Michel Drucker crée le malaise dans "Quelle époque" face à Marie Portolano : "Vous avez vraiment souffert avec les copains des sports ?""
Invité sur le plateau de "Quelle Époque", ce samedi 13 janvier 2024, Michel Drucker a créé un moment de malaise sur le plateau, où Marie Portolano se trouvait également. Cette dernière est l'autrice d'un documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste", qui a dénoncé les violences sexistes et sexuelles dont elle et ses consoeurs journalistes sportives avaient pu être victimes dans les rédactions. Un sexisme auquel ne semble pas croire l'animateur, qui s'est permis d'interroger Marie Portolano sur le sujet, en direct.
Ce samedi 13 janvier, Marie Portolano était l'invitée de "Quelle Époque". Michel Drucker faisait également partie des célébrités présentes en plateau. Si ses interventions ont agacé les internautes, qui l'ont trouvé redondant avec ses anecdotes et "imbu de sa personne", l'une d'elles a particulièrement cristallisé l'attention.
L'animateur de 81 ans s'est en effet permis de s'adresser à Marie Portolano, autrice du documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste" sorti en 2021, dans lequel elle a dénoncé les violences sexistes et sexuelles dont elle et ses consoeurs journalistes sportives avaient pu être victimes dans les rédactions.
Ce travail de recueil de témoignages a eu un écho particulier qui a dépassé les frontières du monde du journalisme sportif. Sa diffusion a permis a d'autres femmes journalistes, de sport ou non, d'avoir le courage de dénoncer elles aussi du sexisme qu'elles avaient subi dans le cadre de leur travail. "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste" a également provoqué l'ouverture par plusieurs médias (Canal+, Radio France, RMC Sports...) d'enquêtes internes. Pierre Menès, cité dans le documentaire, a annoncé quant à lui son départ de Canal + le 12 juillet 2021. D'autres médias ont décidé de sanctionner des journalistes après enquête. Radio France notamment a annoncé en 2021 deux licenciements et trois mises à pied avec suspension de salaire à l'issue d'une enquête externe.
Vidéo. La minute de Michel Drucker
Une insistance qui désarçonne
Mais visiblement, Michel Drucker doute encore de la véracité des faits évoqués dans "Je ne suis pas une salope, je suis journaliste". Ainsi, il déclaré sur le plateau de "Quelle Époque", en se penchant en avant pour regarder Marie Portolano dans les yeux : "C'est l'ancien reporter sportif qui vous parle là, Marie. Vous avez vraiment souffert avec les copains des sports ? Les mecs des sports ?" "Non !", répond ironiquement, après un silence, Marie Portolano, qui ajoute : "Je n'étais pas la seule.""Ils ont vraiment eu des attitudes inconvenantes, vraiment ?", insiste Michel Drucker. "Il y en a eu beaucoup quand même", a précisé la journaliste. "Je ne suis pas la seule à le dire, puisqu'on est 18 à témoigner dans le documentaire, et que j'aurais pu encore plus aller chercher des consoeurs."
Ce « vraiment ? » de Michel Drucker est extrêmement malaisant. Vraiment ! pic.twitter.com/FbUdoJ7bfC
— Florian Deygas (@FloDeygas) January 14, 2024
Sur le plateau, le malaise est palpable. Léa Salamé, qui anime l'émission, passe d'ailleurs vite à une séquence où l'ont voit Marie Portolano chanter à plusieurs reprises, en changeant de sujet. Si les invités n'ont pas réagi dans l'émission suite à cet échange, les internautes s'en sont chargés, estimant l'intervention de Michel Drucker totalement déplacée.
"On en a vraiment marre de ne pas être entendues"
"Soutien à Marie Portolano face à l'attitude dégueulasse de Michel Drucker face à elle chez Salamé. Honteux cette remise en cause permanente et ces insinuations. Le vieux, très vieux monde", "'Vraiment vous avez souffert ?' Quand Michel Drucker met en doute la parole d’une journaliste et d’une dizaine d’autres personnes relayées dans son documentaire. Nous on en a vraiment marre par contre de ne pas être entendues et crues par des hommes comme lui", "'Ça me semble un peu exagéré, vu que moi j'étais dans ce milieu il y a cinquante ans, et connaissant mes confrères, je doute sérieusement du fondement de vos accusations et impressions' - Michel Drucker, 2024 #TraduisonsLes", peut-on lire entre autres.
L'animateur semble réellement perplexe quant au sexisme reproché à ses "copains des sports". Un sexisme, qu'en tant "qu'ancien reporter sportif", comme il se plaît à le rappeler, il n'a effectivement certainement pas expérimenté, étant un homme.
Pourtant, les faits sont bel et bien là. Dans les rédactions mais aussi sur le terrain, les femmes évoluant dans le domaine du sport sont victimes de sexisme. Que ce soit dans le patinage ou bien dans le tennis par exemple, bon nombre de licenciées ont dénoncé des faits de violences sexistes et sexuelles. Les sportives sont aussi confrontés à une inégalité des salaires, à des sponsors frileux, elles pâtissent du manque de dirigeantes, d'entraîneuses et de femmes nommées à des postes à responsabilité et sont moins exposées dans les médias. Et, lorsqu'elles le sont, elles sont encore trop souvent renvoyées à leur physique ou à leur statut de femme et d'épouse. De plus, en atteste l'intervention de Michel Drucker, elles doivent encore, en 2024, sans arrêt se justifier pour mettre en lumière cette différence de traitement. Le combat est encore long.
À lire aussi :
>> Michel Drucker : "Johnny, Belmondo, Tapie... Je vois partir tous ceux avec qui j’ai eu vingt ans"