Vaimalama Chaves victime de harcèlement scolaire : "La remarque la plus récurrente qu'on me faisait c'était "balai à chiottes""
Vaimalama Chaves, élue Miss France en 2019, s'est confiée sur son parcours scolaire et notamment sur le harcèlement et les remarques racistes dont elle a été victime.
Alors que ce mercredi 27 mars, un texte visant à reconnaître et à sanctionner la discrimination capillaire au travail est débattu à l'Assemblée nationale, Vaimalama Chaves, élue Miss France en 2019, a témoigné récemment du harcèlement scolaire qu'elle avait subi, et notamment de moqueries à propos de ses cheveux.
"Tu ne ressembles pas du tout aux standards dans lesquels tu dois être"
Dans un entretien accordé à sqooltv, l'ancienne reine de beauté a raconté qu'elle allait même se cacher au CDI pour fuir les agressions verbales de ses camarades. Vaimalama Chaves a été victime de harcèlement vers "la fin du collège" : "Je n'ai pas trouvé vraiment de raisons à ça, j'allais au CDI", a-t-elle déclaré. Une technique qui l'a desservie, car personne ne pouvait alors être témoin de son mal-être : "Je n'étais jamais là, donc personne ne pouvait vraiment voir ce qu'il se passait", a-t-elle déploré. Si elle nie avoir été victime d'agressions physiques, l'ex-Miss France décrit un "harcèlement passif, loin des schémas qu'on a pu voir dans les infos, où il y avait des agressions physiques et tout. Les agressions verbales étaient relativement... C'était du harcèlement commun", a-t-elle résumé.
Celle qui s'est reconvertie dans le mannequinat et la musique, entre autres, s'est souvenue de plusieurs commentaires blessants concernant ses cheveux. Obligée de se peigner pour aller à l'école, Vaimalama Chaves, originaire de Polynésie française, a expliqué que ce n'était pas adapté à sa nature de cheveux bouclés mais qu'elle ne le savait pas à l'époque : "J'ai les cheveux bouclés, à l'époque je ne savais pas que j'avais les cheveux bouclés. Mais quand on a les cheveux bouclés comme ça et qu'on les peigne, bah en fait le volume il est... [elle mime ses cheveux qui grossissent au dessus de sa tête, en sifflant ; ndlr]. Et on a une expression qui dit "pukarara", c'est les cheveux en pétard. Et le truc c'est que nous, il fallait qu'on se peigne les cheveux tous les matins. Mais quand on a des bouclettes, et qu'on ne sait pas les entretenir, et qu'on les peigne, en fait tu as des cheveux qui ne ressemblent à rien. Et finalement tu ne ressembles pas du tout aux standards dans lesquels tu dois être niveau beauté..."
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Des techniques faites pour les cheveux lisses
Pour se conformer aux standards de beauté, qui valorisent les longs cheveux lisses au détriment des cheveux bouclés, frisés ou crépus, Vaimalama Chaves se peignait les cheveux, mais comme si elle avait les cheveux lisses, ce qui ne produisait évidemment pas le même résultat... Que ne manquaient pas de faire remarquer avec cruauté ses camarades : "La remarque la plus récurrente qu'on me faisait pour mes cheveux c'était "balai à chiottes". Toutes les filles aux cheveux bouclés, elles ont eu ça au moins une fois. Je faisais comme un rejet de l'information, plutôt que d'avoir à assumer ça, je partais", a-t-elle confié.
Aujourd'hui, Vaimalama Chaves semble avoir laissé ces attaques derrière elle et s'affiche volontiers avec ses cheveux bouclés naturels. Il faut dire que la parole se libère de plus en plus sur le sujet, pour valoriser les autres textures de cheveux que les cheveux lisses.
Récemment, Paola Locatelli, influenceuse et actrice, a regretté dans une de ses vidéos postée sur Youtube que les gens chargés de s'occuper des coiffures sur les plateaux de tournage ne sachent pas encore bien coiffer les cheveux texturés : "Le coiffeur du tournage [sur le film Netflix "Liaisons dangereuses ; ndlr] m'avait un peu défoncé les cheveux, parce qu'il ne savait pas s'occuper des cheveux bouclés. C'est un vrai problème dans la société, sur les tournages, dans les shootings... (...) Les acteurs noirs ou en tout cas avec des cheveux texturés, c'est un vrai problème dans le métier parce que les coiffeurs ne savent pas s'en occuper. (...) Je n'osais rien dire (...) donc je me suis laissée me faire cramer les cheveux."
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