Thierry Ardisson se livre sur son addiction à la drogue : "Je ne voulais pas me considérer malade, ce qui était le cas malheureusement"
Intervenant dans le documentaire "L'âge d'or de la pub", sur France 3 ce vendredi 2 juin, Thierry Ardisson s'est installé depuis longtemps dans le paysage audiovisuel français. S'il a l'occasion de participer à de nombreuses soirées depuis le début de sa carrière à la télévision, l'animateur a découvert le monde de la nuit bien avant, en tant que DJ puis publicitaire. Une période à partir de laquelle il est devenue dépendant aux drogues, dont il a eu énormément de mal à se défaire.
Avant d'avoir la carrière qu'on lui connaît, Thierry Ardisson a eu d'autres vies. Ainsi, dans les années 60, il officie en tant que DJ sur la Côte d'Azur, dont sont originaires ses parents. À 17 ans, il travaille dans une discothèque de Juan-les-Pins. C'est durant cette période qu'il découvre la drogue, en teste plusieurs jusqu'à devenir accro et mener un long combat pour s'en débarrasser.
Vidéo. La minute de Thierry Ardisson
"On a été la première génération à avoir la drogue en vente libre"
"Je suis devenu disquaire au Whisky à gogo, et j'ai découvert la musique et j'ai découvert la nuit. (...) Une fois que j'avais fini mon boulot à Juan-les-Pins, on allait à Cannes dans des endroits louches", a révélé Thierry Ardisson au micro de France Bleu, en février 2022.
Arrivé à Paris, il continue à consommer de la drogue, dans les soirées au Palace ou aux Bains Douches, mythiques club de l'époque. Dans ces ambiances festives, la drogue est démocratisée sans plus de prévention, des moments dont se souvient Thierry Ardisson : "Honnêtement, on a été la première génération à avoir la drogue en vente libre. Avant nous, la drogue, l'héroïne, c'était réservé aux jazzmen afro-américains. Personne n'en prenait. Certains prenaient de l'opium, mais ce n'était pas courant."
Des habitudes dont il est difficile de se défaire, notamment quand, alors publicitaire, Thierry Ardisson trouve des slogans très efficaces en fumant "trois à quatre pétards par jour", comme il l'a expliqué en 2017 au magazine Playboy. "Vieille habitude : un bain, un pétard, un concept. "Lapeyre, y’en a pas deux", j’ai trouvé ça dans mon bain moussant, complètement défoncé", a-t-il poursuivi.
Lors d'un voyage avec sa femme, après une rencontre avec un milliardaire, la prise de drogues dures devient quotidienne et facile pour l'animateur : "En 1974, j’ai connu la "easy life", on était à Bali, je sniffais de la super poudre toute la journée sans m’en rendre compte. Mais le problème avec l’héroïne, c'est qu’au début, tu en prends pour être bien et après, tu en prends pour ne plus être mal. Donc bon, est arrivé un moment où il a fallu globalement passer à autre chose."
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"J'en ai c*ié pendant trois mois"
Déterminé à se débarrasser de cette addiction, l'animateur décide de partir outre-Atlantique, comme il l'a rapporté à France Bleu : "Moi j'ai quitté la France, je n'ai pas voulu médicaliser le truc. Je n'ai pas voulu aller à l'hôpital prendre de la métadone et tout ça. Je ne voulais pas me considérer malade, ce qui était le cas malheureusement. Je suis parti aux États-Unis dans un endroit où j'étais sûr de ne pas en trouver. Mais j'en ai c*ié pendant trois mois (...) Je m'en suis sorti, mais c'est ce que j'ai fait de plus dur dans ma vie."
Le présentateur regrette de ne pas avoir eu davantage de sensibilisation aux dangers de la drogue et insiste sur l'importance d'en informer les jeunes générations. "Aujourd'hui, les gens on leur dit : 'Fais gaffe, l'héro, c'est très dur d'en sortir, la cocaïne ça va te bouffer la partie blanche du cerveau'" a-t-il constaté, avant de poursuivre : "On sait ce que ça fait. Nous, on s'est jetés dedans la tête la première."
S'il semble avoir cessé de consommer des drogues dures, Thierry Ardisson se bat encore contre ses vieux démons et n'a pas tout arrêté : en 2018 notamment, contrôlé avec sept grammes de cannabis, il a écopé d’une amende de 50 euros.
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