le plateau de "Chez Jordan", sur C8, ce mardi 27 février, elle a témoigné de sa mauvaise expérience. C'est le sujet d'un reportage en particulier qui l'a elle-même alertée sur son état de santé : "Le 7 février, j'étais à l'antenne et là, ça m'a choquée parce qu'il y avait un reportage sur le suicide. (...) Je vois le reportage et je me dis : 'Moi aussi, je vais me foutre en l'air, je vais me jeter sur les rails'."

L'irruption de ces pensées suicidaires a alarmé Isabelle Chalençon, la prenant au dépourvu, à tel point qu'elle s'est sentie mal et a du être évacuée : "Je me suis vue. J'y ai pensé. J'étais sur le plateau et j'ai fait un malaise... (...) Hors antenne, les pompiers sont venus, on a pris ma tension, j'avais 7 de tension (...) J'ai vu un médecin et il m'a dit 'Je vous arrête, ça ne va pas.' J'ai commencé à voir un psy et ça a été un engrenage."

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"Il faut que vous sortiez de votre société"

Immobilisée et à bout de forces, Isabelle Chalençon a donc dû arrêter de travailler après un burn-out et deux ans d'arrêt maladie. Elle avait également auparavant dû se battre et aller aux prud'hommes contre France Télévisions en 2017, pour requalifier son CDD en CDI. L'ex-chroniqueuse avait en effet cumulé les CDD pendant vingt ans. Elle en a profité pour tacler le service des ressources humaines de la chaîne : "Pour moi ce n'est pas une RH. Une RH, c'est pour Ressources Humaines, mais ils n'ont rien d'humain." Placée sous antidépresseurs, Isabelle Chalençon a regretté le manque de compréhension de sa direction.

"C'est le médecin de la sécurité sociale qui m'a dit : 'Il faut que vous sortiez de votre société, vous n'irez pas mieux. Il faut sortir. Faites-vous licencier pour inaptitude totale'", a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : "J'ai eu une enquête de la sécurité sociale pour qu'on reconnaisse mon burn-out comme maladie professionnelle, ce qui est très rare."

D'autres personnes concernées

Selon Isabelle Chalençon, c'est "la somme de travail" demandée qui l'a poussée à bout, ainsi que le changement dans la manière de faire. "Jusqu'en juillet 2018, à "Télématin", on était un binôme. On avait de la chance. Grâce à William Leymergie [ex-animateur], les reportages étaient faits avec un réalisateur et une journaliste. Pour lui, il fallait faire de beaux sujets. Sauf qu'il est parti, il y a eu des changements. Ils se sont dits 'Il n'y a plus besoin de réalisateurs et la journaliste peut très bien faire ses sujets seule.'"

L'invitée a conclu en précisant, alors que plusieurs autres personnes ont quitté le navire "Télématin", désormais présenté par Thomas Sotto et Marie Portolano : "On a été plusieurs dans l'équipe à avoir fait un burn-out, c'est compliqué."

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